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Le 1er ministre François Bayrou vient d’annoncer les grandes lignes envisagées pour le budget 2026. Son gouvernement, comme les précédents, n’a qu’une seule obsession : réduire la dette publique en coupant massivement dans les dépenses publiques. Ce seront 43,8 milliards d’économies dès 2026 et encore plus dans les prochaines années. Pour nous faire croire qu’il n’y a pas d’autres choix possibles, il a déroulé les comparaisons historiques hâtives et les contre-vérités pour nous démontrer que la France « était accro aux dépenses publiques ». Pourtant, nombre d’économistes, d’institutions très sérieuses et même la Cour des Comptes ont largement documenté la stabilité des dépenses publiques. L’essentiel du déficit résulte du manque de recettes.
Deux plans ont été annoncés. Le premier, « Stop à la dette », vise à atteindre 4,6 % de déficit en 2026, 4,1 % en 2027, 3,4 % en 2028 et 2,8 % en 2029, et le deuxième « En avant la production » à lever tous les freins à la production. Nous ne reviendrons pas sur l’ensemble des annonces dont beaucoup restent à préciser mais sur les plus marquantes qui impacteront la majorité de la population et accentueront la désespérance sociale sans jamais aborder le nécessaire financement de la bifurcation environnementale.
STOP À LA DETTE : Faire payer surtout les plus modestes !
Il annonce la suppression de 3 000 emplois de fonctionnaires de l’État (seule l’Éducation nationale serait épargnée), le non remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite et la suppression de certaines agences et de 1 000 à 1 500 emplois en dépendant.
L’année blanche est confirmée sans exception. Concrètement, les retraites et les prestations sociales, même pour les plus précaires, ne seront pas revalorisées du montant de l’inflation en 2026, entraînant une perte de pouvoir d’achat égale au montant de l’inflation. Cela entraînera également le gel du barème de l’impôt sur le revenu qui va conduire certains contribuables, jusqu’alors exonérés de l’impôt, à l’imposition.
Le remplacement de l’abattement de 10 % des revenus des retraités pour le calcul de l’impôt sur le revenu par un forfait de 2 000 euros pourrait épargner les retraités les plus modestes. Ceux qui perçoivent 2 000 euros par mois seront impactés alors qu’ils sont loin d’être des nantis.
La revue des niches fiscales est réaffirmée sans précision. Les niches les plus coûteuses, les plus injustes et les moins efficaces n’ont pas été mentionnées.
Enfin, un énième plan de lutte contre la fraude est annoncé pour l’automne, sans que rien des moyens nécessaires à une lutte efficace contre la fraude fiscale ne soit abordé. Il est illusoire d’annoncer le renforcement de la lutte contre la fraude sans moyens humains.
L’assurance maladie va être mise à contribution avec une diminution des dépenses attendues de 5 milliards, consistant à transférer sur les patients la charge de certaines dépenses aujourd’hui prises en charge par la sécurité sociale.
EN AVANT LA PRODUCTION : Travailler plus sans gagner plus !
Le premier ministre a proposé la suppression de 2 jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 mai, en laissant ouverte la discussion sur les jours concernés. Il fait au passage peu de cas de l’importance du 8 mai, symbole de la victoire contre le nazisme, qu’il considère moins que les fêtes religieuses !
Travailler plus sans gagner plus, c’est tout simplement diminuer la rémunération horaire des salariés de ce pays. C’est également augmenter la durée du travail et donc dégrader les conditions de travail. En contrepartie de la suppression bien réelle des obligations des entreprises, il a formulé le vœu d’une diminution non chiffrée des subventions aux entreprises, au plus quelques milliards d’euros sur les 211 milliards d’aides accordées aux entreprises en 2023.
De l’argent, il y en a pour accorder des subventions sans contrepartie aux entreprises !
C’est cette politique dogmatique, prônant le productivisme, qui ne cesse pourtant d’augmenter le taux de pauvreté. Selon une étude de l’INSEE du 7 juillet, celui-ci s’élève désormais à 15,4 % de la population... du jamais vu depuis 30 ans. C’est cette politique qui casse nos services publics et augmente les inégalités.
Mais de cette réalité, le Gouvernement n’en a que faire et son objectif reste la casse de notre modèle social, main dans la main avec la droite, l’extrême-droite et le patronat.
