Les Chroniques de Père Castor
Acte 3 : À la rencontre du délégué du directeur général
Il était une troisième fois, un directeur régional ne pouvant divulguer des informations. Ayant révélé à ses agentes et agents qu’il devait remettre au délégué du directeur général ses propositions en terme de restructurations-fusions des services parisiens le plus tôt possible. Les agentes et les agents sont donc allés à sa rencontre.
La maison du délégué avait une très jolie cour intérieure, alors cette fois les agentes et agents déplièrent leurs tentes, dressèrent leurs drapeaux, lancèrent de la musique ! Le tout pour montrer au délégué, qui ne les connaissait pas encore, qu’ils étaient bien là et qu’ils ne partiraient pas sans avoir de réponses.
Le délégué arriva, suivi de Père Castor et de deux de ses acolytes de l’ombre, visage fermé. Il écouta les agentes et agents mais lorsqu’il fut temps de répondre, les agentes et les agents comprirent vite que le discours était finement préparé. Le délégué ne faisait que suivre les ordres du directeur général, suivant lui-même les consignes du ministre... Tout était bien, toutes les mesures étaient bonnes pour l'ensemble des collègues et les usagers, absolument aucun problème sous le soleil...
Ah ! Face à un tel discours il se mit à pleuvoir ! Les agentes et les agents s’en moquèrent, ils étaient prêts avec leur tente ! Le délégué finit par les faire rentrer dans sa grande maison, voyant que la pluie ne les ferait pas fuir.
Le discours du délégué était clair, pas de fourchette sur les suppressions d’emplois d’ici les trois prochaines années, pas d’indications précises sur les délocalisation des missions, la « géographie revisitée » lui semblant tout à fait adéquate pour réimplanter des services dans des zones dépourvues de services publics. Non, pour lui le problème ce n’était pas les suppressions de personnel, la fermeture de services ou la destruction des règles de gestion.
Quant à la question de savoir si l'immobilier allait se réduire à peau de chagrin, la réponse était d’autant plus floue. Le délégué n’avait pas reçu pour consigne de réduire le nombre de mètres carrés des locaux parisiens dont nous étions propriétaires. Quid des locaux où ils étaient locataires tel que le site de Boucry ? Trop tôt, peut-être qu’il serait conservé encore un peu, combien de temps ? Ah non, là c’était trop précis comme question, peu importe que cela soit source de stress pour les agentes et agents y travaillant !
Père Castor prouva que ce qu’il avait déclaré aux agentes et agents était vrai, il n’était pas au courant de la plupart des éléments demandés par les gilets fushias, ou bien en savait trop peu pour faire une véritable déclaration. Le délégué lui, ne parlait pas de faire une déclaration du tout...
Alors les agente et les agents, y compris certains venant d’une direction voisine, elle aussi touchée drastiquement, prirent la parole pour le confronter à leurs témoignages, à la situation qu’ils vivaient au quotidien. Cependant son point de vue ne bougeait pas. Tout était bien, les mesures à venir, comme les nouvelles règles de gestion des mutations étaient une avancée. Vive le télé-travail et le travail à distance ! Adieu le collectif de travail, adieu la possibilité de travailler près de chez soi !
Face à un tel constat, face au fait qu’ils ne soient vu que comme des pions au bon vouloir de la direction générale, face à une telle langue de bois, les agentes et les agents aux chasubles fushias n'en avaient pas terminé .
Il était temps de prouver que le service public n’était pas encore mort, que la DGFIP et ses agentes et agents étaient encore bien là pour l'intérêt général. Ils ne laisseraient pas démolir leur vie professionnelle ni personnelle. C'est dans ce sens qu'ils appelaient l'ensemble des agentes et agents de la DRFIP 75 à se mobiliser, se mettre en grève les 14, 19 et 28 mars prochain !
Face à leur mépris, à leur volonté de tout détruire , notre mobilisation est notre seul recours !