Attac et l'Observatoire de la justice fiscale viennent de publier une note détaillant les mesures de la politique fiscale de ces 5 dernières années. Ils reviennent sur l’approche idéologique qui a guidé ces mesures et sur le bilan de celles-ci, sans omettre d’évoquer la question centrale de la dette publique.
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Conforme aux politiques néolibérales, la politique fiscale du quinquennat a essentiellement consisté à alléger la contribution des plus riches et des entreprises. Certains ajustements, modestes et temporaires, ont été pris sous la pression d’une bonne partie de la population et de la crise. Mais l’orientation du pouvoir a été maintenue « coûte que coûte ». Ces mesures n’ont relancé ni l’investissement ni l’emploi, elles ont été « payées » si l’on ose dire, d’une part, par une pression sur le financement de l’action publique (nationale et locale) et de la protection sociale et d’autre part, par un report vers des impôts plus injustes.
Ce quinquennat aura donc été celui d’une dégradation rapide synonyme d’accélération de l’injustice fiscale, mais aussi celui au cours duquel le consentement à l’impôt (pilier d’une vie en démocratie), déjà écorné auparavant, aura connu un affaiblissement préoccupant.
Dans son livre « Macron, on fait le bilan », Attac dresse d’ailleurs un bilan global du quinquennat. La fiscalité y est présente. En complément, l’Observatoire de la justice fiscale a souhaité détaillé les mesures fiscales prises depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron. Celles-ci s’inscrivent certes dans une certaine continuité en raison, notamment, de la concurrence fiscale et sociale : elle se traduit par une hausse des impôts indirects, les plus injustes et à l’inverse, par une baisse des impôts directs, les plus équitables car ils tiennent compte des facultés contributives de chacun.e (impôt sur le revenu, impôts sur le patrimoine, impôts sur les entreprises).
Force est cependant de constater que ce quinquennat a été celui d’une véritable accélération dans l’injustice fiscale. Cette politique fiscale a provoqué des réactions inédites dans la population notamment avec le mouvement des Gilets jaunes. Déséquilibrée, injuste, c’est peu de dire que la politique fiscale d’Emmanuel Macron a été débattue. Elle le demeure...