Imaginons un SIP du Sud de Paris composé de 28 agent.es , divisé en 3 secteurs d'assiette et 1 service recouvrement.
Imaginons que face à une méchante maladie soit instauré un confinement, et qu'il soit proposé au personnel de faire du télétravail, tout en garantissant un présentiel pour les rendez-vous et la réception du public qui aurait l'autorisation dérogatoire de venir auprès d'un service public.

Ceci étant posé, le chef de service propose donc à ses agent.es d'avoir un ordinateur pour le téletravail, mais tout en annonçant qu'il ne dispose que de 4 PC, et que l'un d'entre eux est réservé aux cadres A.
Reste 3 portable pour 24 personnes...

Ensuite, il informe que le télétravail serait réparti en fonction des volontaires, mais qu'il faudra tenir compte de l'éloignement de chacun.e, des personnes à risque face à la maladie, etc.
Voici plus qu'une petite dizaine de volontaires... 1 ordinateur est attribué à un collègue sur un secteur d'assiette habitant loin, pour 3 jours de télétravail par semaine.
Reste 2 PC.

Oui, mais pour ne pas nuire à l'organisation des services et pour préserver une certaine équité entre les collègues, le même chef de service dit qu'un des secteur est donc maintenant pourvu, et qu'il souhaite que le télétravail soit limité à 2 jours pour un secteur, charge aux agent.es de s'arranger entre eux pour voir qui reste volontaire.
Tout un deuxième secteur s'étant retiré, il ne reste à attribuer que 2 portables pour 1 secteur d'assiette et le service recouvrement.

Après discussion rapide entre collègues, et sentant la direction que toute cette situation ubuesque semble prendre, beaucoup reprenne leur candidature. Il reste donc 1 agent sur chaque service qui se voit attribuer 1 PC portable pour 2 jours par semaine.

Ouf, mais dernier retournement de situation, l'agent du recouvrement décide à son tour de ne plus se porter volontaire.

Le chef de service retourne donc voir le dernier secteur d'assiette en lice, et lui propose les 2 PC pour 2 agent.es, mais tout en maintenant la limite à 2 jours de télétravail par semaine, soit 1 jour par agent.

Après avoir envisagé entre eux de tous faire du télétravail 2 heures par semaine, les agents, raisonnables, décident qu'une d'entre eux pourra bénéficier de cette possibilité.

En conclusion, après ce rapide tour de passe-passe, le tout ayant duré une demi-heure, 1 PC est attribué à un A pour une durée indéterminée par semaine, 1 PC à un agent pour 3 jours par semaine, et un dernier portable est assigné à une agente pour 2 jours par semaine.

Mais il reste un PC ?!...

Devant tant de bonne foi, et volonté de mener une politique de télétravail, celui-ci restera dans sa boîte, bien au chaud, ayant trop peur d'attraper un mauvais virus.

Et n'oublions pas que parmi les agent.es, une collègue est vulnérable mais qu'à ce jour aucun matériel n'est disponible pour elle....

Toute ressemblance avec des faits réels, des personnes existantes n'est pas une pure coïncidence. Cette fable écrite par un agent de Paris, montre la gestion catastrophique de la crise sanitaire par notre administration. Sans doute vaut-il mieux en rire...ou se révolter !