Travailler, oui si c'est nécessaire, mais en étant protégé

Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, l'Union syndicale Solidaires Landes a été alertée par de nombreux salariés du privé et du public qui ne se sentent pas en sécurité sur leur lieu de travail.

Et la perspective d'un déconfinement à partir du 11 mai prochain dans des conditions hasardeuses renforce ce sentiment.

Si les personnels hospitaliers, les aides à domicile et les caissières sont « au front » et que leur engagement est reconnu à sa juste valeur par la majorité de la population, mais pas concrètement par les autorités, nombre d'autres « salariés invisibles » travaillent aussi dans l'insécurité et surtout en se demandant pourquoi ils et elles n'ont pas droit à la protection du confinement.

Est-il vraiment utile et indispensable que certaines grandes surfaces soient ouvertes en totalité et 6,5 jours sur 7, en mobilisant l'ensemble de leur personnel et en laissant entrer tous les clients en même temps ? Est-il vraiment nécessaire qu'autant d'entreprises tournent à plein régime, en faisant se côtoyer chaque jour tous leurs salariés alors que leurs cadres sont bien confinés en télétravail ?

De plus, dans de trop nombreuses entreprises ou administrations, se rajoute la question des mesures de protection sanitaire. A ce sujet, notre organisation syndicale a écrit à la préfète des Landes dès le 23 mars pour lui demander de mettre en place des mesures de préventions dans les mairies landaises. Elle nous a répondu le 4 avril qu'elle avait transmis notre courrier au président du Conseil Départemental, à l'association des maires des Landes et au Centre de Gestion des collectivités de moins de 50 agents.

 

Mais, constatant que de nombreuses collectivités n'ont jamais cessé de faire travailler les agents pour la tonte, le débroussaillage et l'entretien des bâtiments non utilisés, que la notion "d'activités essentielles et indispensables" variait beaucoup d'une commune à l'autre et qu'il n'y avait pas eu, à notre connaissance, d'établissement de « Plan de Continuité de l'Activité » pour toutes les collectivités landaises, notre syndicat a ré-interpellé la préfète le 7 avril. A ce jour, pas de réponse...

Et, cerise sur le gâteau, les mairies qui respectaient les consignes depuis le début du confinement remettent peu à peu les agents sur le terrain sans que ce soit pour effectuer des missions essentielles.

Aux Finances, notre syndicat a demandé le report de la « campagne de déclarations des revenus » de plusieurs semaines afin de pouvoir recevoir le public dans de bonnes conditions, sachant que les contribuables landais sont très nombreux à se rendre dans les Centres des Finances pour cette échéance et que notre département a l'un des plus faibles taux de déclarations Internet de France. L'administration fiscale n'a finalement décalé que d'une petite semaine le début des opérations de renseignements, en les réduisant au téléphone et aux mels, sans accueil physique !

Elle assume ainsi une campagne en mode « dégradé », selon ses propres termes...

Mais le plus alarmant réside dans la folie de remettre les enfants à l'école, dans des conditions de sécurité sanitaire plus qu'improbables et en tous cas loin d'être rassurantes. Tout ça pour libérer les parents afin de sauver l'économie du pays et les actionnaires...

Un autre sujet concernant l'école est celui de la cantine pour les enfants de parents en situation précaire et qui ont du payer plein pot la restauration à domicile, ou se serrer la ceinture, ce qui est plus probable. Pour l'Union syndicale Solidaires, le Conseil Départemental serait bien inspiré d'allouer une aide exceptionnelle à ces familles.

Enfin, vu le nombre important d'agents publics se rendant sur leur lieu de travail depuis le début du confinement, l'Union syndicale Solidaires Landes réaffirme l'impérieuse nécessité d'arrêter la casse des services publics en vigueur depuis plusieurs années et réclame une réforme fiscale d'ampleur afin de doter chaque administration (Hospitalière, État, Territoriale) de budgets à la hauteur des besoins de la population.