A l'issue d'un CTL assez animé hier (compte rendu à suivre), notre Directrice nous a annoncé, comme une banale information, une "bombe" en termes de ressources humaines : la DRFIP 33 va embaucher ... 5 agents C contractuels (CDD de 3 ans) qui prendront leurs fonctions d'ici la fin de l'année !!

Et pour quels métiers, lui avons-nous demandé ? Et bien, réponse nous a été faite qu'ils ne savaient pas vraiment encore ... Accueil ? Logistique ? à déterminer ... en tout cas, pas pour des postes spécifiques comme on aurait pu s'y attendre !

Cette réponse évasive signifie deux choses :

1- cela confirme que le fait d'embaucher des contractuels est un positionnement idéologique qui permet une souplesse de gestion à l'administration (on peut licencier sans se voir opposer un statut, adapter les effectifs en fonction des budgets, etc.). 

2- les besoins en emplois sont réels : mais alors pourquoi supprimer dogmatiquement des emplois depuis 2002 (pour mémoire 40.000 en France et près de 700 en Gironde alors que nous venons de passer sous la barre des 2000 agents)  ? Et surtout pourquoi continuer à le faire ? Evidemment, l'idée de notre administration (et de la Fonction Publique en général) est de nous mettre en concurrence entre nous  en embauchant des contractuels. Après la pression grandissante de l'évaluation (et à venir avec la prime au mérite qui épousera exactement le format de la prime Covid), celle des promotions se réduisant comme Peau de Chagrin, les affectations locales avec l'arme de destruction massive de gestion (et de menace potentielle) de "l'intérêt du service", voilà le dernier pan : les recrutements contractuels à qui on demandera (on "exigera" puisqu'ils n'auront pas le choix que de s'exécuter sous peine de ne pas voir renouvelé leur contrat ou se faire licencier ...) d'exécuter des tâches que l'on jugera hors cadre d'emploi ou ubuesques ...

Comment allons-nous envisager nos futures relations de travail, notre quotidien dans les services et postes avec autant de statuts et conditions différentes ? Titulaires, contractuels, Pacte, stagiaires, Berkani, etc tout en se côtoyant par intermittence parfois : télétravail, travail à distance, coworking, bureaux partagés, antenne, service classique, service supra-départemental, départ vers d'autres administrations, des collectivités territoriales et tous ce que nos dirigeants pourront encore inventé pour finir de détruire notre Service Public Républicain et les collectifs de travail déjà bien mis à mal avec les réformes successives et à venir ...