Incroyable ! La direction annonce une mesure visant à améliorer les conditions de travail des agent.es en les adaptant aux contraintes individuelles de trajet «domicile-emploi».
Le télétravail serait-il un cadeau ? L'administration deviendrait-elle généreuse sans
contrepartie ? Regardons de plus près le dispositif :
• Le télétravail est interdit pour les agent.es travaillant dans un service de moins de 6 collègues. 12 trésoreries sont exclues d'entrée de jeu....
• Seul.es 15 agent.es sur les 550 que compte encore notre département pourront être retenu.es. Pas tellement populaire ni égalitaire comme mesure...
• Certaines missions sont hors du champ du télétravail, de par leur nature (accueil...) ou les applications utilisées (Medoc...). Encore des exclu.es...
• Les candidat.es devront avoir 9 mois d'ancienneté sur le poste et avoir « la confiance de leur hiérarchie dans leur capacité à exercer à distance et en autonomie les travaux confiés suite à un entretien obligatoire ». Vive le fayotage dans le bureau du chef...
• Une convention individuelle sera signée entre l'agent.e, la direction et le chef de
service pour une durée d'un an renouvelable. Vive le contrat qui tue le statut...
• L'agent.e retenu.e met à disposition de l'administration son abonnement informatique personnel, son chauffage et son électricité. Vive le transfert gratuit de charges...
• La quotité maximale de télétravail à domicile est fixée à 3 jours / semaine par la loi et les décrets mais la modalité la plus adaptée pour débuter le dispositif sera de 1 jour. Ça c'est du cadeau...
• En cas de refus de télétravail, l'agent.e peut déposer un recours en CAP. Mais comme c'est le directeur qui préside, pourquoi se déjugerait-il ? Merci patron !
Si vous vous portez tout de même candidat et que la direction rejette votre demande confiez-nous votre dossier, nous vous défendrons en CAP.
Pour Solidaires Finances Publiques, le recours au télétravail interroge fortement nos
pratiques professionnelles. Ainsi, pour nous, la réflexion et l’information doivent également couvrir l’ensemble du collectif de travail et pas seulement la personne en télétravail et le chef de service.
Il ne faudrait pas que l’agent.e en télétravail soit stigmatisé.e pour cette raison. Pour Solidaires Finances Publiques, une vigilance accrue autour du respect du temps de travail du télétravailleur s’impose. En effet, ce dernier aura tendance (et c’est vérifié) à commencer plus tôt et à finir plus tard son travail (effet induit par l’absence de déplacement domicile/lieu de travail). Le droit à la déconnexion (obligation de l’employeur) se doit d’être assuré. Comment l’administration assure ce suivi, au-delà d’une alerte ?
Pour nous les principes restent flous.
L’appréciation de la charge de travail est difficilement appréhendable : à qui revient cette appréciation, l’agent est-il associé ? L’administration doit répondre à ces questions tout en maintenant l’égalité de traitement entre les agents télétravailleurs et le reste du collectif.
La mise en œuvre du télétravail à domicile revoit l’environnement professionnel classique. L’interpénétration sphère privée/sphère professionnelle engendre de nouveaux risques en matière de sécurité informatique et donc de sécurisation du réseau. Or, à ce stade, un agent qui télétravaille le fait via sa propre installation internet. Il est de la responsabilité de l’administration d’assurer la sécurité de ses agents dans le cadre de leurs missions, et donc d’assurer la sécurité des installations des agents en position de télétravail.
L’employeur doit également évaluer les risques pour la santé et la sécurité au travail, y compris dans les choix des équipements, dans l’aménagement ou le
réaménagement des lieux de travail ou des installations. Dans le cadre du télétravail, tout ceci pose question. L’administration doit donc veiller à prendre en compte les situations de télétravail dans l’évaluation des risques inhérents à son service. Bien entendu, tout accident survenu au domicile du ou de la télétravailleur-euse doit être reconnu comme n'importe quel autre accident de travail.
Au bureau, l’administration se doit de mettre à disposition de l’agent un environnement de travail, un poste informatique relié au réseau et tous les outils nécessaires à celui-ci.
Au domicile, le télétravailleur met à la disposition de l’administration son accès internet, une pièce dédiée, un bureau, des surcoûts liés aux consommations électriques...
Solidaires Finances Publiques rappelle son opposition farouche au fait qu’un.e agent.e doive payer pour travailler !
Nous avons réitéré plusieurs fois notre demande de la prise en compte d’une indemnité forfaitaire pour compenser les coûts induits par les agents comme cela est prévu dans le décret 2016-151 du 11 février 2016 même si ce n’est pas repris dans l’arrêté du 22 juillet 2016... Mais l'administration y est farouchement opposée.
En conclusion, Solidaires considère que le télétravail à domicile est une fausse bonne réponse à un vrai problème : L'absence de plus en plus criante de services de proximité !
En effet, si chaque agent.e, et par voie de conséquence chaque contribuable, avait la possibilité de se rendre dans un CFP regroupant un maximum de services dans un rayon de 25 km autour du domicile, personne ne s'intéresserait au télétravail.
Solidaires Finances Publiques Landes rappelle ses revendications :
• Création de 2 CFP aux missions nombreuses et variées sur le littoral, en créant les emplois nécessaires, dans l'intérêt des agent.es et des contribuables,
• Réimplantation de missions et d'emplois dans les trésoreries de proximité.
Attention au leurre, les carottes ne sont pas toujours bonnes, même avec du beurre !