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Carence XXL & arrêts maladie : la double peine

 
Après avoir dilapidé l’argent public pendant 7 ans en consentant d’importantes baisses d’impôts aux plus riches, le gouvernement « Macron 4 » en la personne de son zélé ministre anti fonction publique, Guillaume Kasbarian, invite les fonctionnaires à payer l’addition. Pour faire 1,2 milliard d’économies le nouveau pote d’Elon Musk entend imposer 3 jours de carence aux fonctionnaires et la réduction de 10 % de l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires pendant les 3 premiers mois. Plutôt que de s’interroger sur les causes d’une augmentation (somme toute relative) des arrêts maladie, principalement due à la période Covid, il préfère taper sur celles et ceux qui sont, au quotidien sur le terrain, au service de la population.

 

Petite revue des approximations et affirmations mensongères instrumentalisées pour déconsidérer les agentes et les agents :

ʘ « L’instauration du jour de carence permettrait de lutter contre l’absentéisme volontaire »

Pas démontré ! L’instauration du jour de carence a diminué les arrêts de courte durée mais multiplié les arrêts de plus longue durée. Ce qui est certain, c’est que cela incite les agents malades à venir travailler, nuit à un rétablissement rapide, et présente des risques pour les collègues!

 

ʘ « Le taux d’absentéisme est plus important dans le public que dans le privé »

Faux ! En 2022, le nombre de jours d’absence dans la fonction publique d’état, hors enseignement était de 10,2 contre 11,6 dans le secteur privé. La hausse des absences s’explique selon l’IGF, à 95 % par les caractéristiques de la population, plus féminisée et plus âgée que dans le reste de la population active !

Vrai !  Mais pourquoi ? Dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, les taux d’absentéisme sont plus élevés là où la pénibilité et l’exposition aux risques sont plus importantes : infirmières, aides soignantes, éboueurs, agents d’accueil, assistants maternels, égoutiers...

 

ʘ « Il existe une inégalité entre public et privé du point de vue des jours de carence ! »

Vrai ! Contrairement ce qu’affirme le gouvernement, les agents publics sont moins bien traités que la majorité des salariés du privé et Kasbarian propose d’accentuer encore cette inégalité !

Aujourd’hui dans le secteur privé, 3 jours de carence sont prévus par la loi. Mais les conventions collectives conduisent de nombreuses entreprises à prendre en charge l’indemnisation de leurs salariés. Au final si 63,5 % des salariés voient leurs jours de carence pris en charge en tout ou partie, cette proportion monte à 85 % dans les entreprises de plus de 500 salariés !

L’état employeur pratiquerait donc encore le moins disant social !

Il faut par ailleurs rappeler que la loi exclut la prise en charge des jours de carence, par la complémentaire santé ! C’est donc une perte sèche pour l’agent malade !

 

ʘ « La diminution du niveau d’indemnisation des arrêts maladie de 100 à 90 % serait une mesure de justice en alignant le public sur le privé »

Faux ! Le Code du travail impose aux employeurs de compléter l’indemnisation des arrêts des salariés par l’assurance maladie pour atteindre 90 % du salaire. Mais les entreprises abondent les indemnisations jusqu’à 100 % du salaire pour 70 % des salariés.

 

Au final le ministre veut aligner les fonctionnaires sur la situation des 30 % des salariés du privé les moins bien traités ! C’est ça l’attractivité ?

Ces mesures de régression sociale pénaliseront financièrement davantage les femmes, les agentes et les agents qui exercent des tâches pénibles, le plus souvent les moins bien rémunérés !


Être malade n’est pas un choix !

Être soigné est un droit !

Exigeons l’abrogation du jour de carence et l’indemnisation intégrale des arrêts maladie !

 CARENCE XXL

 

 

Gel des salaires des fonctionnaires

Le dispositif de la Garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) est régulièrement reconduit depuis sa création en 2018, souvent en réponse à des contextes économiques marqués par une faible augmentation des salaires dans la fonction publique. Pour 2024, le très libéral ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique (Orwell on t’a reconnu !) Guillaume Kasbarian s’apprête carrément à la supprimer, après l’avoir annoncé dans son agenda social et à travers le projet de loi de finances.

