Versailles, 4 mars 2020

 

 

 

Déclaration de Solidaires Finances Publiques 78 à l’occasion de l’inauguration du nouvel accueil de Saint Quentin par Monsieur Fournel, Directeur général.

Monsieur Le Directeur,

Cassons les stéréotypes, n’imaginez pas que les Yvelines soient un département riche avec une population de diplômés de HEC ou de Sciences Po qui passe la semaine dans les tours de la Défense et qui, le WE venu profite du bon air de la campagne yvelinoise.

N’imaginez pas davantage que les agents modestement présents dans les rues de Paris lors des manifestations ou des appels à la grève soient partants pour les réformes qui leur sont imposées jour après jour, ce que la votation a clairement démontré en rejetant massivement la géographie revisitée .

Pour ce qui est des 1ers , sachez que nous avons ici des contribuables et des redevables qui ne maîtrisent pas le français à l’écrit et qui souffrent d’illectronisme, que  21,3 % des Yvelinois ont plus de 60 ans et que 14,7 % sont des familles monoparentales. Ces catégories de population ont un besoin criant de présence humaine et de professionnels de haut niveau et les fonctionnaires de la DDFIP des Yvelines répondent parfaitement à ces 2 critères.

 

Solidaires Finances Publiques 78 dénonce la vague de suppressions d’emplois qui a massivement frappé la DDFIP des Yvelines cette année. Ces suppressions d’emplois vont faire baisser le niveau de services à la population. Les funestes projets en la matière, pour les 2 années à venir, ne sont pas de nature à améliorer la qualité du service public que les agents s’honorent de rendre quotidiennement. La rustine des maisons de service public ou de Maisons France Services ne satisferont pas la revendication des Gilets Jaunes, qui ont joint leur voix à celle de Solidaires qui dénoncent depuis de trop nombreuses années le recul de la DGFIP sur le territoire.

 

Si la liste des territoires bénéficiaires de la démétropolisation a été annoncée, les agents d’Île-de-France sont en attente d’informations précises quant aux services et aux personnels concernés. Cette situation est anxiogène et augmente le stress au travail. Le procés Bompard a dénoncé le cynisme des méthodes de management et les conséquences des restructurations et suppressions de postes sur la santé des personnels, alors que notre ministère et la DGFIP en particuliers continue inexorablement des réformes de même nature .

Solidaires Finances Publiques 78 dénonce le manque d’informations concrètes et officielles sur la dé-métropolisation que nous préférons appeler « délocalisation ». Cela crée évidemment, depuis des mois, beaucoup d’angoisse pour les agents d’Île-de-France qui ne parviennent pas ou plus à se projeter tant professionnellement que personnellement.

L‘observatoire interne a mis en lumière des situations catastrophiques notamment que 68 % des agents ne se sentent pas reconnus dans leur travail et que 72 % ne sont pas satisfaits de leurs conditions d’avancement et de promotion. Il convient de relativiser ces chiffres annoncés avant le nouveau réseau de proximité, certainement la situation aura encore empiré lors de la prochaine enquête.

Dans ce contexte, où le professionnalisme des agents n’est pas reconnu ni à travers la rémunération (Nous savons bien que les grilles de salaires sont du ressort de la Fonction Publique ) ni par la carrière. Faut-il dans ces conditions blâmer les fonctionnaires qui envisagent la rupture conventionnelle ? Comment voulez-vous rendre attractif les carrières quand un agent C AAP 2 gagne 7 points d’indice en 7 ans, qu’un B 2ème classe sur 8 ans gagne 18 points , qu’un inspecteur gagne 60 points et un Afipa 113 sur une période similaire ?

Solidaires Finances Publiques 78 déplore ce gâchis de compétences. En effet le niveau d’expertise des fonctionnaires de la DGFIP a eu un coût, assumé par la sphère publique et c’est finalement la sphère privée qui en sera la bénéficiaire sans avoir à bourse délier suite aux ruptures conventionnelles.

Ce n’est pas ce que nous voulons, les agents étaient fiers d’appartenir aux 2 grandes maisons qui ont donné naissance à la DGFIP et où en sommes-nous, où en êtes-vous aujourd’hui ? Les agents sont en mauvaise santé, ils font valoir leurs droits à pension sans même attendre le taux plein, ils n’ont qu’une hâte, celle de quitter la DGFIP. Lors de nos tournées de sites, ce sont là les préoccupations dont les agents nous font part.

Solidaires Finances Publiques 78 ne peut passer sous silence la suppression des CAP dans le cadre de la départementalisation, il ne s’agit pas ici de marquer notre défiance envers les quelques collègues survivants à la réforme des RH ni de faire des procès d’intention à la DDFIP 78. Il s’agit de mesurer que les représentants du personnel tirent toute leur légitimité des élections professionnelles. La direction a pour vocation d’être l’interlocuteur des collègues qui ont obtenu leur mutation, mais nous nous sommes l’interlocuteur de ceux qui ne l’ont pas obtenue. Combien de fois, sommes nous en situation d’expliquer que la mutation obtenue par un collègue est fondée sur une situation grave qui justifie sa préséance, et que la mutation dans ces conditions n ‘est pas enviable, tout en préservant le secret inhérent à la cause.

Solidaires Finances Publiques 78 a apporté à maintes reprises son expertise aux services RH et considère qu’une audience multilatérale en ASA 15 des syndicats représentatifs du département pourra permettre l’indispensable dialogue social nécessaire en la matière .

Enfin et pour conclure , Solidaires Finances Publiques dénonce avec vigueur la réforme des concours et des scolarités A et maintenant B qui limitent à 5 le nombre de possibilités de passer le concours. Déjà que les dates des concours internes et externes sont identiques, comment dans ce contexte de surcharge de travail en raison des compressions de personnels préparer les concours ?

A l ‘aube du 8 mars, nous pouvons aussi nous interroger comment dans ce contexte, l’égalité des femmes/hommes peut trouver sa nécessaire expression dans le monde du travail alors que l’on sait qu’encore aujourd’hui, les femmes assument l ‘essentiel des tâches domestiques ? Comment elles peuvent progresser dans leur carrière alors que ce point de la réforme les pénalisent plus particulièrement.

Dans le temps imparti aux organisations syndicales, il n‘est pas possible pour Solidaires d’exprimer son point de vue sur l‘ensemble des dossiers qui préoccupent les agents, comme la prochaine suppression du CHSCT, la mise en pièce de l’action sociale par la fusion des associations et la diminution des budgets, les caisses sans numéraires, le paiement chez les buralistes, les agences comptables toujours en suspens. Et aussi plus terre à terre, mais au combien prégnant pour les agents l‘épineux dossier de la situation dégradée de l’immobilier dans les Yvelines et en particulier, le parking du CFP de Versailles.

Solidaires Finances Publiques 78 revendique plus d’écoute de représentants du personnel de base afin que la DGFIP ne finisse pas dans la rubrique archivée des Chefs d’œuvre en péril.