Depuis quelques temps, par simple souci d’économie budgétaire (parfois compatible avec un petit côté green-washing), certaines directions imposent à l’EDR de travailler dans le service le plus proche de sa résidence.

Bon sens nous direz-vous !

Il est évidemment absurde d’effectuer des affectations croisées pour 2 EDR de même compétence métier, mais nous n’osons supposer que cette gestion-là est encore d’actualité…

Par contre, si on affecte les EDR sur les services au mépris de leurs qualifications, le caractère « opérationnel immédiatement » est nettement moins évident (sur une mission temporaire…).

Pour résoudre ce casse-tête, certains shadoks locaux ont cogité énormément. Et la solution est apparue miraculeusement, c’est le télétravail et/ou travail sur site distant, évidemment !

Donc, sans même demander l’avis des agents concernés, des notes ont commencé à fleurir un peu partout (au printemps, c’était de saison).

Variables d’un département à l’autre, elles imposent (plus que préconisent) ces solutions. En lien, elles précisent que les missions attribuées à l’EDR doivent donc être télétravaillables.

Si une telle mesure peut parfois s’entendre, dans l’intérêt partagé de l’agent et de la direction, généraliser le procédé présente à notre sens de nombreux problèmes, tant pour l’agent, que pour le chef de service et le service lui-même.

Risques d’une rupture de l’unité de travail, de fragilisation du collectif, de perte de lien social.

Risques de perte d’intérêt pour la mission par l’augmentation de la polyvalence « vernis » au détriment de la connaissance « fine » qui pourrait rapidement tourner au « pousse-bouton », générant possiblement une perte de sens dans le travail.

Quid de la mutualisation des pratiques, de la création de réseaux, bénéfiques tant aux agents qu’au service ?

Quid pour le chef de service qui devra justifier des jours pour lesquels la présence de l’agent sur site sera indispensable ? Quelle gestion à distance pour un agent qu’il connaît peu ou pas ?

La possibilité de télétravail pour les agents du service sera-t-elle limitée ?

Dans des bâtiments de plus en plus conçus en flex-office, où va-t-on installer un agent étranger au service ? Quid également des mesures de sécurité, incendie par exemple ? Que faire si plusieurs EDR habitent proche d’une même résidence ?

Et plus inquiétant, tout ceci est décidé sans l’accord préalable des agents. Or, pour pouvoir être mis en place, le télétravail impose une volonté des agents et une acceptation de l’administration, ça ne peut être une obligation. Quant au travail à distance, il est également mis en application en mesure d’aménagement pour l’agent dans une situation professionnelle ou personnelle particulière et donne lieu à des protocoles de mise en place, en amont, présentés dans les instances.

Mis devant le fait accompli, parfois hors périodes de mutation, les agents se retrouvent coincés.

Sans soutenir que le métier d’EDR devrait être le seul à ne pas devoir évoluer à une époque où le travail à distance s’est développé de façon exponentielle, il est aberrant d’imposer de telles modifications, à marche forcée, sans même l’avis des agents et de leurs représentants, alors que ces transformations bouleversent la pratique et l’approche même de ce métier.

C’est une remise en cause totale de la mission !

En effet, le principe même du concept d’Echelon Départemental de Renfort implique mobilité (géographique et fonctionnelle), adaptabilité, sens aigu des relations et du travail en équipe, etc.

Ces contraintes particulières sont d’ailleurs reconnues par une ACF «  sujétions particulières » (ACF-EDR de 28 points d’ACF / 1 541,50 € pour un B, par exemple).

Solidaires Finances Publiques ne laissera pas se développer des gestions de potentats locaux et interpelle la direction générale sur ces pratiques.