EDITO: 18 emplois non pourvus aux mouvements !
18 bureaux vides, une vingtaine de services touchés !
Voilà le remerciement de votre administration pour les résultats obtenus dans des conditions extrêmement difficiles, compte tenu de l'inadéquation flagrante du TAGERFIP à nos charges réelles de travail ! Car la DRFIP de la Réunion a de bons résultats, mais à quel prix ? Et jusqu'à quand ?
Le fatalisme de notre Direction locale nous laisse sans voix :
On nous répond « réorganisation, simplifications, équipe de renfort » en sachant très bien ce que valent les promesses de ce type au quotidien.
Si les plus hauts cadres administratifs dans d'autres corps n'hésitent pas à se lever pour dire non, ceux de Bercy ne le feront pas ! Inutile de rêver !
Il y a quelques années déjà que la Direction Générale a fait de nos hauts fonctionnaires des serviteurs zélés, abreuvés au lait de la meilleure promotion, toujours plus alléchante mais aussi toujours plus inaccessible. De ces experts dont la compétence était indiscutable, elle a fait des individualistes forcenés, qui se bousculent face à une entrée de plus en plus étroite dans le monde des « élites » ...On leur a fait perdre le sens de leur mission, celle d'alerter le politique, et le sens du réseau qui faisait de notre administration un socle pour le pays.
Dans les couloirs de Bercy, tout se vend et tout s'achète !
La haute Fonction publique, soumise aux pouvoirs en place, n'est plus une conseillère pour l’État, elle ne sert plus qu'à trouver des moyens de faire des coupes sombres dans les effectifs, car il y a longtemps que ses membres éminents n'attendent plus la considération …Quel gâchis !
De fait, aucun n'a plus conscience du terrain et de la réalité qui s'y joue, aucun ne peut vous regarder en face et vous dire que telle ou telle mission doit disparaître, car vous, vous êtes face à nos concitoyens, à leur exigence de service public et vous servez de remparts.
« Ce sont les soldats qui gagnent les batailles, et ce sont les généraux qui s'en vantent » disait un homme célèbre. Vous êtes les soldats, mais quoiqu'il arrive, les généraux ne gagneront pas sans vous. Vous connaissez votre métier, vous le maîtrisez, vous l’aimez.
Le courage ne se monnaye pas. Dans notre administration, il faut maintenir la volonté de refuser la pression et le fatalisme. La colère est parfois saine, lorsque le mensonge prend le pouvoir, lorsque la réalité ne correspond plus aux politiques prônées ni à l'intérêt général.
Ces vingt emplois sont un coup de force, une trahison pour les collègues qui courent, s'essoufflent, trébuchent et parfois tombent …
Les discours n'ont que trop duré ! Nous ne sommes pas dupes ! Si ces suppressions se font en 2017, il y en aura d'autres, beaucoup d'autres ! Si elles sont acceptées dans le silence, certains y gagneront sans doute un nouveau bonus…Le cadeau de la loyauté ?
Bien plutôt celui de l'obéissance ...
Nous ne demandons que les moyens d’accomplir nos missions, rien d'autre ! En toute impartialité et en toute justice !
Nous avons cette immense force : la dignité de n'attendre que cela !
Nos métiers sont menacés, notre avenir est en jeu ! C'est notre Combat !
Bonne lecture,
Magali BILLARD