Face à cette politique annoncée, la mobilisation de l’ensemble du monde du travail est une nécessité.
Il est temps de leur faire comprendre qu’il ne peut y avoir d’économies sur nos vies et que sans nous, ils ne sont rien !
Le 8 juillet, le journal Le Monde a publié un article concernant la vague de suicides qui secoue depuis le début de cette année notre administration prouvant ainsi que nul ne doit et ne peut désormais ignorer que le mal être est de plus en plus grandissant à la DGFIP. Nul ne peut et ne doit ignorer le nombre important de suicides et de tentatives de suicides (12 suicides, 9 tentatives depuis le 1er janvier) dans notre administration.
Si nous sommes conscients que ces drames sont dus à de multiples facteurs, il nous paraît choquant de vouloir écarter d’office la responsabilité de l’administration en partant systématiquement du principe que le suicide ou la tentative de suicide ne relève que de raisons personnelles ou de facteurs liés à une pseudo-fragilité des agentes et agents. Et c'est à nouveau ce que vient de faire Eric Lombard, Ministre de l'Économie et des Finances, en déclarant, sans aucune enquête préalable, que « (ces situations) ne sont pas liées à des raisons ni d’organisation, ni de charge de travail, ni de management ».
Nous estimons que chaque cas, que l’événement se soit déroulé sur le lieu du travail ou en dehors, doit interroger l’Administration sur les conditions de travail de l’agent en toute transparence et objectivité et donner lieu à une enquête par l'instance en charge de la santé et sécurité au travail, la formation spécialisée.
Il ne s’agit pas de trouver des coupables mais des solutions !
Solidaires Finances Publiques souhaite travailler avant tout à la prévention primaire. Il faut, sans aucun tabou, questionner le travail, son organisation, mettre en débat le management et trouver des pistes pour que ces drames humains ne se produisent pas. La formation aux premiers secours en santé mentale ne saurait être la seule réponse, sauf pour l'Administration a vouloir se dédouaner en faisant peser la responsabilité sur les personnels.
Comment prétendre agir sur la prévention des actes suicidaires en refusant d’assumer les responsabilités structurelles de l’administration ? À cette question, la DGFiP oppose une stratégie limpide : l’individualisation à outrance. Si l’on souffre, c’est qu’on ne sait pas gérer son stress. Qu’on s’organise mal. Qu’on a, au fond, des fragilités personnelles. Le problème, c’est l’agent - jamais le travail, jamais son environnement, jamais le management, jamais les politiques publiques, jamais les suppressions d’emplois. L’administration, prise dans une loyauté verticale envers les gouvernements successifs, assume un double discours : elle prône la bienveillance tout en déployant les politiques d’austérité qui désorganisent les services et épuisent les agents.
A ce stade, nous refusons par contre le parallèle, qui est parfois fait dans la presse, avec le management violent institutionnalisé pratiqué lors du plan NEXT à France Telecom à partir de 2004. Par contre, nous ne sommes pas dupes, le manque de moyens fait le nid de ce type de management, et nous sommes extrèmement vigilants sur ce sujet.
Nous rappelons fermement que l’employeur a pour responsabilité de protéger ses agents y compris contre les risques psychosociaux.
Solidaires Finances Publiques et l’ensemble des organisations syndicales représentatives, face à l’augmentation de ces drames, ont demandé une réunion spécifique sur le sujet. L’administration y a répondu favorablement mais n’a adressé qu’un seul document préparatoire à cette réunion : une synthèse des statistiques sur le nombre de suicides en France… une nouvelle tentative sans doute de s’exonérer, sans même s’interroger, sur sa responsabilité. Même si nous avons obtenu quelques avancées (enquêtes systématiques proposées aux représentantes et représentants de la Formation spécialisée, la centralisation des rapports d'enquêtes à la FSR) nous sommes restés sur notre faim concernant l'urgence du moment : celle de la prévention. Une nouvelle réunion aura lieu début septembre, nous espérons obtenir de véritables actions de la part de la direction générale.
Pour Solidaires finances publiques, il est temps de cesser de se voiler la face.
