La Direction Générale a publié ce 19 mai sur l'intranet Ulysse un message intitulé « Observatoire interne 2020 : votre regard sur la crise sanitaire » se voulant la synthèse objective des 33.515 réponses d'agents au questionnaire mis en ligne du 6 janvier au 15 février 2021. Ce type d'enquête annuelle représente, années après années, un désaveu croissant pour notre Direction Générale, signe incontestable d'un malaise et d'une grogne manifestes au sein des agents de la DGFiP.
A propos de l’exercice 2020, des questions directement liées à la crise sanitaire ont été posées aux agents. Le Directeur Général, tout à son auto-satisfaction, n’a rien trouvé de mieux que de commenter le document en citant le seul chiffre à peu près positif pour l’Administration : les « 73 % [d'agents ayant répondu] à exprimer de la fierté d’avoir délivré un service de bonne qualité aux usagers ». Il est vrai que nous, agents des Finances Publiques, sommes très attachés à la qualité de service rendu à l'usager, c'est d'ailleurs pour cette raison que nous combattons avec acharnement l'ensemble des projets mortifères de destruction du maillage territorial de nos structures de pleine compétence, par exemple le "Nouveau Réseau de Proximité" (N.R.P.), la privatisation progressive de nos missions régaliennes ou encore la casse de notre statut de Fonctionnaires d'Etat, garantie d'équité pour nos usagers. Oui, nous sommes fiers des luttes menées. Oui, la maison DGFiP tient aujourd'hui, contre vents ultra-libéraux et marées anti-fonctionnaires, uniquement grâce à l'implication professionnelle sans faille de ses agents.
Malheureusement pour la Direction Générale, l'analyse objective et donc plus exhaustive de ces résultats montre aussi, et surtout, une insatisfaction globale, voire un véritable ras-le-bol, notamment concernant la gestion de la crise sanitaire. Les résultats de cet observatoire sont en effet très clairs. Ils démontrent que les chantiers qui devraient être mis en œuvre dans notre Administration sont nombreux et qu'ils rejoignent les revendications des agents, particulièrement celles portées par Solidaires Finances Publiques, premier syndicat à la DGFiP : rémunération, promotions, sécurité et bien-être des agents au travail... etc... Ces statistiques prouvent, si besoin était, que la Direction Générale n'est clairement pas à la hauteur de ces enjeux, puisqu'elle doit satisfaire aux injonctions gouvernementales qui visent à nous sacrifier sur l'autel des économies budgétaires.
Et la situation ne va pas s'améliorer. Après avoir déversé des milliards d'euros d'argent public pour soutenir l'économie, il va bien falloir racler les fonds de tiroirs pour éponger tout ça. Et, entre autres composantes de la société, la Fonction Publique en général et la DGFIP en particulier seront appelées à l'effort de solidarité nationale. L’entêtement libéral, véritable doxa désuète, exigera encore des sacrifices aux mêmes et certainement pas aux « profiteurs de crise ». Injuste socialement (pendant que nous perdons encore et toujours plus d'emplois, pendant que le point d'indice est gelé depuis des années ou que les taux de promotion interne s'effondrent alors que le nombre de milliardaires explose en France), cette curée est aussi inefficace économiquement puisque, par exemple, les diverses externalisations au sein de la Fonction Publique représentent un surcoût financier de 160 milliards d'euros par an.
Au regard du document publié sur Ulysse, la Direction Générale devrait faire preuve d'une digne retenue. Mais elle préfère parader, méprisant au passage l’ensemble des personnels qui ont répondu avec sincérité à cette enquête et qui ont déployé des efforts considérables pour permettre au pays de fonctionner et de rester à flot durant une pénible année 2020. La Direction Générale doit aujourd'hui entendre le profond mécontentement des agents et ouvrir sans délai une vaste négociation sur le devenir de la DGFiP, sur l'ensemble des sujets (missions, emplois, structures, carrières, rémunération... etc...). Solidaires Finances Publiques, premier syndicat à la DGFiP, syndicat technicien, de lutte, de proposition et de transformation sociale y prendra toute sa part. C'est par le rapport de force et la mobilisation collective que nous gagnerons ce combat.