L'intersyndicale des finances publiques de l'Isère Solidaires - CGT - CFDT/CFTC - UNSA dénonce la situation des personnels de ménage du CFP de Grenoble Rhin & Danube, rassemblés ce jour devant notre Direction. Unilatéralement, la société Elior, à qui la DGFiP (par le biais de l'UGAP) a confié le marché régional du nettoyage des locaux, a décidé de réduire le nombre d’heures et de salariées du service de ménage du bâtiment Rhin et Danube et de muter d’office les employées estimées en surnombre. Sans aucune discussion préalable, ces travailleuses sont concernées par une mutation forcée, prenant effet hier lundi 4 mars, vers des établissements notamment médicaux pour lesquelles elles ne disposent pas de formation spéciale.

Rappelons qu’au niveau national, le ménage a été l’une des premières cibles de la recherche effrénée de baisse de coût de fonctionnement de la DG. Les conséquences sont les suivantes : depuis des années, le marché national est revu à la baisse financièrement. Ainsi, pour conserver ses marges bénéficiaires, et suite au rapprochement entre Elior et Derichebourg acté le 18 avril 2023, la société Elior a réduit partout les heures de ménages pour assurer le nettoyage des mêmes surfaces.

En procédant à des réorganisations pour réduire le nombre d’emplois et faire des économies sur le dos de ces femmes, Elior-Derichebourg prépare ainsi le nouvel appel d’offres qui aura lieu en 2025. Conséquences pour les personnels, à la DDFiP, comme à la préfecture, à la DDT ou à la DDETS : des conditions de travail dignes d’un autre âge.

La DGFiP est le donneur d'ordre à Elior-Derichebourg, en cela elle porte une responsabilité sur les conditions de travail du personnel d'Elior.



Par manque de personnel, le ménage du site de Rhin & Danube peut laisser à désirer… il est à craindre que la situation ne continue à rapidement se dégrader faisant fi du cahier des charges qui s’impose pourtant contractuellement à cette société. La Direction nous dit ne pas avoir la main sur la gestion d'Elior mais elle a la possibilité d'appliquer des pénalités lorsque le contrat n'est pas rempli. Et que dire des conditions de travail des personnels de ménage qui doivent tenter d’assurer le même niveau de prestation avec moins de moyens humains.

L’avènement du flex office ne pourra que détériorer d’autant plus les conditions de travail, aussi bien des personnels d’entretien que des agents : dans les Directions où celui-ci se développe, les installations matérielles sont faites à minima, sans budget dédié. Le fait de ne plus avoir une installation pérenne engendre en particulier des risques en matière d’hygiène (les téléphones, sièges, bureaux partagés… n’étant pas nettoyés entre deux agents).

Il serait étonnant, la semaine même de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars, et après l’arrivée de la nouvelle directrice générale, Amélie Verdier, première femme à la tête de la DGFiP, que la DDFiP de l’Isère pratique la politique de l’autruche, à rebours de ses engagements notamment consacrés par le plan ministériel égalité femmes-hommes, qui vise entre autres à mieux articuler vie professionnelle et vie personnelle.

Car ces mutations vont, au-delà de devoir réorganiser la journée de travail de ces salariées, impliquer également une réorganisation de leur vie de famille.

La DDFiP de l'Isère doit assumer sa part de responsabilité dans ce dossier et faire respecter par ses sous-traitants les standards minimaux de considération et de dignité attendus d’un employeur.

À défaut, l’administration devra internaliser le personnel d’entretien dans les cadres de la fonction publique. Nous revendiquons que cette mission soit assurée par des emplois publics ; cependant, tant que cette revendication n'est pas satisfaite et que le ménage est fait par une société privée, nous exigeons que cette société y affecte un nombre suffisant des personnels pour que les règles du code du travail soient respectées.

Avec les femmes de ménage du CFP Grenoble Rhin & Danube, et par la signature de la pétition intersyndicale Solidaires - CGT - CFDT/CFTC - UNSA, nous réclamons la pérennisation de l'emploi de nos collègues « premières de corvée ».

Bref, cette situation est intolérable. Nous demandons sans délais l’intervention de la Direction en vue d’une résolution de ce conflit de travail, pour qu’un ménage de qualité soit effectué par ces personnels en nombre suffisant afin de leur garantir les meilleures conditions de travail.

Il en va des conditions de travail des agentes et des agents de la DDFiP de l’Isère en poste sur le site de Rhin & Danube.

2024.03.05 Liminaire IS DDFiP 38 soutien au personnel de ménage 0001

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