Soyons déterminés, enthousiastes, mais aussi lucides !
La journée de grève du 16 septembre est indéniablement un succès national, tant du point de vue des taux de grève, plutôt exceptionnels dans la période, que par la multitude des actions conduites sur le terrain.
Les sites de Lesparre-Médoc, Langon et Libourne et les Trésoreries de ces secteurs géographiques ont été exemplaires ! Ils sont pourtant fortement engagés depuis début 2019 et ont fait de nombreux jours de grève. Quelques services se sont aussi mobilisés comme des SIP de la Cité, des Trésoreries (et la moitié des chefs de poste de Gironde!) et d'autres sites ailleurs en Gironde (comme Arcachon), sensibles aux menaces qui pèsent sur nous. Enfin, de façon isolée, beaucoup d'agents qui ont compris qu'il fallait être solidaires et mobilisés collectivement pour arrêter cette machine folle !! Nous tenons à saluer tous ces collègues qui ne décolèrent pas et restent mobilisés !
La couverture médiatique a été particulièrement excellente (en Gironde, Solidaires Finances Publiques, grâce à position majoritaire, a été interviewé par CNews, BFM, Sud Ouest, TV7, France Bleu Gironde, etc.). Elle a été très visible médiatiquement ce qui a enfin permis de faire parler de la DGFiP, de ses agents et de leurs actions et de mettre un grand « coup de canif » dans leur communication ! Ils pensaient en off que tout serait « plié » mi-juillet : et bien, c'est raté !!
Un autre point ne doit pas être négligé : nous avons l'appui de nombreux élus et de leurs associations, à qui nous écrivons depuis le printemps dernier (courriers détaillés avec exemple de motion et communiqué de Presse).
A ce jour, nous avons reçus 14 motions signées par des communes (dont Cenon, Parempuyre, Soulac-sur-Mer, etc.), le Conseil départemental de Gironde, le Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine. D'autres motions vont être soumises prochainement dans de nombreux Conseils municipaux.
L'intersyndicale nationale s'adressera également aux groupes parlementaires du Sénat dans les prochains jours.
Différent signaux montrent la fébrilité du Gouvernement mais aussi de la DGFIP.
D'abord, le projet de création d'agences comptables est officiellement suspendu, tandis que le ministre Darmanin annonce vouloir donner plus de temps à la soi-disant « concertation », sans doute pour essayer de nous convaincre et de convaincre les élus du bien fondé de sa réforme. Peut-être tout simplement face à la forte opposition des collectivités et de leurs élus ...
Ensuite, le 11 juillet le DG puis le 4 septembre, G Darmanin, se fendent d'un courrier aux agents de la DGFIP pour les « rassurer » … en une tentative de justification de méthode « Coué » ? « C'est pour votre bien, vous comprenez ... »
Comment imaginer un instant que les agents sont dupes par exemple face à des affirmations d'une mobilité qui ne serait jamais forcée ?? Bientôt le Président de la République nous écrira-t-il au cas où on ne serait pas encore convaincu ???
Notre Ministre laisse maintenant entendre une concertation qui pourrait durer jusqu'en décembre ? Des mises en place seulement à partir de 2026 ?? Ça sent plus la pression que la conviction ...
Nous rencontrerons cet après-midi le Directeur Général adjoint, Mr MAGNANT, de passage à BORDEAUX, qui a demandé à rencontrer les OS ! C'est une première qui montre bien que la DG est fébrile et cherche à mesurer l'état moral des agents … D'habitude, nous devons faire le forcing pour les rencontrer ! Il ne va pas être déçu !
Il nous faut aussi, au-delà de l'appel à maintenir la mobilisation et à l'amplifier, nous interroger sur le taux de grévistes, d'agents vraiment mobilisés.
En Gironde, près de 36 % de grévistes sur l’ensemble des agents des Finances Publiques. La mobilisation a été beaucoup plus forte au sein des sites et services qui, à l’heure actuelle, connaissent les intentions des pouvoirs publics sur l’organisation des services. Autrement dit, sur les conséquences du projet dit de « géographie revisitée ».
Évidemment, nous sommes parfaitement conscients de la difficulté financière que connaissent certains agents, du déni dans lequel certains s'enferment, de la résignation, mais cela ne suffit pas à justifier le taux d'un agent sur trois en grève ...
D'abord, tous les agents devraient aujourd'hui être conscients que nous sommes TOUS concernés par la géographie revisitée, par les réformes qui suivront si nous laissons faire ce Gouvernement : SIP unique (sous le prétexte du PAS, de la disparition de la TH, etc.), SIE unique, SPF régional voire national, départ du recouvrement (pour l'URSSAF, le privé ?), du recouvrement forcé à la DGFiP, la reprise des agences comptables, le départ des RH, Budget, logistique, Immobilier, Informatique vers des services communs sous la coupe du Préfet, la disparition totale des Trésoreries (devenues SGC et CCL), la mission topographique à l'IGN, la création d'agences de contrôle fiscal après celle des agences de recouvrement, la suppressions des PCE, des PCRP (?), le développement des SFACT, etc.
N'oublions pas non plus la contre-réforme de la Fonction Publique avec ses évolutions néfastes comme la disparition des CAPL d'affectation, de promotion, d'avancement ou l'appel à la contractualisation dont nous voyons déjà paraître des annonces, y compris de cadres !!
L'affectation au département qui a vu dès cette année générer en Gironde des affectations d'office, le funeste « intérêt du service » qui permet aux Directions de nous affecter où ils veulent et sur le métier qu'ils veulent, finiront d'achever ce plan machiavélique ! Les laisserons-nous détruire passivement nos protections ? Nos droits et garanties ? Nos vies personnelles et familiales ?
Ne donnons pas raison au Ministre qui prétend que tout va bien car 2/3 des agents n'étaient pas en grève le 16 !!
Rappelons-lui que 1989 a commencé comme cette année, progressivement … Que nous avons fait échouer la « mission 2003 », qu'en 1996, malgré la loi votée à l'Assemblée Nationale, le décret d’application du CPE n'a jamais été signé face à la grogne sociale !!
Toute mobilisation importante porte toujours ses fruits !!
Si nous ne sommes pas assez mobilisés, alors ils auront gagné ...
Ne tombons pas dans les pièges dont rêve la DG : nous retourner les uns contre les autres, opposer les services et missions entre elles, ne pas résister quand son service ou poste n'est pas (encore …) concerné par les réformes annoncées !
Les résultats alarmants de l’observatoire ministériel interne sur les conditions de travail montrent, année après année, une dégradation continue des conditions de travail avec notamment une immense majorité des agents qui font part du sentiment selon lequel les réformes sont néfastes. Plus des deux tiers des agents de la DGFiP jugent le rythme de transformation trop rapide et l’accélération non maîtrisée, plus des trois quarts sont pessimistes sur leur évolution professionnelle au sein de la DGFiP et les deux tiers se sentent mal (voire pas) reconnus dans leur travail.
Nous sommes donc sur la bonne voie et il faut poursuivre les mobilisations sous toutes les formes possibles, y compris par la grève quand les assemblées générales des personnels le décident !
Il faut impérativement poursuivre l’action, et convaincre nos collègues pas encore grévistes que l’on peut faire bouger les choses par tout type d’action possible et en discuter collectivement.
Seul le collectif nous permettra de contre-carrer ces réformes !
Ne lâchons rien sinon la DGFIP vivra ses derniers instants !
TOUS ENSEMBLE !!!