En réaction au propos tenus par Amélie de Montchalin, Ministre de la fonction publique, nous avons adressé aujourd'hui le courriel suivant au directeur :

Monsieur le Directeur de la DDFIP de l'Isère,

Le 14 décembre 2020, sur l'émission « La matinale » de la chaîne d'information LCI, Madame Amélie de Monchalin, Ministre de la Fonction publique, intervient pour la présentation d'une plate-forme de volontariat (aide ponctuelle durant cette crise sanitaire) destiné aux agents de la Fonction Publique « désœuvrés ».

La Ministre motive cette proposition par une demande des agents qui « veulent aider et c’est leur cœur de mission du service de l'intérêt général […] » afin que « les Français voient que tous les moyens sont mis de notre côté pour les aider à traverser cette période très difficile ».

Puis elle explique que « certains agents ont parfois un peu moins de travail en ce moment, parce que leurs missions sont ralenties ou parce que juste, ils ont du temps ».

A la question du journaliste « mais quels fonctionnaires ont du temps ? », Madame la Ministre répond : « il y a des activités cycliques, les impôts ça se prélève à un moment donné… »

Ces propos soulignent le mépris d'une ministre qui méconnaît totalement l'étendue des tâches ainsi que des missions des agents en charge de la fiscalité et de la gestion publique, qui soit dit en passant sont des agents des finances publiques depuis 2008.

Par ces mots, la Ministre de la Fonction publique remet en cause non seulement la gestion des effectifs de notre administration, où bon nombre d'agents seraient payés à ne rien faire, mais également l'implication professionnelle de ceux-ci. Ces propos participent aux stéréotypes grossiers qui conduisent au discrédit du travail des agentes et des agents de la DGFiP !

En tant que Directeur, ces propos doivent appeler de votre part une réaction forte.

Les collègues ont découvert, stupéfaits, ces propos inadmissibles, les ont reçus comme une véritable insulte, un mépris et un dénigrement total de leur travail et de leurs missions.

Aussi, nous pensons qu'il est de votre devoir de défendre vos agents et faire remonter au Directeur Général des Finances Publiques votre mécontentement, celui des agents de l'Isère et d'informer une nouvelle fois la DG sur la situation difficile des effectifs dans notre département.

Dans le cas contraire, nous demanderons à l'ensemble des agents du département de s'inscrire sur cette plate-forme afin d'occuper leur journée de travail pour enfin être utiles.

Pour conclure, ces propos nous confirment le fossé existant entre la vision qu'a notre classe politique de notre administration et la réalité vécue par les agents dans leur quotidien. Ceci explique, sans aucun doute les suppressions d'emplois récurrentes subies par notre Direction.

Monsieur le Directeur, il n'est jamais trop tard pour agir. Les agents que vous représentez ne comprendraient pas votre absence de réaction à de tels propos tenus par une ministre en exercice.

Cordialement.

Jean-Marc GEOFFRAY

Pour la section de Solidaires Finances Publiques 38