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Seille et Grand Couronné | Intercommunalité

Fermeture de leur trésorerie : les élus de la communauté de communes mécontents

Le traitement que leur réservent les services de l’État, pressés de fermer la trésorerie d’Essey-lès-Nancy, a mis le président de Seille et Grand Couronné et les conseillers en colère. Ils ont signé une motion d’opposition à cette mesure lors du dernier conseil communautaire.
Par Patrice BERTONCINI - 08 déc. 2020 à 17:00 | mis à jour à 17:10


Le président Claude Thomas (1er à g.) et 15 élus communautaires réunis devant la trésorerie d’Essey-lès-Nancy.

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Photo ER /Patrice BERTONCINI

Les élus communautaires de Seille et Grand Couronné, réunis en conseil jeudi dernier à Nomeny, ont voté à l’unanimité une motion d’opposition à la fermeture anticipée de la trésorerie d’Essey-lès-Nancy. Et dans la foulée, seize d’entre eux se sont rendus, ce lundi 7 décembre, drapés dans leurs écharpes tricolores, devant la Trésorerie pour montrer leur désaccord.

Le président de la com’com Claude Thomas, qui ne décolère pas depuis quelques jours, s’en explique : « Nous avions été informés en septembre que cette trésorerie fermerait fin décembre, explique l’élu. Nous avons immédiatement saisi la préfecture, qui nous avait assuré que cette fermeture n’interviendrait qu’en janvier 2023. Cela nous laissait le temps de nous organiser. On nous avait aussi affirmé que seules les communes de Seille et Grand Couronné dépendant de la trésorerie d’Essey seraient rattachées à celle de Nancy. »
Des économies, quoi qu’il en coûte…

Mais la semaine dernière, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) a non seulement reconfirmé la date du 31 décembre 2020 pour la fermeture d’Essey, mais a précisé en plus que l’ensemble des 42 communes du territoire devraient désormais s’adresser à la trésorerie de Nancy, même celles du nord du territoire rattachées à Pont-à-Mousson.

« C’est hallucinant !, s’emporte l’élu. Et ce n’est pas tout. Dans le même temps, la DGFIP m’informe qu’un conseiller aux décideurs locaux, censé remplir le rôle de la trésorerie, va bientôt venir s’installer dans nos locaux ! Mais dans quelles conditions, dans quel bureau, avec quels moyens, ça, on ne le sait toujours pas. »

Une façon de procéder qui donne l’impression au président Claude Thomas que l’État « n’a rien compris au problème de l’aménagement du territoire, aux services de proximité. » Comme si l’État, qui veut faire des économies en supprimant des milliers d’emplois dans ses services, avait décidé de passer en force quoi qu’il en coûte… aux collectivités locales.

 

Article de l'Est Républicain du 08/12/2020

Finances publiques : la fermeture des trésoreries s’accélère

La refonte des finances publiques, lancée en 2019 par l’ancien ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, se poursuit. Au 1er  janvier 2021, les trésoreries d’Einville-au-Jard, Essey, Thiaucourt et Jarny vont disparaître. Celles d’Haroué et Audun-le-Roman suivront en septembre prochain.

De nouvelles suppressions de trésorerie s’échelonneront jusque 2023.Les agents seront répartis à Lunéville, Nancy, Pont-à-Mousson et Briey. Ces centres locaux servaient notamment pour le règlement des factures locales, comme les frais de crèche, de cantine ou de piscine.

Des solutions alternatives critiquées

Depuis cet été, le paiement de proximité est possible dans de nombreux bureaux de tabac agréés, répartis sur tout le département. Trente-neuf communes sont actuellement desservies par le dispositif, qui permet de régler factures et amendes par carte, ou en espèce (dans la limite de 300 €) pour les contribuables ne pouvant pas payer en ligne.

En complément de ce service, critiqué par les syndicats, dix-huit espaces France services seront ouverts d’ici 2023. Dix sont déjà actifs, comme à Thiaucourt, Vézelise ou Champenoux, « une ville où il n’y a jamais eu de trésorerie », précise Eric Sauvage.

Au centre de Nancy, il y a 900 mails en attente. Et les applications ne suivent pas, tout plante !

Didier Cunat, représentant syndical CGT

Ces lieux proposeront un accueil multi-fonctions qui regroupera de multiples administrations. Mais avec un accueil physique restreint : les contribuables seront orientés vers des bornes ou des ordinateurs, même si des agents des finances publics pourront ponctuellement se déplacer, sur rendez-vous.

« Au centre de Nancy, tout plante ! »

Pour les syndicats, cette restructuration et la disparition de l’accueil physique ne sont que des étapes supplémentaires vers la casse du service public. Et le tout Internet n’est pas une alternative viable.

« Au centre de Nancy, il y a 900 mails en attente. Et les applications ne suivent pas, tout plante ! Un agent ne peut en traiter que six à sept par jour », se désole Didier Cunat, secrétaire de la CGT Finances publiques 54.

Dans un communiqué daté de 2019, Solidaires fustigeait également les maisons France services : « Les MFS seront à l‘accueil ce que les strings sont à la lingerie. » Autrement dit, un cache-misère.

 

Lien vers l'article de l'Est Républicain du 19/11/2020

A la SNCF, si un train peut en cacher un autre,
A la DGFIP, un EFS peut en cacher un autre

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