Le 14 mars, les agents de la DGFiP ont participé massivement à un mouvement de grève à l'appel de 5 organisations syndicales.

Près de 6 agents sur 10 étaient en grève dans le Pas-de-Calais.

Près de 150 agents du Pas-de-Calais ont voulu crier leur mécontentement en espérant être entendus, à Tourcoing, la ville où notre ministre de tutelle garde un pied-à-terre en cas d'éviction du gouvernement.

Si pour certains l'idée était d'inciter M. DARMANIN à venir à la rencontre des agents afin de les écouter et peut-être de les entendre, pour d'autres ce rassemblement avait plutôt valeur de symbole.

DARMANIN, sourd à Paris mais à Tourcoing ?

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Nos collègues du Nord ont bravé les éléments dès le matin pour distribuer des tracts sur le marché de Tourcoing et informer les passants des raisons de notre colère.

Si les mouvements de fonctionnaires sont souvent impopulaires, il est temps de faire comprendre à l'opinion publique que nos combats les concernent.

Les plans non assumés de nos directeurs ont au moins une ligne en commun, la fermeture des accueils tels qu'ils existent actuellement.

Fini les queues au guichet, fini de s'impatienter et même de râler en attendant son tour, mais plus question non plus de rencontrer l'agent des finances qui apportera les réponses aux questions fiscales, simples ou complexes, et prendra le temps nécessaire pour aider gratuitement le contribuable à démêler l'écheveau fiscal dans lequel il pourrait s'empêtrer.

Depuis des années, les suppressions d'emplois ont rendu difficiles les conditions d'accès à nos guichets. Plus question pour l'agent d'accueil de prendre le temps de faire un petit tour du dossier pour en avoir une vue d'ensemble. Nous allons maintenant à l'essentiel en essayant de rendre le meilleur service possible, avec un sens aigu du service public.

Alors oui, les agents de la DGFiP veulent crier haut et fort qu'il est temps d'arrêter de supprimer des emplois.

Il est temps que M. DARMANIN l'entende et qu'il prenne conscience que les agents de la DGFiP n'ont même plus l'impôt sur les os.

Alors, les agents des départements du Nord de la France et de Normandie se sont donné rendez-vous à Tourcoing.

Au fur et à mesure de l'arrivée des bus, le nombre d'agents de la DGFiP en colère grossissait et devenait une foule brandissant des drapeaux aux couleurs syndicales ou noirs ornés de têtes de mort massée devant le Centre des Finances Publiques.

Le cortège s'est mis en route en début d'après-midi alors que les éléments se déchaînaient.

Malgré tout, la ferveur était là. La colère des agents de la DGFiP, alimentée par l'absence de communication sur les plans proposés par nos directeurs s'est exprimée sur fond de slogans, de sifflets et de musique joyeuse.

Le parvis de la Mairie où M. DARMANIN avait ses bureaux, a vite été recouvert d'agents motivés et bruyants.

Pas de ministre pour nous accueillir, quelques journalistes pour couvrir l'évènement, des bourrasques de vent et des trombes d'eau, rien n'aurait pu refroidir l'enthousiasme de tous ces agents inquiets pour leur avenir et le devenir de leurs missions.

Quel magnifique tableau devant la mairie ! Tous ces drapeaux, toutes ces couleurs syndicales, tous ces agents trempés mais motivés !

Le cortège est reparti devant le centre des finances publiques, et chacun a repris sa route en espérant avoir attiré l'attention de M. DARMANIN, pour qu'enfin il comprenne l'inquiétude des agents et l'importance de leurs missions.

Les agents du Pas-de-Calais ont repris le bus et sont repartis en espérant que cette action soit le début de quelque chose de plus grand.

Le combat est important pour la sauvegarde du service public et pour la défense de notre statut d'agents de la fonction publique et de nos droits. La motivation des agents est attisée par le silence de notre directeur, qui refuse encore et toujours de communiquer son plan pour l'avenir de la DDFiP.

Ce plan, qu'on appelle « Géographie Revisitée », il l'a concocté en comité très restreint, et ne l'a discuté qu'entre numéro 1 du département et numéro 3 du gouvernement.

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Pas question d'en informer les numéros 2, 3, et encore moins le numéro 1000 ou 1300 du département.

Pourtant, ces numéros ont de l'importance, Monsieur le Directeur. Ils veulent vous dire qu'ils ne sont justement pas que des numéros et que le silence pesant est anxiogène et ne leur permet pas de travailler dans un climat serein, encore moins de se projeter dans l'avenir.

Alors, inutile de tenter de discuter avec les responsables de service et de leur transmettre des éléments de langage. Eh oui, une bonne partie d'entre eux étaient en grève ce jeudi 14 mars, et certains ont même bravé les éléments déchaînés sous le ciel de Tourcoing !

Les agents du Pas-de-Calais veulent connaître le plan de destruction de leur DDFiP et veulent pouvoir vous faire comprendre que leur avis a de l'importance. Ils ne sont pas seulement une ligne budgétaire et n'accepteront pas l'abandon du service public que vous envisagez.

Ils ont décidé de ne pas se laisser faire et de se faire entendre, alors écoutez-les.

Parlez-leur, parlez-nous et ne tuez pas nos structures et notre outil de travail.

Laissez-nous l'impôt sur les os !