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Liminaire

CSAL FS du 7 novembre 2024

 

Madame la Directrice,

 

Qu’ont fait la fonction publique et ses agents pour être la cible privilégiée des attaques du gouvernement ? Qu’avons-nous fait pour que le ministre de la Fonction publique nous haïsse autant ?

Nous avons tous entendu que notre pays entrait dans une période d’austérité et de restrictions budgétaires. Mais comme à son habitude, le gouvernement a pris le parti de taper sur la fonction publique et ses emplois pour faire des économies de bout de ficelles. Bien loin des engagements du COM 2023/2027, la DGFIP devra une nouvelle fois supporter la perte de 550 ETP soit près de 25 % des suppressions d’emplois annoncés dans la fonction publique d’État. Depuis 2008, la DGFIP a perdu près de 27 % de ses effectifs mettant toujours plus à mal le bon exercice de nos missions et détériorant les conditions de travails des agents. La DRFIP 33 n’est pas en reste puisque ce sont 422 emplois girondins qui ont été supprimés depuis 2012. Quel sera le coût en 2025 ? Notre syndicat refuse que les crédits de personnels redeviennent la variable d’ajustement pour résorber les déficits publics !

Comme si les suppressions de postes ne suffisaient pas à démoraliser les agents, à l’heure où notre administration manque cruellement d’attractivité, le ministère de la fonction publique veut supprimer la Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat. Etait-ce trop de luxe que de compenser le gel du point d’indice pour des agents dont l’évolution du traitement indiciaire brut était inférieure à l’évolution de l’indice des prix à la consommation ?Pourtant le tassement des grilles, le gel du point d’indice et la perte du pouvoir d’achat des agents publics ne sont pas illusions d’agents publics nantis et privilégiés !

 

Nouvelle preuve du mépris de notre gouvernement, les agents les plus précaires qui sont concernés par l’indemnité Minimum de Traitement bénéficieront d’une majoration de rémunération mirobolante de 6 centimes d’euros pour rattraper la nouvelle revalorisation du SMIC de 2 %. Cette course au rattrapage ne peut durer. Où est l’exemplarité de l’État employeur ? 6 centimes de mépris ! Et qu’en sera t’il à la prochaine revalorisation du SMIC ? Encore des clopinettes ? A quand une véritable revalorisation de notre traitement ? On se demande vraiment pourquoi les emplois de la fonction publique ne sont pas attractifs….

Nous aurions pu penser que supprimer des postes et mal nous rémunérer suffirait à satisfaire le gouvernement mais cela n’est pas le cas ! Le ministre de la fonction publique a annoncé que le gouvernement amenderait le projet de loi de finances afin de porter de un à trois jours le nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie des fonctionnaires et que la rémunération des fonctionnaires serait amputée de 10 % durant les 3 mois de congés maladie ordinaire. Utilisant l’argument fallacieux de l’alignement sur le secteur privé pour les jours de carence, le ministère de la fonction public jette une nouvelle l’opprobre sur les fonctionnaires en laissant penser que les agents s’arrêteraient par pur confort et fainéantise. Ces deux mesures impacteront en premier les agents les plus fragiles et amèneront inévitablement une dégradation des conditions de travail et de la santé des agents. Pour ne pas perdre 3 jours de rémunération, les agents préféreront travailler malade, ne se soigneront pas ou sacrifieront leurs congés.

Suppression d’emplois, fin de la GIPA, augmentation des jours de carence, baisse de rémunérations...quel est le dessein de notre gouvernement pour la fonction publique ? Les agents sont à bout et rien n’annonce des jours meilleurs pour notre statut. Si le moral n’était pas assez bas, Amélie Verdier enfonce le clou avec la fin des ponts naturels…Qu’avons-nous fait pour être autant détesté par nos dirigeants ? Il ne faut pas être surpris par la démoralisation des agents, par les situations de burn-out, la morosité ambiante dans les services, par la multiplication des situations de précarité des agents et par le manque d’attractivité de nos métiers !

Ces décisions bien que nationales auront un impact réel en local sur les agents et il ne faut en aucun cas minimiser ou même occulter les conséquences catastrophiques auxquelles nous devront faire face.

Au point de vue local, Solidaires Finances Publiques 33 exige que les organisations syndicales soient consultées en formation spécialisée sur les sujets des aménagements et travaux dans services de la DRFIP33 comme cela était le cas avant 2024. Nous ne recevons plus les projets et les plans des travaux avant que ces derniers ne soient réalisés. Les documents nous sont soumis une fois que les travaux sont finis et qu’il ne reste plus qu’à payer ! Nous refusons d’être une chambre d’enregistrement. Les organisations syndicales ne sont pas là uniquement pour l’achat de bien matériel ! Nous sommes également des acteurs de la prévention et à ce titre nous demandons à ce que les projets d’aménagement et de travaux nous soient obligatoirement présentés. De même, nous refuserons à l’avenir de voter par mail et donc hors instance tout projet de dépense pour la FS.

Au point de vue budgétaire, Solidaires Finances Publiques 33 s’inquiète du montant du budget qui sera alloué à la FS pour l’année 2025 ? Devrons-nous faire face également à une coupe drastique de notre budget comme pour la DGF ? Longtemps ignorés du temps où la dotation globale de fonctionnement de la DRFIP33 était plus généreuse, certains sites n’offrent plus aux agents des conditions de travail et de sécurité correctes et indispensables au bon fonctionnement d’un service. Pour exemple, depuis plus de 10 ans, le problème des sanitaires de la trésorerie hospitalière de Bordeaux n’est pas résolu. Insalubres, dégoûtants, répugnants : l’état de ces toilettes sont une honte pour notre Direction. De même, la sécurité des agents du SIP d’Audenge est assurée par quelques paravents …. qui n’arrêtent même pas le bruit alors un usager mécontent... De l’eau coule sur l’ordinateur de l’accueil mais c’est anecdotique….Des travaux, il y a en a et il va falloir les réaliser ! Cependant, la formation spécialisée ne pourra être éternellement la roue de secours des problèmes de dotation. Alors oui, la DRFIP33 va devoir prioriser ses projets, surveiller les coûts de ces achats, voir la réelle utilité de certains d’entre eux et choisir avec soin ses prestataires qui ont souvent la main lourde sur la facturation comme si l’État était une vache à lait. Mais cela est aussi le rôle de la DRFIP33 d’agir en bon père de famille contrairement à notre gouvernement qui a préféré endosser le rôle du père fouettard.