Tout le monde se rappelle des suicides et tentatives de suicides qui ont eu lieu à France Télécom il y a un peu plus de 10 ans suite à la mise en place par ses dirigeants de l'époque d'un système de harcèlement institutionnel visant à pousser 22 000 salarié.es (fonctionnaires) hors de l’entreprise, « par la porte ou par la fenêtre », comme l’avait exprimé Didier Lombard devant un parterre de cadres de l’entreprise.
France Télécom a été un laboratoire d'un management qui continue de faire des émules, tant dans le public que dans le privé.
Il y a dix ans, nos camarades de Sud PTT, face à la situation délétère à laquelle ils étaient confrontés à France Télécoms/Orange, qui était alors en plein plans de restructurations, ont mis en place l’observatoire du stress et des mobilités forcées. Il s’agissait ainsi de rendre visibles les nombreux suicides et tentatives de suicides dans l’entreprise. Aujourd’hui France Télécoms et ses dirigeants de l’époque vont enfin passer en procès au Tribunal correctionnel de Paris, du 6 mai au 12 juillet 2019.
Face à une situation gravissime et qui s’est étendue aujourd’hui à de nombreux secteurs, l’Union syndicale Solidaires s’est portée partie civile dans ce procès, aux côtés des fédérations des télécoms et des nombreuses victimes parties civiles.
Même si les qualifications retenues ne sont pas à la hauteur des dégâts humains considérables causés par les réorganisations, les audiences seront l’occasion de rendre visible les atteintes à la santé et aux conditions de travail. Une condamnation de cette entreprise du CAC40 et de ses anciens dirigeants sera un point d’appui pour continuer à agir pour que personne ne puisse perdre sa vie à la gagner.