Désolé d’attaquer aussi frontalement, mais il faut se dire les choses : rien ne va plus à la DDFiP48 !
Bien entendu, le discours officiel ne pourra jamais être aussi alarmiste, il ne faudrait pas que notre direction se fasse remarquer défavorablement !
Et quoiqu’on fasse, ça ne pourra plus aller mieux car tout est fait pour nous désorganiser, nous individualiser, nous contractualiser voire, demain, nous privatiser.
En ce moment, les SIP sont sous les feux de la rampe, enfin, traditionnellement, à cette période, ils sont sous les feux de la rampe...
car la tendance réelle, ce serait plutôt de les occulter, au bénéfice des canaux, dits modernes, de contact. Ouverture limitée à trois matinées par semaine, message sur les panneaux lumineux : « la DGFiP garde le contact, 0809 401 401... », campagne de communication sur le thème de « surtout ne venez pas », allez sur impots.gouv.fr, réception par des fantassins (courageux) du service civique, accueil téléphonique à gogo (quand ça marche, sinon, c’est la crise de nerfs garantie), certes, il y a la pandémie, mais est-ce qu’il y a quelqu’un à un moment dans cette administration qui se met à la place (réellement, sans réfléchir comme un serviteur zélé du DG) des usagers qui ont du mal à se retrouver dans une législation aussi complexe et mouvante ? Est-ce que ce malheureux « taxpayer » (contribuable selon Droopi) ne préfère pas s’adresser à une vraie personne de sa commune ou de son canton dont il apprécie depuis longtemps les compétences professionnelles ?
Est-ce qu’il ne préfère pas régler sa facture directement à nos guichets plutôt que chez le buraliste ?
Mais non, incapable de la moindre empathie, que ce soit envers les usagers ou les agents, nos responsables déroulent tranquillement le contenu de leur lettre de mission, comme une funeste liste de courses.
Et en Lozère, la liste des cases cochées commence à s’allonger :
- fermeture de « petites » trésoreries ? Fait !
- Fusion des trésoreries le long de l’A75 ? Fait !
- Séparation des rôles de comptable et de conseil ? Fait
- Recours à des contractuels pour pallier des vacances de postes de titulaires ? Fait
- Concentration des SIE ? Fait !
- Labellisation d’Espaces France Services ? Fait
- Regroupement des SIP dans 2 structures (Saint Chély et Mende, avec le peu qu’il y reste d’agents) ? Presque fait !
- Mise en position de hors-jeu des représentants des personnels ? En cours, mais ça prendra plus de temps !
Résultat : trouver un seul service qui soit à peu près à jour des missions qu’il doit assurer est devenu impossible.
Certes, les SGC de Florac, Mende et Marvejols ont parfaitement passé le cap des opérations deTRF (transfert-restructuration-fusion), mais aujourd’hui les banettes débordent et les échéances sont quasi-impossibles à tenir, tant et si bien que des agents se retrouvent en véritable situation de souffrance au travail.
Le SPFE s’apprête à voir partir deux agents expérimentés vers le nouveau Service d’Appui à la Publicité Foncière alors que la lente résorption du retard ne se fait qu’au prix d’efforts surhumains.
Les services en charge du Fonds de Solidarité croulent sous les demandes d’attribution, d’explication sur des conditions d’attribution mouvantes, et peinent à obtenir les éléments leur permettant d’opérer le nécessaire contrôle a posteriori.
On pourrait croire que ça suffit, que la cour est pleine, mais non, jamais à court d’idées (généralement mauvaises pour nos missions et nos garanties de gestion), la direction envisage de créer un « Service Départemental des Impôts Foncier » ! Les moins jeunes d’entre nous (c’est à dire, la majorité, de plus insatisfaits et vindicatifs car plus vieux qu’ailleurs en moyenne, c’est bien connu) se souviendront de la fusion CDI/CDIF, opérée contre l’avis des agents et de leurs représentants au début du 21è siècle. Eh bien, il s’agit simplement de revenir en arrière, de défaire la fusion !
Sauf que depuis, les emplois ont été massivement supprimés et qu’on aura du mal à trouver les moyens humains à affecter dans cette antico-nouvelle structure... sauf à dégarnir encore davantage des SIP déjà exsangues et ainsi parachever la virtualisation de leurs missions.
Mais attention, la DDFiP 48 va bientôt accueillir un service relocalisé, d’abord annoncé avec un effectif de 15, puis 20 agents dès le 01/09/2021, pour atteindre les 25 en 2023.
Mais nous avons du mal à nous réjouir, et à comprendre le revirement de doctrine en ce qui concerne les modalités de « recrutement » : en janvier, le SAPF devait être seulement pourvu par le biais d’un mouvement sur appel de candidatures qui, il faut le dire n’a pas permis de pourvoir tous les postes disponibles, et, maintenant que presque tous les mouvements de mutations ont été publiés, il semblerait que même des agents A, B, ou C qui ont obtenu une affectation « Lozère tout emploi » au mouvement général, puissent se voir affectés au SAPF.
Ce revirement ne fait que confirmer nos craintes depuis l’annonce de la sélection de notre département à ce dispositif : le SAPF va « siphonner » tous les emplois au détriment de toutes les autres structures du 48 qui ent ont un besoin urgent, et tout l’optimisme provoqué par les dernières annonces d’arrivées d’agents va s’évanouir bien vite.
Alors, la question est la suivante : allons-nous continuer à les laisser faire ?
Allons-nous continuer de subir les conséquences désastreuses de ces restructurations sans rien faire ?
Non, bien sûr, il faut réagir, tous ensemble, se mobiliser, informer nos usagers, nos élus.
Il faut exprimer ce mécontentement, le crier de toutes nos forces.
Des actions plus musclées que par le passé devront être menées, ici comme dans tout le territoire.
Et si pour commencer les agents de la DDFiP de la Lozère étaient tous massivement en grève à l’appel de l’intersyndicale nationale le lundi 10 mai 2021 ?
Oui, car il le faut, de toute urgence !