COMPTE-RENDU VISITE DG A DIJON DU 18/11

 

Le Directeur Général des Finances Publiques, Jérôme FOURNEL, était en déplacement en Côte d'Or aujourd'hui pour une visite des services du SIE de Dijon et des Recettes Non Fiscales de la Direction, avant d'aller inaugurer l'après-midi le Centre de Qualité des Données de Montbard.
Il a reçu en fin de matinée les organisations syndicales locales qui souhaitaient le rencontrer, au nombre desquelles Solidaires Finances Publiques: il était accompagné du nouveau délégué de l'interrégion Centre-Est et du chef des services informatiques de la DGFIP.

Solidaires Finances Publiques a relayé les difficultés des services de la DRFIP 21 à faire face à la charge de travail suite aux suppressions d'emplois et réorganisations de ces dernières années, citant pour exemple le SDIF avec 2500 e-contacts en instance, le SPFE et son délai de publication frôlant 200 jours, les SGC et le travail de masse.
Nous avons insisté sur la perte de technicité au sein des services en raison du fort renouvellement générationnel, le surcroît de travail pour former les renforts d'apprentis, contractuels au détriment de la formation des agents titulaires, et l'utilisation de l'intelligence artificielle en lieu et place de l'intelligence humaine.
Enfin nous avons alerté le directeur sur la démotivation croissante au sein des services alimentée par la perte d'intérêt pour le travail, le manque de perspective d'avenir sur les missions et les évolutions de carrière, et la baisse du pouvoir d'achat.

Le Directeur Général se défend de vouloir industrialiser les tâches, il estime qu'un service de 20 à 50 agents n'est pas si énorme compte tenu du développement du télétravail. Il reconnaît que la situation des SGC est difficile pour la période de mise en place puisqu'il s'agissait de faire des gains de productivité mais que progressivement elle s'améliore...
Il a par ailleurs tenu à rassurer les agents sur les évolutions de la responsabilité des gestionnaires publics: en cas de faute grave, "on ne va pas aller chercher les exécutants mais les chefs".

Des efforts sont faits pour adapter les effectifs aux charges, justifiant ainsi le déploiement d'ANF pour les notaires et de GMBI pour améliorer la performance des services.
Il insiste sur le temps qui sera ainsi libéré pour la formation des agents pour bien connaître leur métier en se perfectionnant.
Parallèlement il annonce des suppressions d'effectifs en retrait par rapport aux années passées:
- 850 en 2023, -450 en 2024, 0 en 2025, - 850 en 2026 et -850 en 2027

Mais l'objectif premier étant de rendre l'informatique opérationnelle et moderne à la DGFIP, il compte redéployer des emplois sur la sphère informatique dès 2023, ce qui veut dire que les services territoriaux, dont la DRFIP 21 vont encore contribuer de manière importante aux suppressions d'emplois, et il annonce que cela se fera grâce à la suppression de la taxe d'habitation et de la redevance audiovisuelle, comprenez les SIP !
Pour autant, suite à notre interpellation sur le contrôle fiscal et l'utilisation de l'intelligence artificielle, il affirme que le but n'est pas de remplacer l'homme par des outils informatiques mais que les deux sont complémentaires: il veut renforcer les Brigades de Contrôle et de Recherche pour renforcer notre présence sur le terrain.

L'autre chantier des années à venir est de renforcer l'attractivité de la DGFIP : Le Directeur Général a annoncé l'ouverture prochaine d'un site internet dédié. Par ailleurs, il considère que les renforts en contractuels et apprentis peuvent faire connaître la DGFIP  et susciter des candidatures aux concours. Actuellement on compte près de 5 000 départs à la retraite par an ce qui est du jamais vu dans notre administration. Les capacités de l'ENFIP à accueillir les stagiaires étant limitées, il n'est pas possible de recruter à hauteur des besoins. Solidaires Finances Publiques a insisté sur la moindre motivation des collègues recrutés qui n'ont pas forcément envie de rester à la DGFIP. Le Directeur Général pense que notre administration a pour atout principal son sens du service public, la diversité de ses missions et le panel de services offert aux usagers et aux collectivités, mais qu'il faut être aussi à la pointe des changements importants touchant notre société pour recruter: outils informatiques, lutte contre les inégalités homme/femme, sobriété énergétique.

Concernant la démotivation des agents, le Directeur Général estime qu'un effort a été fait suite aux négociations avec les organisations syndicales pour abonder les promotions internes, offrant ainsi de meilleurs perspectives d'évolution de carrière...
Il reconnaît que le pouvoir d'achat est un sujet important, y compris pour l'attractivité de la DGFIP, qu'il y a déjà eu une revalorisation de l'indemnitaire, mais que pour le reste il n'a pas les cartes en main et renvoie au dialogue social au niveau de la Fonction Publique.

Enfin il fait de la qualité des données le sujet majeur des années à venir, le centre ouvert à Montbard au 1er septembre va monter en puissance, il estime que 25 postes implantés à terme ne seront pas suffisants pour absorber la masse des données à traiter et que ce service sera pérennisé.

Solidaires Finances Publiques n'a pas obtenu de réponse concrète sur comment faire face aux charges de travail actuelles des services, juste la promesse que les prochaines années permettront de stabiliser les structures issues de la réorganisation du réseau et que grâce aux moyens mis dans notre informatique il y aura de vrais gains de productivité que la direction générale pourra plus facilement justifier!
En conclusion, seule la direction générale arriver à se projeter sur l'avenir de la DGFIP; toujours pas, et encore moins après cette audience les agents de la DRFIP 21 !