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 Monsieur le Président,

 Le grand débat est clos. Il aura été l'objet dès le départ d'une instrumentalisation du Président de la République et de l'exécutif, qu'il s'agisse de l'établissement des principes, des modalités de la consultation ou de l'exploitation des résultats. Les règles qui prévalent dans un débat officiel telles que la neutralité, l'indépendance des organisateurs, la transparence, l'égalité de traitement des contributeurs, ont été systématiquement écartées en ne recourant pas délibérément à la Commission Nationale du Débat Public. Les questions fermées ont été biaisées, contraignant les Français qui pensaient naïvement pouvoir donner leur avis, à formuler des réponses allant dans le sens de l'exécutif :

Des questions très objectives et pas du tout orientées en toute bonne foi du genre :

Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? »

« Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ? 

« Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? »

 

Les demandes majoritaires, comme la suppression du CICE, l’instauration du RIC ou consensuelles telle que le rétablissement de l'ISF, l’augmentation de la progressivité de la fiscalité ont été écartées…

Et s'agissant de la suppression de l'ISF, une évaluation sera menée… Plus tard…

Comme le CICE…

Et pourtant le CICE... Toutes les études sont convergentes : Très faible impact sur l'emploi. Absence d'impact sur l'investissement et sur la compétitivité. La rationalité économique, si elle présidait aux choix politiques aurait commandé son abandon pur et simple…

Parce qu'avec 40 milliards d'euros par an, des emplois publics dans les hôpitaux, les écoles, des emplois pour renforcer le contrôle fiscal, il y aurait matière à en créer et à en sauver...


Au final, le Président de la République retient ce qui l’arrange. Les mesures mises en œuvre depuis deux ans sont les bonnes. S'il y a des manifestations depuis 6 mois, ce n'est pas parce que la politique de ce gouvernement est rejetée, mais parce-qu’elle ne va pas assez vite...

 

Il faut donc l'amplifier et aller encore plus loin.

 

Changement d'emballage, mais même contenu donc...

 

Augmentation de la durée du travail, renforcement des décotes pour les retraites, baisse des dépenses publiques. Baisse d'impôt pour les plus riches. Destruction du statut de la fonction publique mais attention dans l’intérêt des fonctionnaires s’il vous plaît…

Des annonces révolutionnaires propres aux technocrates : comité théodule sur la transition écologique, réforme du CESE……….

Bref, des mesures qui répondent vraiment aux attentes exprimées depuis des mois, par les gilets jaunes, les associations, les syndicats…

Et puis, sur le constat de la nécessité de tenir compte du changement climatique, il est vrai que nous avons encore besoin de rapports, de constats, d' études… 30 ans que sont produits les mêmes rapports, toujours plus alarmants, que l'on réfléchit aux solutions…

Il faut encore des études, des concertations de manière à laisser la route libre aux lobbys industriels, aux producteurs de glyphosate...

En réalité, ce qu'a proposé le Président de la République hier, c'est de continuer à amuser la galerie avec des bavardages inutiles. Et pendant ce temps-là il poursuit et accentue le déploiement de la même politique néolibérale.


Reste la présence du service public de proximité. Il va sérieusement falloir revoir la politique de la DGFIP. Plus de fonctionnaires aux guichets et moins derrière les bureaux

Autant vous dire, que nous n’imaginons pas que vous puissiez faire comme si de rien n’était.
Qu’en bon fonctionnaire, toujours prêt à relayer la sainte parole de l’exécutif, vous ayez entendu le président de la République et que vous retiriez sine die votre proposition de changement du jour de fermeture de la paierie départementale.

Qu'au contraire, vous proposiez de l'ouvrir cinq jours sur cinq...


Rassurez-vous pour une fois au moins, nous ne vous le reprocherons pas… Nous accueillons favorablement votre revirement.

Nous acceptons même, parce que nous aussi, nous tenons le plus grand compte de la parole présidentielle, de rajouter exceptionnellement des points à l’ordre du jour de ce CTL.
Réouverture de l’accueil au public de l’Hôtel des finances publiques de Chartres les mercredi et vendredi après-midi dès la semaine prochaine si vous voulez.

Plus d’accueil, plus de guichet vous dit-on…

Allez-vous qui êtes le chantre de l’efficience, ouvrez, ré-ouvrez…

Réouverture de l’accueil des centres des finances publiques de Châteaudun, Dreux, Nogent, les jours de fermeture.

