Nous étions encore entre 3 et 4 000 à défiler à Nice ce samedi 11 janvier 2020. Une action intéressante puisqu'elle permettait aux personnes qui ne font pas grève en temps normal d'exprimer elles aussi leur opposition au projet de réforme du système des retraites.

Pour la DDFIP 06 nous nous sommes retrouvé à une vingtaine dans le cortège qui est parti de la gare Thiers pour se terminer par un moment de convivialité (barbecue organisé par Solidaires Sud Rail) sur la place Masséna.

Entre temps, les dernières annonces du Premier Ministre Édouard PHILIPPE sont tombées. Dans un courrier envoyé aux organisations syndicales, il expose les concessions qu'il estime avoir faites pour essayer de sortir de la crise.

Depuis le début du conflit, il était écrit que si le gouvernement lâchait quelque chose de son projet, ce serait sur le fameux « âge pivot ». Alors même qu’il ne s’agit que d’un seul des points scandaleux du nouveau régime qui nous est promis.

Ainsi, dans une sorte de ballet grotesque entre les syndicats traîtres réformistes (CFDT et UNSA) et le gouvernement, entrecoupé de « je t’aime moi non plus » et de claquements de portes dignes des plus mauvais vaudevilles, les acteurs de cette farce ont fait durer le suspens depuis le début du mois de décembre jusqu’aux annonces de ce week-end. Espérant entre temps que le mouvement s’essouffle.
Mais c’était sans compter sur la détermination de certaines corporations, notamment toutes celles des transports.


Les annonces du gouvernement Philippe


Tout ça donc, pour accoucher du « retrait de l’âge pivot », encore appelé « âge d’équilibre ». Vous trouvez que c’est une avancée, une bonne nouvelle ? Attendez de lire la suite…

Tout d’abord il faut commencer par savoir de quoi on parle. Il existe pas une mais deux notions de l’âge pivot. L’âge pivot paramétrique et l’âge pivot systémique.

L’âge pivot systémique :

C’est l’âge pivot (64 ans, évolutif) qui permettra de partir en retraite sans décote, « soi-disant à taux plein », et qui doit être mis en place pour tout le monde à partir de 2027. Nous disons « soi-disant à taux plein » parce que votre pension sera calculé uniquement en fonction du nombre d’années travaillées, même si vous n’avez pas un nombre d’annuités suffisantes (43) pour avoir une retraite décente. Celui-là est maintenu.

L’âge pivot paramétrique :

C’est la mesure transitoire (2022-2027) qui est censée rétablir les comptes actuels de l'assurance vieillesse prétendument déficitaires.

C’est ce point de la réforme qui est « abandonné ». Abandonné vraiment ? Provisoirement seulement

En effet le gouvernement a accepté l’idée lancée par Laurent BERGER (patron de la CFDT) d’une « conférence de financement » permettant de mettre sur la table des propositions pour équilibrer le système avant le lancement à plein de la réforme.

Au terme de cette « conférence » (vous vous rappelez du « grand débat » de l’année dernière ? Vous commencez déjà à rire jaune pas vrai?) qui doit rendre ses conclusions fin avril, le gouvernement tranchera parmi les propositions.

Et si aucune d’entre elles ne lui convient, il passera en force sur l’âge pivot paramétrique et prendra des décisions par ordonnance (sans passer par un vote de la représentation nationale).

Pourquoi il s’agit d’une fumisterie


Parce nous savons que les dés sont pipés dès le départ dans la mesure ou ce supposé déficit du régime des retraites est créé de toutes pièces
afin de fragiliser le système par répartition et réorienter l’épargne des Français (ceux qui peuvent s’en constituer une) vers un système par capitalisation (assurances). Faisant au passage un cadeau au monde de la finance, amie du gouvernement actuel.

Toutes les « solutions » (nous mettons ici des guillemets à solutions puisqu’en réalité il n’y a pas de problème de déficit à proprement parler), par exemple la suppression des niches sociales (exonération de cotisations), pouvant être proposées et mises en œuvres seront systématiquement rejetées par le gouvernement et le MEDEF…

Au terme de cette conférence, parodie de dialogue entre le gouvernement et les syndicats réformistes, il ne restera donc plus qu’à rétablir la notion de l’âge pivot paramétrique…

Et dans quel timing s’il vous plaît ? Fin avril. Quand ça ? Après les élections municipales pardi !

Nous sommes donc entrés dans la phase 2 de la stratégie du pourrissement.
Rappelez-vous, au plus fort du conflit des gilets jaunes l’année dernière, et alors que l’usage disproportionné de la force publique n’avait pas réussi à écraser la révolte et que la période de Noël n’avait pas faire taire les revendications.
Un « grand débat », sorte de tournée des salles des fêtes, avait été organisé pour finir de noyer le poisson.

Mais nous ne sommes pas dupes ! 

Voilà pourquoi le mouvement entamé début décembre ne doit pas faiblir et pourquoi nous appelons encore à l'action à compter du 14 janvier.

TOUS EN GRÈVE ET EN MANIFESTATION
LE MARDI 14 JANVIER 2020 !

Rassemblement à 10h place Masséna.

pdf2020-01-13_-_retraites_-_annonces_dédouard_philippe_-_entre_stratégie_de_pourrissement_et_tartuferie_-_tract.pdf

pdf2020-01-13_-_retraites_-_appel_à_la_grève_le_14-01-2020_solidaires_finances_publiques_national_-_tract.pdf

pdf2020-01-13_-_retraites_-_amplifier_la_mobilisation_pour_gagner_-_solidaires_finances_publiques_national_-_tract.pdf

pdf2020-01-13_-_retraites_-_touche_pas_à_mon_code_-_solidaires_finances_publiques_national_-_tract.pdf