La réforme de la scolarité voulue par la DG bouleverse la scolarité des inspecteurs. De septembre à décembre, ils suivent à l'ENFIP un enseignement généraliste, de janvier à avril des cours spécialisés relatifs à leur bloc professionnel (contrôle fiscal, gestion fiscal, gestion publique d'état, etc...), enfin en mai ils rejoignent leur direction d'affectation pour un stage probatoire jusqu'en juillet (au terme duquel ils seront titularisés...ou pas). La formation théorique est ramenée de 11 à 8 mois, le stage pratique est réduit de plus de moitié, de 6 à moins de 3 mois !
Ils formulent des vœux dès leur entrée à l'école, pour une affectation qui leur est annoncée fin octobre. Comme nous l'avons décrit dans notre analyse du 29 octobre dernier, ceci impacte fortement les mouvements de mutation des titulaires, provoquant le désarroi et la colère de nombreux collègues désormais pénalisés, parfois peut être privés définitivement d'une mutation en province, surtout dans un contexte de réduction de postes.
Mais les dégâts provoqués par cette réforme ne s'arrêtent pas là.
Selon le mouvement publié au sein de l'école en octobre 2018, après leur scolarité théorique réduite, 71 stagiaires seront affectés en mai 2019 à la DIRCOFI IDF, sensiblement plus que les années antérieures. Pourquoi un tel volume ? S'agit il de faire couler un flot de sang neuf dans une direction qui serait vieillissante ?
Non pas. Mais la DIRCOFI IDF servira de « vivier », dans lequel viendront puiser les directions nationales et la DG…
En effet, tous les stagiaires dans leur fiche de souhait pour leur poste en DIRCOFI seront invités à indiquer s'ils souhaitent postuler pour ces structures.
De très nombreuses questions se posent :
- Comment répartir ces stagiaires début mai 2019 entre les différentes brigades, ou services de direction, alors que l'on ignorera encore ceux qui seront encore présents dans nos murs au 1er septembre et quels seront les postes libres à cette date ?
- Y aura t-il une concertation avec les organisations syndicales sur l'affectation locale des stagiaires et quand ?
- Comment seront-ils accueillis physiquement et matériellement (notamment en ordinateurs), alors que brigades et services de direction seront encore à effectifs pleins ?
- Qui les prendra en charge en termes de formation ? les collègues, les chefs de service, une structure dédiée ?
- Qui se permettra de les « jauger », voire de les « juger », de mai à juillet, sur une période de « stage » aussi courte, avec un impact qui pourrait les priver de leur titularisation ? Les chefs de service, qui bien sûr n'ont que cela à faire ?
- Pour ceux affectés en brigade, pourront-ils accompagner des vérificateurs en contrôle ? Avec quels frais de déplacement ?
- Pour les futurs vérificateurs, auront-ils un objectif de rendus au 31 décembre 2019 ? Et quel sera t-il pour le 31 décembre 2020 ?
Malgré la présence du directeur de l'ENFIP lors du Codir élargi de la DIRCOFI IDF du mercredi 7 novembre, la réponse à ces multiples interrogations reste pour le moins floue.
Le sentiment dominant est que la DG, une fois de plus, après avoir arrêté cette décision pour des motifs productivistes (la formation globale étant réduite de 6 mois par rapport aux 17 antérieurs), se défausse sur les services pour assurer sa mise en œuvre pratique.
Feignant cyniquement d'ignorer qu'au final ce sont les agents qui essuieront les plâtres et paieront les pots cassés, sur le court, comme sur le long terme.
Solidaires Finances Publiques réclame pour chaque agent une scolarité et un stage pratique dignes de ce nom, et non une formation au rabais (prélude au recours aux contractuels, qui devront se former à leurs frais, avant même de travailler, temporairement, pour l’État).