"Ecrire est un acte d'amour. S'il ne l'est pas il n'est qu'écriture."
Depuis ce jeudi 02 avril, nous pouvons lire une écriture de M. Darmanin à l'attention des agents de la DGFIP. Attention, la quantité de pommade utilisée peut vous luxer les yeux...
En voici quelques extraits :
"L'Etat assure ses missions les plus essentielles et les services publics continuent de fonctionner : le service public de la santé bien entendu, l'ordre et la sécurité publics mais aussi le service public économique et financier.
Cette continuité, indispensable à la vie de la Nation, c'est à vous que nous la devons. Merci d'être présents pour assurer la permanence de l'Etat et du service public.
Les agents du ministère de l'action et des comptes publics font preuve, depuis le début de la crise, de leur exemplarité, et d'un engagement sans faille [...] continuer à assurer les missions nécessaires au bon fonctionnement de l'Etat et des services publics.
Les agents de la DGFIP sont en première ligne. Sans votre concours, les salaires des agents publics, les pensions des agents de l'Etat, les factures de tous les ministères, hôpitaux, collectivités locales et opérateurs publics ne pourraient continuer à être payées en temps et en heure. Sans vous, les impôts ne pourraient continuer à être perçus. Sans votre action, le soutien aux entreprises au moment où la survie de nombre d'entre elles est en jeu, n'aurait pas cette portée immédiate.
Vous contribuez ainsi à la continuité de l'Etat, au soutien à la vie économique et financière du pays..."
Cette prose en est presque larmoyante !! Si elle ne suintait pas autant d'hypocrisie et de mépris...
Il aura fallu attendre l'impact d'une pandémie à l'échelle planétaire pour que les agents des Finances Publiques soient reconnnus comme assumant des fonctions financières régaliennes et soient considérés comme indispensables à la vie de la Nation !
Nous ne rentrerons pas dans les polémiques des responsabilités qu'il faudra prendre quant au manque de moyens que peuvent connaître l'ensemble des services publics. Pas maintenant...
Mais il est bon de rappeler que se sont les politiques menées depuis plusieurs années, dont celles du gouvernement actuel et de notre ministre à la plume si flatteuse, qui ont créé la pénurie de moyens que subissent de plein fouet les services de santé !!
Au niveau de la DGFIP, ce sont plus de 15 ans de suppression d'emplois (plus de 40 000 supprimés), de fermeture de services, de réorganisations incessantes, d'une informatique au top si nous étions au début des années 2000, du gel du point d'indice depuis 10 ans, de conditions de vie au travail en mode dégradée, de la casse des volumes de promotion et de reconnaissance qui sont la réalité de la vie professionnelle des agents. Et que dire des modifications des règles RH qui sont pleinement de la responsabilité du ministre et du DG actuels, dans leur rôle de saccageurs de notre administration. Aujourd'hui, ce sont des agents au bord de l'asphyxie et à bout de force qui remplissent avec un professionnalisme extraordinaire l'ensemble des missions prioritaires. Et que dire face aux risques d'infection bien réels devant lesquels l'administration ne propose que peu de moyens de protection.
Ce message n'aura de sens que si la vision du gouvernement change vis à vis de la place du service public dans notre société. Redonnons vigueur au travail et à la solidarité pour ne plus avoir à répondre aux règles dictées par l'économie galoppante de l'ultra capitalisme.
Je n'ai peut être pas bien compris le sens de cette missive me direz vous. Ce texte ayant tout le panache d'une bonne diarhhée, devrions nous nous en servir comme papier toilette ? Il est vrai que les temps sont parfois durs pour en trouver ! La question est posée...
De plus, nous ne pouvons que déplorer qu'un certain nombre de problématiques qui relèvent du niveau ministériel et de la DGAFP soient toujours en attente de résolutions ce qui pénalise la réactivité, nécessaire dans la période, de la Direction générale.
A ce sujet, nous condamnons la publication du guide des bonnes pratiques en matière disciplinaire de la DGAFP qui fixe le niveau des priorités du ministre ! Sanctionner plutôt que valoriser...
Pour finir, reprenons les propos d'un camarade :
"Vous avez méprisé et viré à tour de bras les petites mains aujourd’hui si utiles et si indispensables. La notion de responsabilité, vous l'avez abandonnée depuis bien longtemps. Nous nous chargerons de vous la rappeler. Vous vous trompez, vous vous excusez. Vous agissez contre l'intérêt commun ou vous mentez : c'est de la trahison et ça se paye..."