Cette garantie individuelle de pouvoir d’achat avait depuis 2008 l’objectif de compenser le gel du point d’indice des fonctionnaires. Elle était réservée aux agent·es dont l’évolution du traitement indiciaire brut sur les 4 dernières années était inférieure à l’évolution de l’indice des prix à la consommation.

La suppression de la GIPA est annoncée alors même qu’aucune nouvelle évolution des carrières ou qu’aucune augmentation du point d’indice n’est prévue. L’année 2024 a été une année blanche pour l’évolution salariale des agent·es publics sans même un rattrapage de l’inflation annuelle.

Ainsi les collègues en fin de grille, sans perspective de montée d’échelon, n’ont plus aucune possibilité de maintenir ne serait-ce que l’incidence de leur salaire. Une fois de plus, aucune réponse n’est apportée à la problématique salariale des agents publics. Au contraire, le gouvernement décide de les continuer à les appauvrir.

Nous, les agent·es publics, sommes une fois de plus (saison 35, épisode 852) présentés·es à l’opinion publique comme un coût qu’il faudrait réduire, une variable d’ajustement pour endiguer une dette dont nous ne sommes en rien responsables ! Nous sommes au contraire une richesse, tout comme les services publics que nous faisons vivre ou survivre au quotidien, qui sont des facteurs de solidarité, de justice et de cohésion sociale.

Face à l’urgence salariale dans la fonction publique, imposons nos revendications :

  • Attribution d’un nombre supplémentaire de points d’indice identique pour toutes et tous, a minima 85 points supplémentaires.

  • Revalorisation significative du point d’indice

  • Indexation de la valeur du point sur l’inflation

L’argent existe, nous le savons à la DGFIP, et LEUR dette n’est un outil de pression sociale culpabilisante !

Ne nous résignons pas à avaler leurs couleuvres !

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Notre 34ème congrès national s’est tenu du 14 au 18 octobre au Cap d’Agde. Ces quelques jours où toute la famille se retrouve sont essentiels dans la vie de notre syndicat, tant ils nous permettent d’échanger, analyser nos actions passées et construire ensemble notre orientation et nos luttes pour les années à venir (et l'agenda est dense !)

Cette année, 4 commissions ont planché assidûment sur les thématiques suivantes :

  • Les contractuels·les
  • L’IA à la DGFiP
  • La rémunération
  • La justice fiscale

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C’était mon premier congrès, où je portais les voix de notre section, exprimées en AG locale ou en d’autres circonstances. À titre personnel je m'inscris pleinement dans l’orientation proposée et votée à un très large consensus, pour faire vivre et développer notre organisation. Un syndicat à la fois de proximité, technique et expert sur nos missions/métiers et un syndicat de transformation sociale, de convergence des luttes et de résistance aux périls qui s’annoncent.

Ni myopes, ni presbytes, mais ancrés dans la réalité de notre administration comme dans celle du monde.

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Tous nos encouragements et nos vœux de succès collectifs au bureau national renouvelé et à notre nouvelle secrétaire nationale Sandra Demarcq.

Toute notre profonde et chaleureuse reconnaissance à Anne Guyot-Welke pour le travail accompli dans une période très compliquée pour la société.

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Enfin, un grand merci pour les copines et copains organisateurs de la région Occitanie, c’est un boulot de dingue, elles et ils l’ont parfaitement réussi : nous étions aux petits soins et malgré la fatigue leurs sourires ont éclairé en permanence notre séjour !

 

Loïc Gatipon, secrétaire départemental.

À peine nommé, le nouveau ministre de la fonction publique Guillaume Kasbarian a indiqué vouloir débureaucratiser les services publics. Vocabulaire entendu depuis maintenant des décennies, qui laisse déjà entrevoir les orientations d’une politique libérale aux antipodes des besoins en termes de services publics. La même politique libérale qui a amené les services publics dans la situation de délabrement que nous connaissons aujourd’hui. Ce gouvernement va continuer ce que les précédents avaient largement entamé : toujours moins de règles pour le patronat, toujours moins de sécurité pour les travailleurs·euses.

