Monsieur le président,

La tenue du premier CNAS de l’année 2023 est retardée du fait du contexte national. Elle est prévue, le 13 avril, si tant est qu’elle ne soit reportée encore une fois !

Il est inconcevable de tenir un CDAS en ce jour avant la tenue de ce premier CNAS de l’année. La place et le rôle de l’action sociale au sein de notre administration résultent d’une construction historique ancienne, fruit des rapports de force et de l’action syndicale, pour répondre aux besoins des agents de nos ministères, qu'ils soient actifs ou retraités, et de leur famille.

Qu’il s’agisse de restauration, de prêts, d’aides, de logements sociaux, de vacances, de loisirs ou de culture, l’action sociale est profondément ancrée et présente au quotidien dans la vie des agents. Dans le contexte actuel d'inquiétude face à la réforme des retraites, de crise sanitaire, l'action sociale est plus que jamais au cœur des préoccupations pour maintenir une cohésion et une solidarité entre agents.

Confrontés à ces réformes incessantes, aux suites de la crise du Covid depuis 2 ans, les agents subissent une inflation grandissante alors que le point d’indice est gelé depuis 2010. Dans un tel contexte, l’action sociale est plus que jamais nécessaire et doit répondre à leurs besoins. La piètre augmentation de 3,5 % du point d’indice et une augmentation de 4 % des retraites sont loin d’être satisfaisantes... Elles ne compenseront pas les pertes cumulées de pouvoir d’achat depuis 20 ans et elles ne sont pas une réponse à la forte inflation subie, loin de là.

Les dangers qui pèsent sur l’action sociale sont principalement de deux ordres :

• Danger sur le budget : la rigueur budgétaire, avec des conséquences directes désastreuses sur l’intégrité de l’action sociale et, par conséquent, sur le mieux vivre des agents. En diminuant les subventions aux associations des prestations de logement, restauration, vacances, elle remet en cause les prestations elles-mêmes et les tarifs pour les agents.
  
  
•  Danger sur l’organisation territoriale : la volonté de régionaliser l’action sociale et/ou de la verser dans un champ interministériel remettrait en cause le réseau départemental de proximité, le plus efficace et le plus adapté aux besoins des agents. L’administration a déjà réduit la voilure du réseau en supprimant la plupart des postes d’assistants de délégation. A présent, elle s’attaque aux délégations d’action sociale en fusionnant des postes de délégués entre deux départements.

Dans le contexte actuel , il est plus que jamais important que l'action sociale garde toute sa place pour que perdurent les actions qui remettent convivialité et solidarité au cœur des pratiques. Nous faisons le vœu qu’entre les représentants des personnels et ceux de la direction, le dialogue constructif et sincère soit la règle intangible.

Pour Solidaires Finances, il faut prendre en compte l’inflation pour que le maintien du budget de l’Action sociale soit une réalité. Le projet de budget pour 2023 n’est pas satisfaisant. Il ne répond pas aux besoins des agentes et des agents.

Le contexte aurait mérité que l’administration accepte de consacrer plus de temps à ces sujets. Mais force est de constater que celle-ci, au-delà des mots et des intentions proclamées, n’évolue guère.

Affirmer que l’Action Sociale est un enjeu, justifier cela par le maintien du budget en 2023 mais sans tenir compte de l’inflation, ne peuvent suffire pour garantir l’avenir. Les réformes vont hélas toutes dans le même sens : réduire les moyens, notamment en personnel des délégations, éloigner l’Action Sociale des agents et de leurs besoins.

A Solidaires Finances, nous le réaffirmons, NON, l’Action Sociale n’est ni un luxe ni un privilège ! C’est une nécessité et, plutôt que d’essayer d’en rogner les contours, l’administration se devrait de lui redonner le sens qu’elle avait au moment de sa mise en place et d’accepter enfin l’instauration d’un vrai dialogue social, ce qui implique la transparence et l’écoute et non la mise devant le fait accompli.

C’est aussi cela le sens de la modernité !