Ridicule et affligeant

La semaine dernière, l’intersyndicale a adressé un courrier à la directrice afin de savoir comment la DDFiP de la Lozère allait impliquer les représentants des personnels à la confection des listes d’aptitude. (document joint à la fin de l'article).

La directrice nous a répondu le vendredi 6 novembre, rappelant l’importance qu’elle attache au dialogue social, que nous avions la possibilité à tout moment de signaler au service RH des dossiers sensibles (???), et nous proposant un échange informel lundi 9 à 14h en audioconférence, en insistant sur le caractère informel et en limitant le nombre de personnes à 1 par organisation syndicale.

Dès le début de la réunion, l’AFiPA RH a indiqué que ce n’était pas une CAPL et qu’il n’était pas question d’évoquer des situations personnelles.

Après un débat surréaliste visant à savoir si la représentante de la CGT Finances Publiques, qui n’était pas la secrétaire, avait le droit d’assister à l’audio (*), il s’est borné à présenter le dispositif contenu dans le guide des LA 2021 en précisant que lors de la réunion à destination des candidats il a insisté sur l’aptitude à la mobilité fonctionnelle et géographique, et sur le fait que le classement opéré les années précédentes n’était pas du tout acquis (« Ces nouveaux critères peuvent donc conduire à revoir les classements opérés à l'occasion des LA précédentes. Il est rappelé qu'il n'y a pas de droit acquis à figurer dans la catégorie des candidats proposés classés. L'aptitude est une donnée mesurée chaque année en fonction de l'évaluation professionnelle des candidatures en lice. »).

La couleur est donc clairement annoncée : il faut s’attendre à ce que l’ordre établi durant les précédentes années soit revu...

Après cette présentation, votre serviteur a posé les questions suivantes :

- y a t’il des potentialités de sélection ?

- combien d’agents sont sur la plage d’appel statutaire ?

- combien d’agents ont demandé l’examen de leurs titres ?

Sur la première question, l’AFiPA a répondu qu’il y avait une potentialité de C en B, et grâce à la pugnacité de la directrice ( !!!), il y a cette année encore, une potentialité de B en A.

Sur les deux autres questions, il a répondu qu’il ne pouvait pas donner les chiffres, la réalité étant qu’il ne voulait pas communiquer ces chiffres.

Après avoir précisé une nouvelle fois que je ne demandais pas de nom, seulement des nombres afin de voir si « l’ascenseur social » fonctionnait bien dans notre DDFiP, et devant un nouveau refus, j’ai préféré quitter l’audio-conférence.

Cet épisode n’est qu’une nouvelle manifestation de l’état d’esprit de l’équipe de direction qui fait peu de cas des personnels et de leurs représentants. Tout est fait en cachette, les informations filtrent au dernier moment, quand elle est obligée de recueillir l’avis des organisations syndicales, et en nous menaçant de sanctions si le « secret professionnel » n'est pas respecté (eh oui, tant que la direction n’a pas communiqué officiellement dans la presse, c’est « secret-défense »).

Alors oui, on peut toujours faire remonter les problèmes, mais c’est toujours la direction qui a le dernier mot.

Et ce climat de défiance, nous le rencontrons à tous les étages, dans chaque pôle des services de direction. Il y a les employés supérieurs d’un côté (ou, tout au-dessus), et les autres agents de l’autre (ou en-dessous) et la communication, s’il y en a, est tout au plus condescendante.

(*) la militante en question était tout à fait légitime, mais elle est l’épouse d’un agent qui demande la LA. Mais ça, l’AFiPA ne pouvait pas l’évoquer car il aurait ainsi dévoilé un nom (horreur, malheur!). Quand le dogmatisme pousse à se couvrir de ridicule...

pdfCourrier_intersyndical_LA_2020.pdf