En qualifiant “d’ambitieux” le projet de loi de transformation de la fonction publique suspendu depuis la dissolution, Kasbarian fait siennes les mesures que Solidaires Fonction Publique dénonçait comme étant des attaques inadmissibles contre le statut des fonctionnaires et les services publics. Salaire au prétendu mérite, déroulé de carrières et évolutions professionnelles au bon vouloir de la hiérarchie, licenciements facilités : quels que soient le ministre ou le gouvernement pour Solidaires Fonction Publique c’est non.

Les agent·es publics attendent une augmentation générale de leur salaire alors que l’inflation a annulé les insuffisantes augmentations du point d’indice de 2022 et 2023 après 10 ans de gel. L’année 2024 a été une année blanche, sans aucune augmentation de salaire.

Alors que les conditions de travail notamment du fait du manque de moyens et de personnels se dégradent, les agent·es en subissent les conséquences sur leur santé physique et mentale.

Pourtant, l’Inspection générale des Finances et l’Inspection Générale des Affaires Sociales ont récemment enfoncé le clou et préconisé de faire passer les agent·es publics à trois jours de carence. Encore une fois les économies budgétaires se font sur notre dos.

Pour de meilleurs services publics, pas de “simplification/suppression” mais bien plus de moyens. C’est la seule solution pour pouvoir exercer nos missions auprès des usager·ères.


Solidaires Fonction Publique revendique:

  • l’arrêt immédiat des suppressions d’emplois
  • des plans massifs de recrutements et de titularisations
  • la création de services publics dans tous les secteurs, dans tous les territoires pour répondre à l’ensemble des besoins de la population afin de réduire les inégalités sociales
  • l’abrogation du jour de carence
  • l’attribution d’un nombre de points d’indice identique pour toutes et tous, a minima 85 points supplémentaires.
  • la revalorisation significative du point d’indice
  • l’abandon définitif du projet de loi Guérini

Le 1er Octobre tous et toutes en grève et dans l’action !

(à l'appel de Solidaires et de la CGT)

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Certains·es d'entre vous penseront : encore une grève "one shot" et encore une manif qui ne serviront à rien si ce n'est qu'à me faire perdre un jour de paye. C'est vrai que l'époque peut paraître désespérante, c'est vrai que les arguments ne manquent pas pour "lâcher l'affaire" et se résigner : on pourrait aisément penser que nous ne gagnons jamais, qu'il est très difficile de mobiliser parce que tout passe en force, et que désormais même les résultats des élections ne sont pas respectés... Personne, pas même les militant·es, n'échappe à ces moments de lassitude face à ce qui, en face,  s'assimile à un rouleau compresseur. Pourtant, que gagnons-nous à nous résigner et à accepter toujours plus de décisions inacceptables ? Que gagnons-nous à raser les murs : du répit, une quelconque forme d'indulgence, de compréhension ou de reconnaissance supplémentaire ? Jamais. Ils ne s'arrêteront jamais tant que nous ne trouverons pas la force collective de les stopper. Et, chaque fois, l'étincelle est partie de la "base", c'est à dire NOUS.

Évidemment, Il y a fort à parier que si l'on ne s'adresse à l’ensemble de nos collègues que pour lancer, la veille d’une journée nationale, une grève, peu suivront. L’expérience montre que c’est le travail de terrain de longue haleine qui paye. Il faut, bien avant une grève, que le collectif de travail soit uni et que sa colère (et ses espoirs) le fédère. C’est une méthode qui, aux États-Unis, se nomme le « community organizing » : cela peut sembler étrange de s’inspirer du syndicalisme anglo-saxon, mais ce serait ignorer qu’en ce moment les syndicats américains obtiennent d’importantes victoires sur leur patronat et leur classe dirigeante. C'est ce travail de longue haleine que j'essaye de faire, en vous informant, en vous proposant des formations, en vous rencontrant régulièrement autant que possible, même si parfois on peut être submergé par la quantité et la qualité des dossiers.

On lâche rien !

Solidairement,