Nous vous le devions mais nous attendions la liste des postes gelés (liste obtenue fin août après insistance auprès de la direction) pour publier notre compte-rendu:
Des mouvements « locos » (pour les non-hispanophones ça veut dire « fous ») !
En 2019, notre département a expérimenté la départementalisation avec un service RH local réorganisé et donc, comme c'est toujours le cas dans ce genre de situation, réduit.
Fort heureusement, les CAPL étaient là pour rattraper les erreurs, inévitables dans ce contexte, et pour évoquer toutes les situations individuelles qui nous avaient été confiées.
Le système n'était certes pas parfait mais il fonctionnait.
Quand on est affecté·e au département, dans le Pas-de-Calais, il est important d'être vigilant·e pour ne pas créer des situations insupportables pour les agent·es muté·es.
2020, les CAP de mouvement sont supprimées.
Malgré tout le beau discours de notre administration centrale, tous les débats en groupes de travail nationaux nous affirmant que toutes les précautions seront prises pour que les représentant·es du personnel puissent veiller au respect des droits (ceux qui restent) de tous·tes, c'était le bazar (pour rester poli·e) !
Nos demandes insistantes pour obtenir des réunions multilatérales pour défendre toutes les situations en complète transparence n'ont pas été entendues par notre direction locale, qui mettait systématiquement en avant la suppression des CAP. D'autres départements n'ont pas hésité à organiser ces réunions qui ont permis de débattre sereinement des mouvements en gagnant beaucoup de temps.
Dans notre département, pas de réunions multilatérales (demandées par SOLIDAIRES Finances Publiques 62 avec très peu d'appui des autres organisations syndicales), mais des audiences organisées entre l'équipe de Direction et chacune des organisations syndicales et une menace de notre directeur de ne pas nous écouter sur des dossiers particuliers si on ne le laissait pas gérer les postes de cadre B et de cadre C en même temps.
Le résultat : des mouvements rectificatifs au niveau national, des erreurs rattrapées tardivement au niveau local, des délais insupportables pour les agent·es qui ont connu leur affectation très tardivement.
Bien que ces mouvements locaux aient en grande majorité respecté les règles,
il y a quand même des anomalies et de graves entorses à la légalité,
notamment quand des collègues internes se retrouvent ALD !
Les affectations en Direction ont été d'autant plus compliquées que des fiches de poste étaient publiées bien après la sortie des mouvements (pour certaines le délai pour postuler était de trois jours). Les entretiens avec les agent·es intéressé·es se sont tenus dans des délais très contraints, et tous·tes les agent·es affecté·es en Direction n'ont pas été contacté·es pour adresser leur fiche de souhaits. Les dernier·ères agent·es affecté·es ont connu leur division et leur poste juste avant le 15 août.
Bilan des effectifs
Notre département reste grandement déficitaire en agent·es B et C, ce qui peut choquer ceux·lles qui n'ont pas réussi à y entrer cette année malgré tout.
Des postes ont donc été gelés, et d'autres non pourvus. Il sera bien facile pour notre direction de justifier les suppressions de postes 2021 en nous expliquant « qu'ils n'étaient pas pourvus » !
Le nombre de postes gelés est de :
- 4 pour les cadres A : 2 pour permettre le maintien d'agent·es recrutés en sortie d'école sur la spécialité ou en recrutement handicap ;
- 8 pour les cadres B : ces postes ont été gelés sur des sites où il y avait un surnombre d'agent·es C ;
- 9 pour les cadres C.
Nous rappelons à notre Direction que la doctrine d'emploi, tout comme la rémunération, du cadre C n'est pas celle du cadre B.
SOLIDAIRES Finances Publiques revendique une évolution de carrière linéaire pour tous les cadres avec un passage automatique d'un corps à l'autre sans recours à la liste d'aptitude. Cette revendication est d'autant plus forte si notre administration remplace allègrement les agent·es d'un corps par ceux·lles d'un autre.
Quel bilan tirer de l'organisation des mouvements locaux en 2020 ?
- un service RH départemental sous-dimensionné qui ne peut plus être disponible pour la gestion courante puisque l'organisation des mouvements le submerge ;
- des délais étirés jusqu'à l'indécence, alors que le bon sens aurait permis de gagner un peu de temps et d'éviter pas mal d'écueils en toute transparence ;
- la départementalisation est un facteur de stress supplémentaire qui augmente considérablement la pression sur les agents et complique la gestion locale ;
- en supprimant les CAP de mouvements on réussit à la fois à contraindre le dialogue social et à priver les directions locales de verrous de sécurité indispensable à l'élaboration des mouvements locaux.
SOLIDAIRES Finances Publiques revendique une affectation la plus fine possible!