Monsieur le Président,

 

Lors de son discours de politique générale, François Bayrou a confirmé l’objectif de revenir aux 3 % de déficit d’ici 2029. Pour y arriver, le futur budget sera essentiellement celui de la réduction des dépenses publiques. La recherche de recettes, comme la taxation des dividendes, ne sera pas à l’ordre du jour alors que plus de 100 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 en 2024.

Pour justifier cela, François Bayrou recycle le discours démagogique du fameux « ras-le bol fiscal » des entreprises qui, pour lui, seraient entravées par l’impôt et les prélèvements obligatoires.

 Nous aurions aimé en savoir un peu plus sur le budget de l’État et sur la manière de parvenir aux 5,4 % de déficit annoncés pour 2025. Seule certitude, la casse des services publics est au centre de la politique de ce gouvernement !

Cela implique déjà que les crédits de fonctionnement en baisse entraînent la DG et certaines directions à :

Reporter la formation continue en 2025

Mettre les équipes de renforts (EDR) en télétravail obligatoire pour réduire leurs

frais de déplacement

Accueillir les nouvelles et nouveaux agents en visio…

Faire stagner notre rémunération, alors que le rattrapage dû aux agentes et agents de la DGFiP, techniciens et impliqués, est encore très loin de nos attentes.

Mais aussi, sans aucun doute, procéder à de nouvelles suppressions d’emplois, détériorant toujours plus les conditions de travail et l’exercice de nos missions de service public.

 

Il y a donc fort à parier que les conditions de travail des agents seront à nouveau impactées !

 

Bien qu'il n'y ait pas de fiche de signalement à l'étude de la formation spécialisée réunie ce jour, notre Directrice Générale a communiqué des chiffres inquiétants sur l'augmentation des fiches de signalements à la DGFiP et en particulier en ce qui concerne les altercations avec les usagers. Ce constat est le même en Gironde. Certes, il pourra être avancé que cette augmentation est dû au fait que les agents se saisissent plus facilement de cet outil de signalement. Cependant, il est indéniable que le public auquel nous sommes confrontés est beaucoup plus agressif et menaçant qu'auparavant.

Pour Solidaires Finances Publiques 33, signal@fip ne doit pas seulement permettre de constituer plus facilement des statistiques mais doit réellement répondre à l’objectif de tolérance 0 concernant les incidents à la DGFiP. Encore aujourd’hui, dans les services, trop d’agents sont découragés de déposer une fiche de signalement ou habitués à être la cible d'insultes ou de menaces.

Le vendredi 10 janvier 2025, les représentants du personnel siégeant en formation spécialisée ont été invités à participer à un webinaire de présentation de l'outil sign@fip bien que plusieurs points de désaccord importants subsistent à l'issue du dernier atelier national de présentation de SignalFip en décembre 2024 comme la question de l’anonymisation de la fiche de signalement vis-à-vis des représentants des personnels à la demande de l’agent (case à cocher) et les modalités de transmission de la fiche anonymisée aux représentants des personnels siégeant en FS.

La Direction Générale a accepté que le signalement anonymisé soit transmis aux représentants des personnels siégeant en FS. Cependant, dans les modalités de transmission, elle laisse au directions locales la possibilité de choisir entre:

1/ La transmission de la fiche de signalement anonymisée rédigée par l'agent,

2/ La transmission d'une synthèse factuelle de la fiche de signalement rédigée par l'assistant de prévention.

Quel sera votre choix en Gironde ?

Solidaires Finances Publiques refuse clairement le choix laissé aux directions locales pour plusieurs raisons:

- Une surcharge de travail inutile pour l'Assistant de prévention

- Le risque d'un biais rédactionnel d'une fiche de synthèse,

- La nécessité pour les représentants des personnels de lire et d'apprécier la teneur de la

fiche rédigée par l'agent avec "ses mots",

- Le manque de transparence et la possibilité offerte aux directions locales de minorer une

fiche de signalement.

