Pour la 5ème fois cette année (la 6eme dans les Alpes Maritimes), les agents des Finances Publiques étaient appelés à faire grève ce jeudi 9 mai dans le cadre de la journée intersyndicale « Fonction Publique » pour laquelle tous les syndicats représentatifs avaient réussi à se mettre d'accord (c'est dire l'urgence et la gravité de la situation).
A la DGFIP au niveau national, c'est près d'un agent sur 4 qui a cessé le travail (24.16%). Dans les Alpes Maritimes, la direction nous a communiqué un chiffre de 20.32 %.
A noter la belle action des militants Cannois qui ont organisé une distribution de tracts à destination des usagers et qui ont fait signer la pétition qui circule depuis un petit moment déjà.
A la fin de cet article, vous retrouverez au format .ods le détail des résultats pour notre département. Par grade, par type de services (Direction, SIP etc...) mais aussi le détail par services (chose rare).
Compte tenu des actions menées ces 3 derniers mois dans le 06, et même si le chiffre semble "flaiblard", ce score n'est pas anecdotique s'il l'on considère la situation particulière du département (vie chère, etc...).
Pour autant, il n'est pas à la hauteur des enjeux actuels et des plans de destruction massive de la Fonction Publique et de la DGFIP engagés par le gouvernement.
En effet comme le souligne le bureau national, le projet de loi du gouvernement est particulièrement néfaste tant pour les fonctionnaires que pour les usagers.
En organisant la déréglementation (via notamment la suppression de nombreuses instances), en voulant recruter des contractuels en lieu et place d’emplois statutaires, en imposant des dispositifs de rupture conventionnelle (chômage) et de mobilité forcée, le gouvernement veut imposer une réforme brutale.
Celle-ci ne bénéficiera ni aux salariés du privé ni à la population. Tout cela s’inscrit :
- dans une logique profonde d’harmonisation sociale par le bas que les « lois travail » ont déjà engagé,
- dans une approche qui privilégie la pression salariale,
- dans le cadre d’une paupérisation accrue de l’action publique et des mécanismes redistributifs (fiscaux et sociaux),
- plus largement, dans un mouvement de négation profond des principes (neutralité, égalité de traitement, accessibilité) et du rôle du service public.
La DGFiP est particulièrement touchée : aux suppressions d’emplois et aux restructurations de services s’ajouteront des externalisations de missions.
Loin de reconquérir les territoires, les projets gouvernementaux éloigneront davantage les services des Finances publiques de la population. Avec des dégâts humains considérables, tant pour les agents, qui seront amenés à travailler plus loin de chez eux et dans de moins bonnes conditions, que pour les usagers, qui verront les services s’éloigner.
Dans les semaines et les mois qui viennent, nous connaîtrons le détail de la déclinaison du concept de géographie revisitée pour notre département (probables fermetures de nombreuses trésoreries, réduction du nombre de structures etc... tout cela facilité par les nouvelles règles d'affectation au département qui arrivent dès l'année prochaine).
Et demain, la réforme des retraites...