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Salut à toutes et tous

Puisque les plateaux TV regorgent d’experts qui expliquent partout :

    • qu’il y a trop de fonctionnaires par rapport à la population,

    • que l’État serait un très mauvais élève au regard de ce qui se fait ailleurs,

    • que ça serait pour ça que la dette de l’État explose,

    • qu’il faudrait donc supprimer encore et encore des fonctionnaires de l’État,

Alors, nous avons posé la question aux IA pour connaître la réalité sur ces affirmations.

Questions :

  • Est-ce que la courbe du nombre de fonctionnaires de l’État suit celle de la démographie en France ?

  • Analyse avec les trois versants de la fonction publique.

  • Courbe en base 100 avec ces données et les effectifs du ministère des Finances et de la DGFIP.

 Voici les réponses, basées essentiellement sur les données brutes de l’INSEE et FIPECO (*) :

D’abord, le graphique de CHATGPT sur l’analyse de l’évolution des effectifs des trois versants de la Fonction Publique comparativement à l’évolution de la population :

Evolution comparée base 100 population fonctions publiques et DGFIP 1997 2023 CHATGPT0

Ce que montre ce graphique :

  • La population française augmente modérément sur la période (+ ≈ 14 %) entre 1997 et 2023.

  • En revanche les effectifs de la fonction publique (tous versants) progressent beaucoup plus vite — + ≈ 24 % sur la période.

  • De plus, la croissance n’est pas uniforme selon le versant : la fonction publique territoriale (FPT) et la fonction publique hospitalière (FPH) sont celles qui ont vu le plus fort accroissement (respectivement +46 % et +39 % de 1997 à 2023), tandis que la fonction publique d’État (FPE) a connu une hausse plus modeste (~ + 7 %).

  • La forte hausse de la FPT et de la FPH suggère des choix politiques et des besoins des services publics dans les collectivités locales et les hôpitaux ayant évolué plus rapidement que la population.

  • La FPE (État) restant beaucoup plus stable nuance l’idée d’une explosion uniforme des effectifs publics : la croissance est concentrée là où les services publics locaux ou hospitaliers se sont densifiés.

 Si maintenant, on ajoute la situation des effectifs du ministère des Finances et de la DGFIP sur la période :

Voici ce que nous donne l’analyse de CHATGPT :

Evolution comparée base 100 population fonctions publiques et DGFIP 1997 2023 CHATGPT

Voici ce que nous donne l’analyse de Microsoft COPILOT :

 Evolution comparée base 100 population fonctions publiques et DGFIP 1997 2023 COPILOT

 

Les conclusions de Microsoft COPILOT :

  • Population et FPT/FPH : croissance soutenue.

  • FPE : stagnation.

  • Ministère des Finances & DGFiP : forte décroissance, illustrant la politique de réduction des effectifs et de modernisation numérique.

  • En base 100, on voit clairement que les courbes des Finances/DGFiP descendent, tandis que celles de la population et des autres versants montent.

Les conclusions plus détaillées de Google GEMINI :

« C'est un point de comparaison fascinant. On entend souvent que "l'État est obèse", mais quand on regarde précisément le ministère qui gère l'argent (Bercy), c'est l'inverse : c'est le secteur qui a subi la cure d'amaigrissement la plus drastique, alors même que la population (et donc le nombre de contribuables) augmentait.

Ce visuel permet de tordre le cou à certaines idées reçues. Voici ce qu'il faut retenir de ces courbes divergentes :

1. La courbe DGFIP : L'effondrement des effectifs de Bercy (-33 %) :

C'est l'anomalie statistique de la fonction publique. Alors que la France compte plus d'habitants et plus d'entreprises à contrôler ou à gérer (+14,5 % de population), le ministère des Finances (et notamment la DGFiP) a perdu près d'un tiers de ses effectifs depuis 1997.

La cause : C'est le "laboratoire" de la productivité de l'État. L'informatisation massive (télédéclaration, prélèvement à la source, suppression de la taxe d'habitation) a permis de ne pas remplacer les départs à la retraite pendant 20 ans. C'est le seul ministère qui a financé, par ses suppressions de postes, les créations ailleurs.

2. La courbe de la FPE : L'État "Maigre" (FPE) :

Contrairement à l'intuition, la Fonction Publique d'État (ministères, préfectures, éducation) suit une courbe inférieure à celle de la population.

Cela signifie que le taux d'encadrement par l'État central a baissé. Il y a, proportionnellement à la population, moins d'agents de l'État aujourd'hui qu'en 1997.

3. La courbe de la FPT : L'envolée de la Territoriale (+49 %)

C'est la courbe qui "décroche" le plus par rapport à la démographie. Pour 1 nouvel habitant en France, les collectivités ont embauché proportionnellement bien plus que l'État.

La nuance : Ce n'est pas uniquement du "gras". Une grande partie de cette hausse vient de l'État qui a dit aux régions/départements : "Prenez les lycées, les routes et l'action sociale, on vous transfère le personnel". Mais une fois le personnel transféré, les collectivités ont souvent continué à recruter pour améliorer le service (plus d'ATSEM, plus de sécurité locale).

Conclusion

Si l'on vous demande si le nombre de fonctionnaires suit la démographie, la réponse vraie est : "L'État fait moins avec moins (surtout aux impôts), l'Hôpital essaie de suivre tant bien que mal, et les Collectivités Locales ont pris le relais de la croissance." »

Les IA ne sont ni des politiques, ni des syndicalistes, mais il y a de quoi être parfois en accord avec leurs analyses, du moment qu’elles se basent sur la réalité des chiffres.

Ainsi, nous, agents de la fonction publique de l’État, du Ministère des Finances, et particulièrement de la DGFIP, nous ne sommes pas en train d’halluciner comme des IA mal entraînées, mais nous subissons bien depuis des années une dégradation :

  • du nombre de nos emplois,

  • de nos rémunérations,

  • de nos conditions de vie au travail,

  • de notre santé au travail,

  • de l’attractivité de nos métiers pourtant essentiels à l’État de Droit.

Il est temps que ça change, pour le bien de tous !

FINI LES ÉCONOMIES SUR NOS VIES !

Nous reviendrons dans un prochain article sur l’un des principes fondamentaux du Code du Travail, « ADAPTER LE TRAVAIL A L’HOMME », qui est totalement dévoyé dans notre administration, forcée de supprimer des emplois coûte que coûte pour répondre aux injonctions des ultra-libéraux.

 

(*) Les séries FPE / FPT / FPH / population sont présentées en index (1997 = 100) en s’appuyant sur les variations publiées par FIPECO / INSEE / rapports officiels (1997→2023). Sources consultées : INSEE (population ; publications sur l’emploi public), FIPECO (note 1997–2023), rapport sur l’état de la fonction publique (2023).

Pour le Ministère des Finances et la DGFiP, il n’existe pas une série ministérielle unique et homogène, librement et clairement publiée année par année dans un tableau unique couvrant 1997–2023 accessible en un clic. L’IA a donc utilisé des points-repères publics documentés, puis interpolé linéairement pour produire une courbe lisible sur 1997–2023. Cela rend la courbe utile pour visualiser la tendance générale (forte baisse relative des effectifs du ministère / DGFiP depuis 1997), mais elle ne remplace pas une extraction année-par-année. Sources repères : MiroirSocial / documents budgétaires / rapports DGFiP / rapports Cour des Comptes / communiqués (ex. 176 400 emplois en 1997; plafond budget 2023 ≈126 295 ; DGFiP ≈103 000 en 2018; ≈94 000 en 2023).