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Comme d'habitude, la DGFiP est exemplaire en terme de suppressions d'emplois. Et ce n'est apparemment pas suffisant, si l'on écoute, les propos tenus par Laurent Saint-Martin, rapporteur général du budget.

« Des efforts sont encore possibles à Bercy et dans l'administration fiscale, et je pense que certains ministères n'ont pas encore été très offensifs sur cette question depuis le début du quinquennat. L'exemple de ce qui a été fait sur le logement peut être reproduit ailleurs »...

De nombreux services sont déjà à l'os. Qui peut croire que les suppressions vont pouvoir encore continuer longtemps ?

Seules des personnes qui ne connaissent pas la Fonction Publique peuvent considérer que des marges de manoeuvre existent encore en la matière.

Nous sommes déjà dans un contexte de management nauséabond. Les conditions de travail se dégradent d'années en années à la DGFiP.

Et la reconnaissance dans tout ça ?! Elle passe par des suppressions d'emplois, des carrières ralenties (Plan de Qualification Ministériel réduit, limitation du nombre de passage aux concours, requalifications de postes d'IP en IDIV...)

Il faut sortir de la logique de rigueur salariale qui ne conduira qu'à une chose : baisse de la productivité des agents et de la qualité du service rendu aux usagers, à l'image de 30 ans de politique d'exonération de cotisations sociales sur les bas salaires...

Le Premier Ministre a annoncé  le retrait "provisoire" de l'âge pivot.

En réalité, ce n'est qu'une suspension en attendant les élections municipales.

En effet, le gouvernement rejette la hausse des cotisations sociales. Et donc, il ne reste que deux paramètres possibles : le recul de l'âge légal de départ en retraite ou l'agmentation du nombre d'annuités.

Qui peut croire que les partenaires sociaux arriveront à un compromis dans ces conditions ?!

Le gouvernement est en train de rejouer les négociations sur l'assurance chômage. Ce retrait est une imposture de plus de la part d'un gouvernement qui refuse d'écouter.

Le projet de loi portant sur la réforme des retraites a déjà été transmis au Conseil d'Etat:

"La version du gouvernement est figée puisqu'il a transmis un texte. Si le projet nous est parvenu, il n'y aura pas de modifications énormes. Cela veut dire que le texte est quasi-bouclé, même s'il peut y avoir des ajustements à la marge."

https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-est-il-normal-que-le-texte-soit-deja-envoye-au-conseil-d-etat_3774385.html

La concertation n'en est en réalité pas une !

Afin d'étayer et de comprendre les risques que chacun et chacune encoure avec la réforme de la retraite à points, Solidaires Finances Publiques a établi quatre situations "types". En dépit de paramètres très favorables pour établir ces cas pratiques, toutes et tous sont perdants, c'est sans appel !!!

Avec la mise en place de la réforme à point, les agentes et agents des Finances publiques tout comme l'ensemble des salarié·es du privé et du public seront perdant·es.
Nos simulations, basées sur des carrières complètes de fonctionnaires avec intégration à 100 % des primes, avec un départ à 62 ans donnent des résultats sans appel :

  • Moins 452 € par mois pour un agent ou une agente
  • Moins 538 € par mois pour un contrôleur/se principal·e
  • Moins 121 € par mois pour un inspecteur/trice
  • Moins 119 € par mois pour un inspecteur/trice principal·e

Bien sûr, si l'on tient compte de l'âge pivot sur lequel le gouvernement ne semble pas prêt à faire de concession (minoration de 10% du montant de la pension pour un départ à 62 ans ou de 5 % pour un départ à 63 ans), le manque à gagner sera encore plus important!

La prise en compte de l'intégralité des primes ne suffit donc pas à compenser l'allongement de la période de référence ! Elle conduirait par ailleurs à une baisse du salaire net en raison de l'augmentation des cotisations !

Attention : la projection ne tient pas compte des dispositions transitoires qui laissent perdurer certains effets du système actuel. Elle vaut pour un ou une agent·e qui subirait intégralement la réforme (la génération 2004 sera la première à se voir appliquer le nouveau régime dès son premier travail). A noter que la valeur du point d'indice retenue est celle en vigueur aujourd'hui.

Né·es avant 1975, aussi impacté·es ! Né·es après 1975 aussi impacté·es !
L'introduction de l'âge pivot conduit à un allongement des carrières de 4 mois par an, et ce dès 2022 jusqu'en 2027 ! A défaut, nous serons toutes et tous pénalisé·es avec l'application une décote de 5% par année manquante d'autant que l'âge pivot est amené à reculer année après année !

Avant réforme :
Le montant de la pension est calculé à partir du traitement indiciaire brut détenu les 6 derniers mois d'activité, soit 75% de celui-ci pour une carrière complète.

Après réforme :
La pension sera calculée sur l’ensemble de la carrière de l’agent·e, soit sur la totalité de ce que chacune ou chacun aura perçu, primes incluses (actuellement : environ 18% du traitement brut pour les C, environ 30 % pour les B et les A). L’assiette annuelle de calcul du nombre de points acquis sera déterminée de la façon suivante : traitement indiciaire brut + primes d'une année X 25,31% (ce qui correspond au taux de cotisation prévu pour un salaire maximum de 120 000 € par an).
Lors de la liquidation de la retraite, la valeur de service du point vaudra (selon le projet du gouvernement) 0,55 €. Ainsi la pension mensuelle brute sera égale au nombre de points acquis sur la carrière x 0,055/12, car 10 € de cotisation versée donnera droit à 1 point retraite.
Mais attention, même si le gouvernement certifie que ni la valeur d'achat du point, ni la valeur de liquidation ne changeront, il y a fort à craindre que les contraintes économiques l'emporteront compte-tenu de l'augmentation du nombre de retraités dans les années futures et de la part du PIB consacrée aux retraites qui doit demeurer à environ 13,80 %.

N'oublions pas que nous ne serons plus dans un système à prestations définies... les plus grandes incertitudes demeurent. Nous serons toutes et tous, retraité·es actuel·les et futur·es, les perdant·es de la réforme Macron !

Il ne s'agit pas d'un simulateur, très difficile à mettre rapidement en place au regard de la diversité des primes et de leur évolution, mais simplement d'une projection de situations "type" visant à faire prendre conscience à chaque agent·e de la DGFiP de l'effet dévastateur de ce projet de régression sociale.

Solidaires Finances Publiques appelle les personnels de la DGFiP à participer activement à la prochaine journée nationale de mobilisation interprofessionnelle du 9 janvier 2020.

pdftract_simul_retraite_20200102_vdef.pdf