Tract à l'attention des usagers/citoyens diffusé par l'intersyndicale des finances publiques de l'Isère :
Pour justifier sa réforme, le gouvernement met en avant un déficit à moyen terme du système de retraite par répartition. Mais sa véritable motivation, c’est d’assurer les engagements pris par E. Macron de la maîtrise des dépenses publiques auprès de Bruxelles.
Ce choix politique et budgétaire de diminuer, sur le dos des salariés, les dépenses publiques sert aussi à compenser les nombreux cadeaux faits aux entreprises. Dernier exemple en date : la suppression de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) dont le manque à gagner représente 8 milliards d’euros par an. Ce chiffre est à mettre en perspective avec les 11 milliards d’euros d’économies mis initialement en avant dans le cadre de cette réforme des retraites.
De plus, le manque à gagner, à relativiser, n’est pas dû à une augmentation des dépenses de retraites qui restent assez constantes par rapport au PIB mais bien à une érosion des recettes due à des exonérations continues des cotisations sociales depuis des années. Cette réduction des cotisations patronales s’élève à 350 milliards depuis 2018.
Le gouvernement poursuit sa litanie de : « il n’y a pas d’argent magique » mais continue ses tours de passe-passe pour favoriser les entreprises et les plus riches :
- Cadeaux fiscaux et aides publiques aux entreprises : environ 160 milliards par an, soit un tiers du budget de l’État et trois fois plus qu’il y a 20 ans.
- Réduction des cotisations sociales patronales : 350 milliards depuis 2018
- Suppression de l’Impôt de Solidarité sur les Fortunes (ISF) : 3 milliards d’euros par an
- Baisse de l’impôt sur les sociétés : 30 milliards
- Instauration du prélèvement forfaitaire unique qui permet aux plus riches de contourner la progressivité de l’impôt et ainsi moins participer à la contribution commune : 1 milliard par an
- Et n’oublions pas que la fraude fiscale est évaluée à 80 milliards par an
Additionnées, ces sommes sont vertigineuses !!!!!
Rappelons aussi que le financement de la protection sociale, au cas particulier celui des retraites, se base sur des cotisations patronales et salariales calculées à partir des salaires. Plus les salaires augmentent, plus les recettes de la protection sociale s’accroissent.
Mais le gouvernement met tout en œuvre pour éviter ces augmentations. Ainsi, son choix de traiter le problème du pouvoir d’achat par des aides diverses et ponctuelles (chèques carburant, énergie…) contribue à l’érosion des recettes de la protection sociale et creuse le déficit du budget de l’État. Les salariés ne demandent pas l’aumône mais à être rémunérés par leur employeur afin d’avoir une existence décente et qui tient compte de la hausse du coût de la vie. N’oublions pas qu’en parallèle la distribution de dividendes aux actionnaires des entreprises du CAC40 représente 145 milliards en 2022 (et ce sont ces mêmes entreprises qui bénéficieront pour très grande partie de la suppression de la CVAE citée ci-dessus).