Le traitement des fiches de signalement est et doit demeurer une prérogative des formations spécialisées.

Les sujets immobiliers sur la Gironde sont nombreux et les restrictions budgétaires drastiques se font déjà ressentir en ce début d'année. Bien que l'entretien courant des installations puisse toujours continuer, comment va-ton faire en cas d'imprévu ? Il est fort à parier que la politique de pansement sur la jambe de bois dans laquelle la DRFIP33 s'est engouffrée au cours des derniers décennies va aujourd'hui nous revenir cruellement dans la tête. En cachant la misère avec des multiples réparations sans jamais réellement solutionner les problèmes, nous traitons invariablement les mêmes incidents dans cette instance : pour l'exemple le chauffage de Lesparre.

Aujourd'hui, nous n'avons plus les moyens financiers de faire face aux dépenses de travaux et la DRFIP33 va devoir expliquer aux agents pourquoi ils vont devoir travailler dans des bâtiments avec un chauffage défaillant, des sanitaires inadaptés ou des locaux décrépis....

Enfin, Solidaires Finances Publiques 33 tient à alerter sur la situation préoccupante des agents de la cité administrative face à l'amiante. Bien que nous étions tous convaincus que les 47,5 millions d'euros injectés dans la dernière tranche de travaux des tours de la cité administrative de Bordeaux avaient mis fin au désiamantage du bâtiment, le doute et l'inquiétude sont aujourd'hui d'actualité. Si nos collègues de la DGCCRF ne nous avaient pas alerté sur la présence d'amiante non encapsulée au-dessus des fenêtres, nous aurions continué tranquillement à travailler sans avoir conscience du danger au-dessus de nos têtes. Car loin d'évoluer dans une ambiance aussi sécurisée que l'administration veut nous le faire croire, nombre d'agents de la cité ont travaillé alors que les dalles imbibées d'eau et potentiellement d'amiante étaient tombées, laissant les poussières se répandre dans l'air. Les tests menés suite au signalement des agents de la DGCCRF n'ont pas été effectué avec le bon nombre d'appareils et des doutes ont été émis quant à la qualité des prélèvements réalisés. Une seule fibre ayant été retrouvée dans un bureau (qui avait été nettoyé par les femmes de ménage non protégées) les agents ont été sommés de regagner leur poste de travail. Pourtant d'après INRS ou encore Amélie, une seule fibre d'amiante peut être à l'origine d'une tumeur maligne de la plèvre, d'un cancer ovarien ou du larynx.... Lors du CCSIA, le représentant de la société en charge du désiamantage a été dans l'incapacité de nous affirmer que la situation était sans danger ! Ce dernier s'est retranché invariablement derrière le fait que les tests en France étaient les plus strictes d'Europe. C'est certes le cas, mais aucun prélèvement n'est fait pour relever les fibres courtes qui sont tout aussi dangereuses que les fibres longues. Quand va-t-on cesser de se cacher derrière ce discours pour enfin prendre conscience du danger pour les agents, le personne de ménage et aussi les intervenants qui travaillent au remplacement des dalles sans équipement et en présence des occupants ? Solidaires Finances Publiques 33 a déjà fait remonter la situation au référent amiante à Bercy et ne va pas arrêter son combat ici. Nous demanderons l'élaboration de fiches d'exposition pour l'ensemble des agents présents sur la cité administrative avant et pendant les travaux de désiamantage. De plus, il n'est pas entendable comme cela a été de nombreuses fois le cas, que la responsabilité de l'amiante de la cité incombe au préfet, à la DDTM ou à tout autre responsable des travaux. Le code du travail est clair : un employeur est tenu d’assurer la sécurité, la protection et la santé de ses employés et s’il ne le fait pas, sa responsabilité pénale peut être engagée. Solidaires Finances Publiques 33 vous invite à venir installer votre bureau sous l'une des fenêtres de la cité et a travaillé avec le risque dans 40 ans de déclarer une maladie liée à l'amiante. Qu'allez vous faire, Monsieur le Directeur ?