Pour les trésoreries aussi. Mais c’est un peu plus compliqué. Alors laissons-nous jusqu’en septembre pour réfléchir à l’organisation. Remettons des agents pour accueillir tous les usagers

Plus d’accueil, plus de guichet…vous dit-on…

Plus d’agents pour répondre au téléphone dans les SIP, le SDIF, à renseigner les usagers, à traiter les dossiers des contribuables.

Moins d’enquête à la noix sur les archives, moins de tableaux à renseigner sur les indicateurs déconnectés de la qualité réelle du service public, Moins de contrôle interne sur les contrôles... Moins de réunions inutiles des chefs de service… de réunions pour faire des réunions, moins de DPA, moins de rapport d’activité que personne ne lit…

Plus de fonctionnaires au service des usagers

Plus d’accueil, plus de guichet


Réouverture de l’accueil généraliste sans rendez-vous pour les SIE…

Renforcement des contrôles des remboursements de crédit de TVA tellement allégés que cela devient enfantin de se faire rembourser des crédits de tva imaginaires…

Véritable contrôle des crédits impôt-recherche, l'une des niches fiscales relativement coûteuses et à l'effet d'aubaine certain...

Moins d’indicateurs stupides, moins d’applications inutiles à renseigner pour les vérificateurs des brigades qui pourront enfin consacrer leur temps de travail au contrôle…

Si vraiment vous mettez tout cela en place, et ce n’est pas très difficile, alors nous devrons concéder que nous nous sommes trompés, que tout ce cirque a servi à quelque chose…

Mais le Président nous a également parlé de Maison France Service MFS.

Et là ça a déjà un goût de réchauffé, vous savez un relent de brûlé, la géographie revisitée ou déconcentration de proximité :

Ça ressemble au jeu de bonneteau …

Mais il est où le service public ? il est là ????

Et non il n’est pas là…

Il est là ???

Et non encore loupé, il n’est pas là !!!

Il est là ????

Décidément, la multiplication des points de contacts est comme le jeu, une véritable escroquerie !

Plus de points de contacts mais jamais de service public. Entendez qui réponde réellement aux besoins des usagers…

Où il n’y aura d’autre service rendu qu’une vague gestion des files d’attente …

Où on vous dira : Ah vous avez une question d’impôt ????

Alors là, il faut appeler le centre de contact de la DDFIP ou prendre rendez-vous. ...Ou alors aller sur impôt.gouv…

Bref un service vraiment utile…

Ou alors il va falloir redéployer tous ces agents qui travaillent en administration centrale et que le Président propose de remettre au guichet. Le Gouvernement va enfin trouver des débouchés pour tous ces énarques qui sont contraints de rejoindre le secteur privé à leur corps défendant… Et il faudra au moins avoir fait une école comme l’ENA pour répondre aux questions et renseigner les usagers pour les problèmes de CAF, de CPAM, de CARSAT, de MSA, de fiscalité, d'urbanisme…

Toujours sur la géographie revisitée, nous attendions le ministre des comptes publics hier à Orléans. Il devait nous présenter son projet pour renforcer le service public de proximité. Malheureusement, il n'a pas obtenu son autorisation de sortie du ministère. Il devait en effet assister dans la salle des fêtes de l'Elysée au spectacle présidentiel…

Mais ce n'est que partie remise, à moins qu'il ne soit déjà sur le départ et qu'il commence à faire ses cartons et à recaser le petit personnel…

Nous avons en effet appris mercredi soir la nomination du nouveau directeur général des Finances Publiques, actuel directeur de cabinet du ministre…

Nous connaissons d’ores et déjà son parcours…Il a travaillé auprès des plus grands défenseurs du service public, Jean-Pierre Raffarin, Luc Ferry, Gérald Darmanin… Nos camarades des douanes le connaissent bien également.

Entre nous, nous avons déjà expérimenté, au plan local, un ancien douanier… Il ne nous a pas laissé un souvenir impérissable si ce n'est cette phrase prononcée en CTL : « Il y a une différence entre ce que je dis et ce que j'écris... »

Comme à chaque fois, nous attendrons de voir si le nouveau directeur général est plus ouvert que son prédécesseur au dialogue social, s'il est plus respectueux des élus du personnel. Nous jugerons sur pièce.

Les élus Solidaires Finances Publiques en CTL