À peine nommé, le nouveau ministre de la fonction publique Guillaume Kasbarian a indiqué vouloir débureaucratiser les services publics. Vocabulaire entendu depuis maintenant des décennies, qui laisse déjà entrevoir les orientations d’une politique libérale aux antipodes des besoins en termes de services publics. La même politique libérale qui a amené les services publics dans la situation de délabrement que nous connaissons aujourd’hui. Ce gouvernement va continuer ce que les précédents avaient largement entamé : toujours moins de règles pour le patronat, toujours moins de sécurité pour les travailleurs·euses.

En qualifiant “d’ambitieux” le projet de loi de transformation de la fonction publique suspendu depuis la dissolution, Kasbarian fait siennes les mesures que Solidaires Fonction Publique dénonçait comme étant des attaques inadmissibles contre le statut des fonctionnaires et les services publics. Salaire au prétendu mérite, déroulé de carrières et évolutions professionnelles au bon vouloir de la hiérarchie, licenciements facilités : quels que soient le ministre ou le gouvernement pour Solidaires Fonction Publique c’est non.

Les agent·es publics attendent une augmentation générale de leur salaire alors que l’inflation a annulé les insuffisantes augmentations du point d’indice de 2022 et 2023 après 10 ans de gel. L’année 2024 a été une année blanche, sans aucune augmentation de salaire.

Alors que les conditions de travail notamment du fait du manque de moyens et de personnels se dégradent, les agent·es en subissent les conséquences sur leur santé physique et mentale.

Pourtant, l’Inspection générale des Finances et l’Inspection Générale des Affaires Sociales ont récemment enfoncé le clou et préconisé de faire passer les agent·es publics à trois jours de carence. Encore une fois les économies budgétaires se font sur notre dos.

Pour de meilleurs services publics, pas de “simplification/suppression” mais bien plus de moyens. C’est la seule solution pour pouvoir exercer nos missions auprès des usager·ères.


Solidaires Fonction Publique revendique:

  • l’arrêt immédiat des suppressions d’emplois
  • des plans massifs de recrutements et de titularisations
  • la création de services publics dans tous les secteurs, dans tous les territoires pour répondre à l’ensemble des besoins de la population afin de réduire les inégalités sociales
  • l’abrogation du jour de carence
  • l’attribution d’un nombre de points d’indice identique pour toutes et tous, a minima 85 points supplémentaires.
  • la revalorisation significative du point d’indice
  • l’abandon définitif du projet de loi Guérini

Le 1er Octobre tous et toutes en grève et dans l’action !

(à l'appel de Solidaires et de la CGT)

Slider 2024 2 Octobre Greve

Certains·es d'entre vous penseront : encore une grève "one shot" et encore une manif qui ne serviront à rien si ce n'est qu'à me faire perdre un jour de paye. C'est vrai que l'époque peut paraître désespérante, c'est vrai que les arguments ne manquent pas pour "lâcher l'affaire" et se résigner : on pourrait aisément penser que nous ne gagnons jamais, qu'il est très difficile de mobiliser parce que tout passe en force, et que désormais même les résultats des élections ne sont pas respectés... Personne, pas même les militant·es, n'échappe à ces moments de lassitude face à ce qui, en face,  s'assimile à un rouleau compresseur. Pourtant, que gagnons-nous à nous résigner et à accepter toujours plus de décisions inacceptables ? Que gagnons-nous à raser les murs : du répit, une quelconque forme d'indulgence, de compréhension ou de reconnaissance supplémentaire ? Jamais. Ils ne s'arrêteront jamais tant que nous ne trouverons pas la force collective de les stopper. Et, chaque fois, l'étincelle est partie de la "base", c'est à dire NOUS.

Évidemment, Il y a fort à parier que si l'on ne s'adresse à l’ensemble de nos collègues que pour lancer, la veille d’une journée nationale, une grève, peu suivront. L’expérience montre que c’est le travail de terrain de longue haleine qui paye. Il faut, bien avant une grève, que le collectif de travail soit uni et que sa colère (et ses espoirs) le fédère. C’est une méthode qui, aux États-Unis, se nomme le « community organizing » : cela peut sembler étrange de s’inspirer du syndicalisme anglo-saxon, mais ce serait ignorer qu’en ce moment les syndicats américains obtiennent d’importantes victoires sur leur patronat et leur classe dirigeante. C'est ce travail de longue haleine que j'essaye de faire, en vous informant, en vous proposant des formations, en vous rencontrant régulièrement autant que possible, même si parfois on peut être submergé par la quantité et la qualité des dossiers.

On lâche rien !

Solidairement,