14 mars : le 1er jour du reste de la DGFIP
Cela fait des mois que les organisations syndicales de la DGFIP informent l’ensemble des collègues des projets mortifères pour notre administration, la fonction publique. Nous sommes désormais à la veille de la mise en place de tous ces projets.
Vous doutez encore de ce que nous pouvons dire ? Regardons donc d’un peu plus près ce qui se passe :
Concernant l’avenir des SIP : Taxe d’habitation en voie de disparition, dématérialisation, Prélèvement à la Source, accueil personnalisé sur RDV, fin du paiement en numéraire, suppressions massives d’emplois (55 sur Paris en 2019)… le SIP n’a plus grand avenir.
C’est dans ce sens que notre directeur départemental tout comme l’ensemble des directeurs de la DGFIP travaillent d’urgence sur des futures fusions-restructurations des SIP mais aussi des SIE pour atteindre la taille de 50 ETP (Equivalent Temps plein), ce qui à Paris annonce clairement des disparitions de SIP et de SIE dans certains arrondissements de Paris.
Concernant le cadastre : le transfert vers l’IGN est aujourd’hui sur de bons rails.
Concernant le Service Public Local : la création d’agences comptables va mettre à mal la gestion publique, et le principe fondamental de séparation entre ordonnateur et comptable. Qu’en est-il pour les collègues ? Il y aura une « sélection » et les « volontaires » auront un détachement d’office mais rien n’est indiqué sur les conditions de retour à la DGFIP à la fin de la mission de 3 ans. Retour qui risque d’être impossible disons-le clairement. Sur Paris, la Ville de Paris, selon notre DRFIP n’est pas, à ce stade, intéressé par la création d’une agence comptable…Les élections municipales de 2020 sont sans doute un élément important dans cette décision… mais après ?
Concernant le recouvrement : les pouvoirs publics réfléchissent à la création d’une agence unique de recouvrement des recettes fiscales et sociales hors du périmètre de la DGFiP. Par ailleurs, n’oublions pas qu’une loi vient d’être votée indiquant qu’à partir du 1er janvier 2020, plus aucun usager ne pourra venir payer en numéraire.
Concernant le contrôle fiscal : La lutte contre la fraude fiscale n’est clairement pas une priorité de ce gouvernement : la loi Essoc en est une preuve évidente.
Dans ce le paysage bien sombre, n’oublions pas la « géographie revisitée » révélée dans la fameuse lettre « Bâtir un nouveau réseau » de notre Directeur Général du 13 décembre 2018 qui concrètement veut dire la délocalisation de certaines missions des métropoles dans d’autres départements.
Alors sur Paris qu’en est-il ?
Solidaires Finances Publiques Paris a organisé pendant 3 semaines les « jeudis soirs de la DRFIP 75 » où nous avons appris :
- Que des missions des SPF allaient être exportées
- Que 10 à 15 % de nos missions pouvaient être exportables
- Qu’il y aurait beaucoup moins de SIP et de SIE
- Qu’il y aurait beaucoup plus de suppressions d’emplois
- Qu’ils ne savaient rien puis qu’ils savaient mais qu’ils ne pouvaient rien dire…
Bref l’omerta de la DG fonctionne à merveille au mépris de notre avenir ! Pour ces messieurs, nous ne sommes que des pions !
Concernant les suppressions d’emplois, tout est mis en œuvre pour atteindre l’objectif du candidat désormais Président de 50 000 suppressions d’emplois dans la fonction publique d’Etat d’ici la fin du quinquennat.
Et dans ce contexte déjà bien lourd, n’oublions pas non plus la réforme de la fonction publique. Cette dernière outre la fin des CAP et des CHSCT envisage également le recours massif à la contractualisation qui sonne le glas du statut de fonctionnaire ; la mise en place d’une sanction disciplinaire lourde (exclusion temporaire) sans conseil de discipline ; la mise en place de la rémunération « à la tête du client » Bref, un arsenal de règles qui ne laissera aucune place à la discussion.
Alors face à tout cela justement que devons-nous faire ? Laisser faire les choses avec l’idée que rien n’est possible ou au contraire croire en notre rapport de force pour les faire reculer ?
Notre choix, comme vous l’imaginez est la deuxième solution. Face à ceux qui veulent détruire notre modèle social, les services publics, nous devons répondre présentes et présents pour défendre nos missions, nos emplois, notre service public de proximité.
Il n’y a pas de fatalité. Le rapport de force peut les faire reculer sur de nombreux projets. Mais pour cela, il faut croire en notre collectif, en nous, en notre capacité de résistance. Comme nous l’avons déjà fait à de nombreuses occasions par le passé. N’oublions jamais que nos droits d’aujourd’hui sont le résultat des luttes et des résistances d’hier.
C’est dans ce sens, que l’intersyndicale DGFIP nationale et parisienne appelle l’ensemble des agentes et agents à rentrer en résistance, à se mobiliser, se mettre en grève, le 14 mars (grève nationale DGFIP) , le 19 mars ( Grève public/ privé à l’appel entre autre de la FSU, CGT et Solidaires Fonction publique) et le 28 mars (Grève nationale DGFIP avec manifestation nationale).
Une chose est sure c’est qu’en face de nous, ils ont décidé de tout détruire. Aucun collègue, aucun service, aucune mission, aucune règle collective ne sera épargnée. Nous sommes toutes et tous concernés. Nous devons donc toutes et tous réagir, agir, ensemble en commençant par le 14 mars.