Sans avoir l’air d’y toucher, mine de rien, dans la torpeur d’une fin d’année singulière, la DGFiP a mis en œuvre dès le 1er janvier un plan de démantèlement sans précédent de son réseau : fusions à marche forcée de SIE et de SIP avec suppressions de dizaines et de dizaines de résidences et bientôt -ou même déjà- plus qu’un seul service de ce type et quelques vagues antennes étant amenées à disparaître, pour l’ensemble d’un département ; suppressions massives de centaines de trésoreries de plein exercice et pour donner le change, création de nouvelles structures concentrées dépourvues de la gestion des impôts d’Etat, baptisées « service de gestion comptable » (SGC) ainsi qu’un saupoudrage de postes de « conseillers aux décideurs locaux » (CDL) afin d’essayer de « rebaser » (recaser?) tout le monde - ou presque ...-
Pas sûr qu’en matière de présence de services publics efficients dans les territoires, les populations et leurs élu-es y trouvent leur compte…
Et pour accompagner tout cela, la création en urgence et « dès que possible » dans le texte, d’un poste d’AFiPA à la Délégation Sud Pyrénées en tant que « conseiller.e mobilité carrière/Référent.e management » pour exercer ses fonctions au bénéfice des cadres A+ et A de l’interrégion dans le cadre de ce gigantesque plan de réorganisation qui prévoit par ailleurs et encore une fois 1 800 suppressions d’emplois en 2021 au plan national dont plus de 150 en Occitanie, essentiellement des cadres C et des B.
Alors, avec dans le même temps ses quelques dizaines de suppressions d’emplois (-3 A quand même pour notre Dircofi , par exemple), le contrôle fiscal peut sembler, malgré la fin de sa « sanctuarisation », épargné. C’est peut-être en partie vrai pour ses "ressources humaines" comme on dit maintenant, beaucoup moins pour ses missions déjà mises à mal avant la pandémie, laquelle n’a rien arrangé en la matière. La lutte contre la fraude fiscale mérite mieux. Mais le pire est sans doute à venir, même si l’on est prêt à nous jurer la main sur le coeur que jamais ô grand jamais la machine ne remplacera l’Homme … c’est ce que l’on disait au tout début de la mécanisation forcée aux ouvriers de l’industrie ...
Il n’y a pas de vaccin contre les politiques néo-libérales qui sévissent et en veulent à nos services publics dans lesquels elles ne voient qu'un coût ; ces derniers sont pourtant au service de la très grande majorité de nos concitoyens et constituent bien souvent hélas le seul patrimoine de celles et ceux qui n’ont rien.
Le mal se propage très vite afin de toucher le plus grand nombre, si possible dans toutes les couches de la population.
Dans ce contexte que faut-il nous souhaiter à l’occasion de cette nouvelle année ?
Le mieux est sans doute d’essayer de s’extraire un moment de la sphère professionnelle, non pas pour se dire que nous devrions déjà être contents d’avoir un travail et en plus un salaire comme le disent haut et fort désormais des directeurs décomplexés dans certains départements, mais pour se donner l’espoir d’un avenir meilleur et radieux, lorsque cette satanée pandémie aura été vaincue par l’intelligence humaine, que l’on pourra à nouveau se rencontrer, se retrouver, s’embrasser, déjeuner tous ensemble et faire montre de ce pourquoi l’humanité n’a cessé avec certes bien des vicissitudes, de se mobiliser depuis la nuit des temps : la fraternité.
Aussi, c’est avec cette noble vision sur l’ «autre moi », sur l’alter ego et non pas sur l’égocentrisme si présent dans les hautes sphères et chez nombre de nos dirigeants politiques, que nous vous souhaitons à toutes et tous, ainsi qu’à toutes celles et tous ceux que vous aimez, une très belle année 2021 faite de joies petites et grandes, d'espérance et d'accomplissement personnel.