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Madame la Présidente,

La présentation d’un projet de transfert de budget aux équipes, le 16 octobre, pour une application au 1er janvier 2026, constitue une mise sous tension et sous stress perverse des collègues, qui ont déjà absorbé énormément de chocs en conséquence de vos décisions.

Les agents sont exténués, comme le rappellent tous les observatoires internes. On vous le répète, mais vous n’en tenez pas compte.

Comment ne pas relever l’hypocrisie d’organiser des rencontres avec les agents pour qu’ils expriment leur mal-être ? Ils le font, et les résultats de l’observatoire interne, encore l’an dernier, révèlent que 39 % des agents estiment que le rythme du changement est trop rapide. Puis, dans votre grande mansuétude, vous décidez d’imposer des transferts de budget à réaliser en un mois et demi. Vous décidez, on exécute.

Ce n’est que dans votre imaginaire qu’il suffit de cliquer sur un bouton pour accomplir ces opérations.

 

Les autres points à l’ordre du jour ne sont que la confirmation d’un empressement et d’une impréparation permanents.

La réorganisation du contrôle fiscal et la suppression des PCE constituent une énième restructuration, dans le plus grand mépris des collègues et des missions. Derrière ces décisions qui vous paraissent simples, il s’agit en réalité de la vie professionnelle et privée des agents, qui se trouvent bouleversées.

Plusieurs fois, les agents ont exprimé la nécessité d’une boussole indiquant le nord. À la place, nous avons une direction qui agit au gré du vent et de ses objectifs.

Mais comme vous nous l’avez expliqué lors de notre précédente liminaire, vous ne voyez pas d’inconvénient à présenter, le 16 octobre, la mise en place du centre de contact amendes… déjà opérationnel depuis le 1er septembre.

Toutefois, ce n’est pas notre cas à Solidaires Finances Publiques. Car cela illustre parfaitement notre propos : un jour, en arrivant au travail, un dessein vous apparaît. Qu’importe la discussion, qu’importe le débat : vous avez décidé. C’est ainsi que cela doit se passer, puisque c’est votre désir.

Les agents ? Ils seront prévenus. Pourquoi s’inquiéter ?

Les syndicats ? C’est bon, ce sera à l’ordre du jour dans un mois… qu’est-ce que cela pourrait changer ? Car telle est votre volonté.

En effet, nous sommes le 16 octobre, et discuter de ce sujet ne semble plus pertinent. Au lieu de vous alerter et de débattre, nous ne pourrons que constater, lors de votre présentation, les résultats médiocres d’une nouvelle impréparation.

Face à cette rigidité autoritaire, nous conservons pourtant la conviction que le dialogue peut éviter la tragédie. C’est Tirésias qui tenta de raisonner Créon dans son obstination. Créon ne comprenait pas que la colère était plus forte que lui, et refusa d’écouter. Lorsqu’il comprit enfin que la discussion n’est pas une faiblesse mais une forme de sagesse, il était déjà trop tard pour éviter la catastrophe.