Dans la presse les articles sur la "vague de suicide à la DGFIP" :
- Le Monde - 8 juillet 2025 : Une vague de suicides secoue la direction générale des finances publiques
- Sud-Ouest - 8 juillet 2025 : « Machine à broyer » et vague de suicides, la direction générale des finances publiques passée au rouleau compresseur
- Le Point - 8 juillet 2025 : Malaise à la Direction générale des finances publiques après une vague de suicides
- Euronews - 9 juillet 2025 : Treize suicides en six mois secouent la direction générale des finances publiques en France
- France Info - 9 juillet 2025 : "Toutes les semaines, on a une annonce..." : une vague de suicides secoue la Direction générale des finances publiques
- Libération - 9 juillet 2025 : Treize suicides dans l’administration fiscale depuis janvier : une réunion organisée ce mercredi
- Le Figaro - 9 juillet 2025 : Treize agents de l’administration fiscale se sont suicidés depuis janvier
- RTL - 9 juillet 2025 : "Un mal-être grandissant à la DGFiP" : effroi et interrogations après le suicide de 14 agents depuis janvier 2025
Le Conseil d’État a décidé le 24 juin 2025 d'annuler la circulaire de 2023 relative aux chèques-vacances.
Le Conseil d’État a en effet considéré, à fort juste titre, que la restriction du bénéfice des chèques-vacances aux seuls agents publics en activité devait entraîner la consultation du comité interministériel consultatif de l’action sociale et de ses commissions. Constatant que « ces organes n’ont été ni informés ni mis à même de débattre des nouvelles orientations souhaitées pour la mise en œuvre de l’action sociale interministérielle dans le cadre d’une réduction des crédits budgétaires, et particulièrement du recentrage du bénéfice de la prestation des chèques-vacances sur les seuls agents de l’État en activité », le Conseil d’État a annulé la circulaire en ce qu’elle exclut les agents retraités du bénéfice des chèques-vacances.
La décision ne prévoit aucun aménagement de ses effets dans le temps et donc l’annulation de la circulaire entraîne l’anéantissement rétroactif du texte, en ce qu’il retire les chèques-vacances aux agents retraités, à compter de son édiction. En termes juridiques, cela signifie que la circulaire n’a jamais existé sur ce point et que c’est la précédente – celle du 22 décembre 2020 – qui est censée s’être appliquée et s’appliquer encore jusqu’à l’édiction d’une éventuelle nouvelle circulaire restrictive, si jamais la DGAFP voulait poursuivre dans cette voie.
Cela veut dire que les agents en retraite seraient tout à fait en droit de bénéficier de chèques-vacances, depuis la date de mise en application de la circulaire, par le simple effet de la décision du Conseil d’État.
La décision vise les « agents » mais reste muette sur les ouvriers d’État et les militaires. Ils devraient être inclus, car s’ils ne l'étaient pas, cela voudrait dire que le Conseil d’État aurait omis de statuer sur leur sort.
Enfin, le Conseil d’État octroie à l’ensemble des requérants la somme de 1 500 € au titre de l’article L 761-1 du code de justice administrative.
Le recours auprès du Conseil d'Etat avait été émis par l'ensemble des organisations syndicales représentatives, dont Solidaires Fonction Publique. Cette décision est une étape importante, reste à voir si la DGAFP va rester dogmatique et réfléchir à une nouvelle circulaire restrictive...
Décision du CE - Circulaire DGAFP chèques-vacances et retraités
Adhérents et adhérentes,
Jeudi 20 juin en fin d'après-midi, une stagiaire C en formation initiale à l'ENFiP Noisiel a été agressée violemment par un inconnu.
Cette agression s'est produite après les cours lors de son trajet entre l'ENFiP et son hébergement durant sa période de formation. Deux autres stagiaires l'accompagnaient.
Solidaires Finances Publiques tient à apporter son soutien à cette collègue agressée ainsi qu'à l'ensemble des stagiaires C de Noisiel et l'intégralité des personnels de l'établissement ENFiP.
Face à ce drame qui touche toute notre communauté DGFiP, Solidaires Finances Publiques, tout comme les autres organisations syndicales, a été en lien toute la journée avec l'ENFiP et la Direction Générale.
Solidaires Finances Publiques salue la réactivité et les mesures prises (mise en place d'une cellule psychologique) par l'ENFiP et la Direction Générale pour soutenir et accompagner tous les collègues de Noisiel.
Nous sommes soulagés d'apprendre enfin que notre collègue a quitté l’hôpital et a rejoint sa famille.
Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.
Amitiés Syndicales
L'équipe de la section Guyane
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