Intervention de l'Union syndicale Solidaires 28, Chartres, Mardi 3 mars 2020

 

Nous sommes aujourd'hui rassemblé·es pour dénoncer ce projet de réforme des retraites.

Trois mois que nous sommes mobilisés pour obtenir le retrait de ce texte...trois mois que nous manifestons, que nous enchaînons les jours de grève, que nous organisons des actions, des blocages divers et variés.

Et toujours le même mépris de ce gouvernement et de sa majorité. Le même refus d'entendre le rejet massif d'une réforme qui appauvrira la très grande majorité des retraité·es.

Nous sommes aujourd'hui rassemblé·es pour dénoncer le passage en force de ce gouvernement qui a décidé de recourir à l'article 49-3 de la Constitution pour interrompre le débat parlementaire.

Débat parlementaire qui a permis de relayer ce que nous dénonçons depuis des mois maintenant :

Une contre-réforme régressive, destinée à saborder la retraire par répartition ;

à casser les solidarités, pour offrir aux marchés financiers l'argent des retraites, en développant, en creux, la capitalisation pour celles et ceux qui auront les moyens de se constituer un complément de revenus destiné à compléter une pension devenue insuffisante pour maintenir un niveau de vie digne.

 

Décidement ce Gouvernement ne recule devant rien !

Après avoir méprisé l'opposition des organisation syndicales qui représentent les salarié·es de ce pays ;

Après avoir méprisé l'opposition d'une très grande majorité françaises et des français qui souhaitent le retrait de la réforme ;

Après avoir ignoré les mises en garde du Conseil d’État qui soulignent les insuffisances techniques du texte ;

Le Gouvernement décide de méconnaître la démocratie représentative en mettant autoritairement fin aux débats à l'Assemblée nationale.

C'est l'idée même de discussion, de délibération collective qui est sacrifiée.

Il démontre ainsi, pour celles et ceux qui en doutaient encore, que le dialogue annoncé n'a jamais été qu'une facade, un argument de communication.

Le Gouvernement ne prend même plus la peine de sauver les apparences !

Il démontre ainsi que cette réforme anti-démocratique sur le fond, le sera aussi sur la forme !

Et pourtant , il dispose d'une majorité absolue de godillots prête à voter n'importe quoi, sans la moindre réflexion, sans la moindre empathie pour les travailleuses et les travailleurs de ce pays.

Il n' y avait donc aucun risque que le texte voulu par ce Gourvernement ne soit pas adopté in fine par le Parlement…


Le Premier ministre a souhaité mettre un terme à un débat qu'il ne maîtrisait pas. Débat qui continue à entretenir la flamme de la contestation et qui menace d'agir comme un catalyseur de l'échec annoncé de la majorité présidentielle aux élections municipales…

Plus encore, le Président de la République a compris que son entêtement à maintenir ce texte risquait tout simplement de l'éliminer des prochaines échéances électorales.

Le 5 décembre, mes camarades, un vent s'est levé sur ce pays !

Le vent de la colère des salarié·es qui sont résolu·es à ne plus baisser la tête…

Le vent de la colère des femmes et des hommes qui savent pertinemment que des alternatives à ce projet sont possibles…

Alternatives qui, à l’inverse de ce projet, n’entraineront pas l’indigence du plus grand nombre… Alternatives qui, à l’inverse de ce projet, n’exacerberont pas l’individualisme et le repli sur soi…

Alternatives qui, à l’inverse de ce projet, viseront à améliorer l’existant et non à tirer tout le monde vers le bas…

Le 5 décembre, un vent s’est levé… Le vent de la fierté des travailleuses et des travailleurs qui ont trouvé, ou retrouvé, le bonheur de se réunir pour militer afin de construire une société plus juste et plus solidaire.

La tempête ne s'apaisera pas, tant que le Gouvernement ne retirera pas son sinistre projet.

La tempête ne s’apaisera pas et leur rafiot commence déjà à prendre l'eau de toute part.

Les rats quittent le navire. Il ne se passe pas un jour sans son lot de démission du groupe LREM à l'assemblée.
Oh, ils n'ont pas changer d'avis sur le fond… Du moins pour celles et ceux qui avaient un avis…


Non, ils n'assument simplement plus leur politique

Ils n'assument plus de se voir interpellés sans cesse où qu'ils aillent. Ils n'assument plus de se confronter au peuple en colère…

Il fallait entendre le candidat LREM à la mairie de Chartres à la radio hier soir, lui qui est l'attaché parlementaire de Guillaume Kasbarian, refuser d'assumer publiquement la politique nationale de LREM, en déclarant, que n'étant pas élu, il n'était pas comptable de cette politique.

Ils n'assument plus rien sans être entourés d'une floppée de CRS ou de gendarmes mobiles car ils ont peur !

Non cher·es camarades, cher·es collègues, la lutte n'est pas finie… Elle continue !

Non cher·es camarades, cher·es collègues, l'adoption de cette loi n'éteindra pas la contestation sociale.

Car si, en dépit des oppositions, de cette mobilisation historique, ils arrivent à faire adopter la loi

Nous serons encore là !

Syndicalement pour notre part, politiquement pour d’autres, nous porterons collectivement un projet de transformation sociale et ferons du système des retraites et plus largement de la sécurité sociale, de la santé, des services publics, l’enjeu des prochaines élections nationales.

Tout ce qu’ils ont détruit, nous le reconstruirons…

 

Alors mes camarades, continuons à être présents partout… C'est notre détermination intacte qui finira par les faire reculer, où qui les fera définitivement sombrer !