EDITO: Le service public est notre bien à tous. Il est le point de ralliement de l'ensemble des citoyens. Né dans l'esprit des révolutionnaires de 1848, puis dans la volonté de tous ceux qui voulaient lutter contre la misère, financière, sociale ou morale, il a trouvé son épanouissement en 1945, après cette guerre terrible qui avait montré les limites du capitalisme et du libéralisme à outrance.
Ce service public, vous avez choisi d'y consacrer votre vie professionnelle, vous lui avez donné votre énergie, votre motivation, votre compétence, parfois même un peu plus, pour le faire vivre et grandir.
Votre métier, vous l'avez perfectionné, vous vous êtes adaptés à tous les changements que la modernité proposait et vous êtes encore prêts à le faire, sans concessions, à condition que le but même de ces missions ne soit pas perverti.
Mais on fait tout pour détruire cet investissement, on dénature le métier et on vous met de ce fait sous tension permanente.
Oui, on veut tuer le service public parce qu'il dérange certains.
Il y a eu une crise économique, oui, mais née, une fois de plus, des excès d'un libéralisme économique mondial et d'un surendettement privé …
Le service public n'a jamais été rentable, c'est pour cela qu'il existe : les écoles, la justice, les hôpitaux, les maisons de retraite, les centre pour handicapés, les loisirs, l'aide aux personnes âgées, malades, démunies, rien de tout cela ne peut être rentable !
Il n'y a pas de fatalité, il n'y en a jamais eu. Il appartient à chacun de nous de défendre nos missions et nos conditions de travail car vous êtes les premiers touchés par cette dérive du service public.
Laisserons-nous notre métier disparaître ? Laisserons-nous dire que nous avons mal fait notre travail ? Les laisserons-nous vendre nos droits, notre statut en même temps que notre dignité ?
Nous qui avons porté le service public des Finances durant toutes ces années, nous devons le porter encore ! Nous le proclamerons encore et encore comme notre bien à tous et ne nous contenterons pas de baisser la tête en silence.
On ne gagne pas sans engager le combat. On ne gagne pas en n'essayant pas toutes les formes de lutte, dans les services, dans les instances, partout, tout le temps, sans faillir, à vos côtés.
Vous, les gens du terrain, face au public, vous savez que ce sont les multiples décisions inconstantes et incohérentes qui ont créé le malaise...Des gens trop loin, trop hauts pour comprendre, trop présomptueux pour entendre …
Les suppressions d'emploi vont vous contraindre à vivre dans un contexte difficile, vont heurter de plein fouet vos vies en limitant les mutations, les promotions, et vont vous fragiliser en déstabilisant les liens au travail, mais nous résisterons pour sauvegarder le service public. Il nous faut préserver ses valeurs essentielles, un service public pour tous et l'égalité dans l'accès à la Fonction Publique qui permet de nous préserver des turpitudes politiques.
Nous nous battons pour les grandes causes mais aussi au quotidien pour tous les combats qui vous déçoivent, vous blessent, et vous maltraitent. Car tout est lié, l'un ne va pas sans l’autre.
C'est notre raison d’être. C'est cet engagement qui nourrit notre résistance !
Magali BILLARD, Secrétaire Départemental