2025 06 17 11 26 56 NotificationContainerDepuis le début de l’année 2025, la DGFIP est lourdement touchée par un nombre important d’actes suicidaires avec 10 suicides et 6 tentatives. La semaine dernière, c'est une de nos collègues parisiennes qui a mis fin à ses jours. Nous adressons toutes nos pensées à la famille de cette personne, à ses proches et aux collègues.
 
Nous sommes tous profondément touchés et choqués par de telles tragédies. Les suicides et tentatives de suicide survenus depuis le début de l’année à la DGFiP ne peuvent être traités comme  de simples drames individuels. Par leur gravité, leur fréquence, mais aussi par le fait que certains se déroulent sur le lieu et le temps de travail, ils révèlent une crise profonde. Ces gestes sont le symptôme d’un dysfonctionnement structurel enraciné dans des conditions de travail fortement dégradées : empilement de réformes, restructurations permanentes, suppressions massives de postes, moyens insuffisants, désorganisation des collectifs. C’est tout un système à bout de souffle qui pèse sur la santé des agentes et agents.
 
Face à ces événements, la réponse de l’administration reste centrée sur l’urgence : cellules psychologiques et mobilisation ponctuelle des acteurs de la prévention. Mais jamais le cœur du problème n’est interrogé : le travail lui-même. L’administration persiste à réduire ces situations à des fragilités individuelles, éludant la dimension organisationnelle. En treize années, seuls trois suicides ont été reconnus comme liés au travail. Ce chiffre en dit long sur la manière dont l’administration refuse de se confronter à sa part de responsabilité. Toutefois, un groupe de travail national dédié se tiendra le 9 juillet prochain. Ce GT obtenu par Solidaires Finances Publiques est indispensable pour porter notre vision des causes du nombre élevé d’actes suicidaires à la DGFiP et obtenir des actions concrètes de la DG pour améliorer les conditions de travail.
 
Il est urgent de systématiser l’analyse des liens entre le travail et les actes suicidaires. Cela passe notamment par des enquêtes, menées avec les représentants du personnel. Or aujourd’hui, ces enquêtes restent rares, mal encadrées, souvent confisquées par les directions. Lorsqu’elles existent, les rapports occultent régulièrement les constats les plus sensibles, effaçant toute mise en cause de l’organisation du travail.