Monsieur le Président,

Les fédérations syndicales, avec les agents sont inquiets du devenir de l’action sociale ministérielle.

Les agents ont un attachement très fort à l’action sociale ministérielle qui s’est construite au fil des ans depuis 1945 mais dont l’essor à été plus particulièrement marqué depuis 1989, année marquée par un puissant mouvement de grève au Ministère. Les politiques sociales sont issues de ces combats de 1989 qui marquent prioritairement les « 30 ans de Bercy ». Conflit qui a mobilisé plus de 100 000 agents et qui a eu pour conséquence, le début d’une véritable action sociale au Ministère. SOLIDAIRES FINANCES en est fier.

N’oublions pas qu’EPAF permet à 11 000 enfants de partir en colonie de vacances et à 33 000 bénéficiaires d’accéder à des séjours familiaux. Cette association joue donc un rôle social évident. N’oublions pas que les résidences ont toutes un taux d’occupation maximal durant les périodes de vacances scolaires et que le taux de remplissage en dehors de ces périodes est comparable et même meilleur que celui de résidences de même type. SOLIDAIRES FINANCES s’opposent à toute cession des résidences de vacances mises à disposition d’EPAF depuis des années, au motif qu’elles seraient sous-occupées, non adaptées et dans un mauvais état d’entretien. Par ailleurs, il appartient à l’Etat propriétaire d’entretenir correctement son patrimoine. EPAF ne pouvant intervenir que sur les aménagements propres à son activité.

ALPAF a été créée en 1954, année où l’abbé Pierre lançait son appel mais c’est à partir de 1989, à l’issue du conflit qu’elle a eu une politique active de réservation des logements, d’aides et de prêts, politique qui donne satisfaction aux agents bénéficiaires de ces prestations. Enfin AGRAF gère depuis 1983, la restauration collective dans 30 implantations à Paris et proche banlieue, avec 2,2 M de repas servis. Si l’action sociale a obtenu les moyens financiers et les personnels nécessaires, afin de répondre aux besoins sociaux des agents, ce n’est plus le cas aujourd’hui, avec le gel des budgets et les réductions des effectifs dédiés, dans les délégations notamment.

Les agents vivent plus mal qu’en 1989 : blocage des salaires depuis 10 ans, plan de qualification en berne, baisse de 15 % du pouvoir d’achat, conditions de travail détériorées etc.., ce ne sont pas les sujets qui manquent.

Pour beaucoup d’agents, partir en vacances devient difficile, 50 % d’entre eux ne partent pas.

L’action sociale dispose d’un réseau de proximité avec ses délégations départementales qui sont le relais indispensable de l’action sociale auprès des agents et qui sont les mieux placés pour connaître leurs besoins et proposer des prestations de restauration, de logements, de colonies de vacances, d’aides ou de prêt fortement appréciées. Les délégations départementales d’action sociale sont un formidable outil de proximité et de relais de l’action sociale, c’est pourquoi SOLIDAIRES FINANCES demande le maintient de toutes les délégations départementales.

Lors du groupe de travail du CTM/CNAS du 1er octobre 2019, les documents proposés évaluent divers scénarii pour aboutir à la création d’une seule association par la fusion des trois associations (ALPAF, AGRAF, EPAF). Les fédérations syndicales ont unanimement fait part de leur opposition à cette fusion. Les trois associations ont des champs d’action bien distincts et qui ne se recoupent pas.

Quel intérêt y a-t-il à les fusionner, sauf à ce que le Secrétariat Général veuille profiter de cette fusion pour procéder à des réductions des personnels et à diminuer les subventions qu’il verse, en mettant de plus main basse sur les retours de prêts dont disposera bientôt ALPAF ?

SOLIDAIRES FINANCES pour tous ces motifs, réaffirme son refus de la fusion de ces trois associations. Toute fusion entraînerait un plan social dans les associations et un plan de reconversion que nous ne pouvons ni accepter ni cautionner.

SOLIDAIRES FINANCES revendique une subvention à hauteur des besoins des agents, ainsi que la réintégration du gel de 5 % décidé unilatéralement par le ministre sans aucune explication.