Romain Boucher, ingénieur diplômé de l’École des Mines et d’un master en maths appliquées et statistiques, s’est spécialisé en sciences des données avant de rejoindre le cabinet Sia Partners comme data scientist. En 2018, dans son bureau à proximité des Champs-Élysées, les assauts des Gilets Jaunes sont « l’onde sismique » qui le conduit à reconsidérer la finalité de son travail et finalement à rompre avec ce monde. Après 3 ans de missions dans l’énergie et le secteur public, il démissionne d'un poste pourtant prestigieux pour mieux dénoncer le rôle du numérique, du big data et de l’IA dans les ravages écologiques et sociaux.

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Nous participions mardi à l'Assemblée générale de Solidaires Finances Publiques de la DSFIPE (Direction Spécialisée des Finances Publiques pour l'Etranger, ancienne TGE chargée des Comptes publics à l'étranger -ambassades, écoles, bases armées...-).

Nos collègues ont vu arriver sans coup férir le TAAP (Traitement automatisé et d'Analyse Prospective) ce robot "apprenant" venu faire à leur place une sorte de CHD (contrôle hiérarchisé de la dépense). L'alimentation de sa base de données a donné lieu à d'importants travaux d'incrémentation, de contrôle et de corrections réalisés par les collègues eux-mêmes, conscients qu'ils alimentaient la machine qui allait détruire leurs emplois.

Las, le robot est intelligent et une fois alimenté des bonnes informations, il incrémente et corrige lui-même ces erreurs : résultat les collègues ont perdu 80% de leur activité et sous le contrôle du robot se retrouvent démunis de leur capacité de contrôle (le mécanisme s'est inversé, leur intelligence a été niée au profit de celle du robot).

Si celui-ci les déchargeait d'une part de tâches automatiques et sans valeur ajoutée, on pourrait comprendre que l'IA soit bien mise au service de l'homme, au cas particulier, elle les prive de la part intéressante de leur travail pour les cantoner à n'être que des presse-boutons...

Dépenses publiques, contrôle fiscal, recherche.... l'IA est déployée désormais dans bien des domaines de notre activité, sans que nous n'ayons de véritable contrôle démocratique sur ces nouveaux outils censément au service du public...

Le débat de ce soir, auquel te convie Solidaires Finances Publiques interrogera le bien-fondé de cette IA, et se demandera si elle est véritablement déployée pour notre bien-être...