L’année 2023 a été marquée par la lutte d’ampleur pour nos retraites avec des millions de personnes dans la rue pendant plus de cinq mois, mais aussi par nos luttes pour nos salaires, contre les violences policières, le racisme systémique, contre les projets écocides. Nous n’avons pas gagné sur les retraites. Mais des petites ou semi victoires ont quand même été possibles : dans des luttes sectorielles sur les salaires, pour nos libertés comme le droit de manifester, contre l’usage de la reconnaissance faciale..
L’avenir paraît sombre, tant par l’inéluctabilité du changement climatique et ses conséquences, que par l’avancée des idées d’extrême droite ici et ailleurs, la régression des droits sociaux et des libertés (de contester, manifester, circuler librement..), le sentiment que rien n’avance ou si peu en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes, ni contre les discriminations, et que désormais la guerre en Ukraine, les massacres à Gaza, nous plongent toujours un peu plus dans l’inhumain.
La tentation du défaitisme est là, et pourtant 2023 a été aussi celle de la multiplicité des luttes et des nouvelles alliances (où chacun-e agit à sa place pour l’objectif commun).
Elles nous montrent la force collective actionnée par l’unité : le rôle d’une intersyndicale unie pendant le conflit des retraites (même avec ses limites), ou autre exemple l’alliance entre certains syndicats, partis politiques et les associations des quartiers populaires et des victimes de violences policières, après le meurtre de Nahel. Avec l’Alliance Ecologique et Sociale (AES) contre la liquidation du ferroviaire ou avec les Soulèvements de la Terre contre d’autres projets écocides comme les méga-bassines, le Lyon-Turin.
Le monde bouge...le syndicalisme aussi. Notre syndicalisme de transformation sociale doit de s’interroger sans cesse sur la nature du travail, nos conditions de travail, et sur la grève ; sa possibilité, son rôle central pour construire un rapport de force qui puisse faire céder un gouvernement. Ce gouvernement au libéralisme de plus en plus débridé contre le droit du travail, la fonction publique, ou la protection sociale, qui nous a habitué à de grandes déclarations pour le climat ou le droit des femmes, mais qui ne convainc plus grand monde et s’enferme dans un vocabulaire guerrier et de repli sur soi, fleurant mauvais un nationalisme avec ses mauvais relents.
Les défis de 2024 interprofessionnels seront encore nombreux : continuer de se battre partout pour nos salaires, contre les régressions sociales qui font le jeu de l’extrême droite, contre la loi immigration, sa xénophobie et ses injustices profondes, pouvoir diffuser l’action syndicale à tous les niveaux y compris dans les très petites entreprises ou associations (TPE et TPA) à travers les élections...dénoncer un capitalisme qui gangrène nos vies et la planète de manière ouverte, qui nous vend du rêve par les Jeux Olympiques, mais met sous le tapis le prix à payer en terme social et écologique.
Par la recherche de mise en commun de forces et l’élargissement indispensable de nos luttes au sein de la population, par nos alternatives positives, crédibles qui marquent la justesse de notre syndicalisme de terrain qui montre les liens indissociables entre les luttes sociales, écologistes, féministes, internationalistes, nous nous inscrirons encore une fois en 2024 dans cet élan de résistances et de luttes. Pour qu’elles deviennent enfin victorieuses !