Déclaration liminaire de la 2eme convocation du CTL suppressions emplois.

 

La crise sanitaire que nous subissons depuis mars 2020 a réaffirmé, si besoin en était, toute l'importance des services publics. Ainsi personne ne peut plus ignorer ou sembler ignorer la situation des administrations françaises avec une mention spéciale sur le délitement et le manque de moyens tant dans les hôpitaux qu'à l'éducation nationale. A cela s'ajoute une désorganisation accrue par le mode de communication des ministres, qui informent des nouveaux protocoles sanitaires concernant leur administration par voix de presse, démontrant ainsi le mépris de ce gouvernement envers les fonctionnaires.

Les fonctionnaires ressentent clairement ce mépris et ont décidé de se mobiliser en appelant à la grève tant le 13 et le 20 janvier dans l'éducation nationale qu’en participant le 27 janvier à la journée de grève générale et nationale.

Nous rappelons que le service public est un bien commun qui doit être préservé par tous les moyens alors que ce gouvernement s'acharne à le détruire. Cette destruction, déjà amorcée par les gouvernements précédents, dépasse par son ampleur tout ce qui avait été fait précédemment.

Il y en a assez de la politique libérale de ce gouvernement qui sacrifie les services publics et les agents de la fonction publique au nom de la sacro-sainte «réduction des dépenses publiques» !

 

En cette période de crise, la DGFIP a tenu un rôle majeur dans la continuité du service public.

Le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a salué cette implication, qualifiant la DGFiP d'administration d'élite. Malgré les remerciements et éloges répétés à l'attention des personnels de la DGFiP, les suppressions d'emploi n'ont jamais cessé, même au plus fort de la crise du covid. Et elles continuent bien évidemment cette année ! Notre administration, ne l'oublions pas, a été «saignée» depuis plus de 10 ans avec la suppression de plus de 30 000 emplois.

Le monde d'après qu'on annonçait différent ressemble finalement au monde d'avant - en bien pire !- faisant reposer sur des collègues toujours moins nombreux des charges de plus en plus importantes et faisant fi du mal être des agents au travail qui se traduit par des burn-out, des arrêts à répétition liés au stress et une dégradation générale des conditions de travail.

Après de longs mois de crise et les élections présidentielles approchant, la surenchère aux suppressions de postes de fonctionnaires est reprise de plus belle par des candidats déclarés ou potentiels. Toujours pointé du doigt et considéré comme un coût et comme responsable de l'augmentation des dépenses et de la dette publique, le nombre de fonctionnaires reste visiblement la seule variable d'ajustement. Pourtant, la période que nous vivons n'a jamais mis autant en évidence le manque criant de personnels dans les différents secteurs de la Fonction Publique.

Pour Solidaires Finances Publiques, les suppressions d'emplois à l'ordre du jour de ce CTL sonnent comme une véritable provocation et sont indignes au regard des attentes et des droits des citoyens. Elles sont aussi indignes au regard des agents dont l'engagement et la conscience professionnelle ne suffisent plus à compenser le manque d'effectifs dans les services.

 

S'agissant plus particulièrement de le DISI Ile-de-France, ce CTL annonce la suppression de 12 emplois nets en 2022 dont 7 cadres C, 4 cadres B et 1 cadre A.

Outre cette forte suppression de cadres B et C, les transformations de postes intra DISI accentuent le repyramidage en faveur de la catégorie A, conséquence de l'arrivée massive de A analystes en 2020. Cela se fait une fois de plus au détriment des services d'exploitation et d'assistance. Nonobstant les charges supplémentaires issues du transfert des charges MOE vers la DISI, non compensées par la création d'emplois correspondants.

Et pour finir, s'agissant de Nemours, 5 postes de cadres C dont 4 qualifiés informatiques sont détruits au bénéfice d'emplois précaires de contractuels pour l'EIFI.

 

Plus que jamais, le malaise est profond dans notre administration, non seulement par rapport aux suppressions d'emplois, mais également par rapport à la dégradation importante des conditions de vie au travail de ses agents. Le manque chronique d'effectifs, les restructurations permanentes de la DGFiP et les incessantes modifications législatives ne font qu’amplifier l'inquiétude et le mécontentement des agents et accroître la désorganisation dans les services.

Par ailleurs, n'oublions pas aussi les menaces qui pèsent sur les recrutements par concours, du fait principalement du recrutement parallèle de contractuels, ainsi que la gestion du personnel qui évolue lentement mais sûrement vers l'individualisation et la mise en concurrence des agents (évaluation, progression de carrière, rémunération avec le RIFSEEP, etc...).

Une chose est sûre dés à présent, ce n'est pas avec de telles perspectives que nous allons reconstruire notre «collectif» perdu avec la crise sanitaire.

Enfin, ce n'est pas la prime de reconnaissance de l'engagement des agents versée en fin d'année qui peut faire oublier la perte du pouvoir d'achat, accrue par la reprise de l'inflation, et la non revalorisation du point d'indice ces dernières années.

Pour Solidaires Finances Publiques, il est donc inenvisageable d'être associé de quelque façon que ce soit à ces politiques de suppressions d'emplois. Notre organisation syndicale tient à le faire savoir en refusant de participer à ce énième CTL de réduction des moyens.

Solidaires Finances Publiques exige la mise en place de carrières linéaires réellement revalorisées, reconnaissant à leur juste niveau les qualifications et la technicité de tous les agents. - Le renforcement de leurs droits et garanties. - L'amélioration de leurs conditions de vie au travail. - Le renforcement des moyens humains par le recrutement de fonctionnaires et le renforcement de moyens budgétaires pour le bon accomplissement de toutes les missions sur l'ensemble du territoire.