services publics du 21 eme siècle 

 Article Médiapart du 1/11/2019

"En milieu rural, le service public minimum se fait désirer"

 

La journaliste de Médiapart, Khedidja Zerouali, a pu interviewer les représentants syndicaux des
Pyrénées-Orientales ainsi que la direction, les politiques locaux et la population.
 
Ce long article met en lumière la politique de retrait  des services publics en zone rurale.

 

 

Les témoignages recueillis dans cet article dans ce département des PO ressemblent à si méprendre à ce que l'on peut rencontrer dans notre département du GARD.

 

 

Solidaires Finances Publiques 30 a souhaité mettre en avant ces témoignages et remercie la section du 66 pour leur contribution.

 

 

Pour lire l'article en complet :

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Des Extraits de ce long article :

 

  • Le secrétaire adjoint de Solidaires Finances Publiques des Pyrennées Orientales, Vincent PAUMARD,  interrogé dans cet article :

"À Saint-Paul-de-Fenouillet, le 10 octobre 2019, habitants, agents des finances publiques et plusieurs élus de la communauté de communes se sont eux aussi mobilisés devant la trésorerie de leur commune. Parmi eux, Vincent Paumard, secrétaire adjoint du syndicat Solidaires des finances publiques dans les Pyrénées-Orientales. Il estime que ces suppressions seront d’abord préjudiciables aux territoires ruraux : « Ils veulent faire croire aux habitants et aux élus locaux que les finances publiques seront plus présentes sur le territoire, mais on est très loin du compte. » Pour le syndicaliste, les maisons France Services comme les « points de contact » ne sont ni plus ni moins que des « coquilles vides ».

Vincent Paumard craint également que les quelques agents dédiés ne soient pas suffisamment formés pour répondre à des questions portant à la fois sur les retraites du régime général, les retraites du monde agricole, les allocations familiales, les impôts, etc. « Les habitants seront obligés pour avoir des informations précises de faire de longs trajets vers Perpignan, Prades ou Céret », trois villes qui se situent au minimum à une heure de voiture."

 

  • Témoignage de Jacques Bayona maire de St Paul de Fenouillet :

Le maire, Jacques Bayona, est néanmoins bien en peine de s’exprimer sur ce sujet : « On essaye d’éviter la fermeture de la trésorerie. On y garderait l’équivalent de deux temps-pleins mais pour l’instant, rien n’est signé. Nous sommes encore en négociation mais l’idée serait que ces agents des finances publiques soient aussi en capacité de répondre aux questions relatives aux autres organismes comme la CAF ou la MSA, par exemple. »

La crainte première de l’édile est que, par l’installation d’un nouveau lieu dédié aux services publics, La Poste ferme son guichet, « et je ne veux pas être le maire qui a fait fermer la poste », explique celui qui se représentera en mars 2020. « On veut travailler avec eux et pas contre eux, insiste-t-il, mais pour l’instant, c’est vrai que ce que propose la MSAP n’est pas suffisant, l’ordinateur est mal placé, l’accompagnement n’est pas optimal.
Du coup, beaucoup des habitants vont jusqu’à Estagel [soit un trajet de 18 kilomètres – ndlr] pour avoir accès aux services. »

 

  • Le maire d’Arles-sur-Tech, René Bantoure, se lâche :

D’autres maires de communes rurales sont moins dans la retenue. Le 24 octobre 2019, dans les colonnes du journal local, L’Indépendant, le maire d’Arles-sur-Tech, René Bantoure, s’exprimait après un échange avec Didier Bonnel, directeur départemental des finances publiques :

« La ruralité profonde ne fait pas la mendicité. L’association des maires, des adjoints et de l’intercommunalité départementale m’a aussi annoncé des avancées. Mais je le redis : le compte n’y est pas.»

Pour l'élu, la dématérialisation des services publics ne peut pas constituer la seule réponse dans un monde rural et vieillissant :
« L’hyperruralité n’est pas prête, notamment les anciens qui vivent une paupérisation plus élevée que la moyenne départementale du fait des loyers moins chers. Il faut laisser du temps à la ruralité. »

 

  • Témoignages des utilisateurs de la MSAP à St Paul de Fenouillet :

À côté des trois uniques chaises, dans un coin, un ordinateur est installé. L’écran, positionné en hauteur, est visible de tous. Une fois allumé et quand la connexion fonctionne correctement, ce qui n'est pas toujours le cas selon Caroline, habitante de la commune, l’ordinateur donne accès à Internet ....

« La poste n’est pas ouverte assez régulièrement et assez souvent pour accéder aux services. Il faut se mettre à la place de la population qui vieillit. Pour la MSAP, personne n’est au courant. J’habite ici depuis vingt ans et je ne connais personne qui s’y rend et qui en est content », souffle Bruno, patron du bureau de tabac et maison de la presse du village.

Pendant que Caroline remplit son dossier de la MSA, visible des trois habitants qui attendent sur une chaise de poster une lettre ou de récupérer un colis, la postière, coincée derrière son guichet, enchaîne les petites tâches et les envois à un rythme soutenu. Elle n’accordera pas un instant à Caroline. « J’aide quand je peux, mais c’est très compliqué », indique t-elle....

Dans la commune, le désengagement de l’État s’est fait progressivement. Les permanences qui se tenaient auparavant en mairie ont été supprimées les unes après les autres. Le contrôleur des impôts, la CAF, la Carsat ne passent plus, une fois par mois, dans le bureau que le maire leur prêtait pour entendre et aider les habitants de la commune.