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Par cette lettre ouverte, nous tenons d'abord à laisser une trace un peu solennelle dans ce paysage plus que troublé que nous traversons. Nous voulons également montrer aux personnels de la DDFiP de l'Isère la manière dont l'administration les considère et considère la situation. Une sorte de liminaire que nous ne vous lirons pas lors des CTL prévus demain auxquels nous ne participerons pas.

Nous voulons en quelques mots vous faire sentir le niveau de notre exaspération et de notre colère contre ceux, de haut en bas du spectre politique et administratif, qui meurtrissent et détruisent le service public sans le moindre regard sur l’état de notre pays, sur la situation de sa population et particulièrement sur la plus faible d'entre elle. Nous sommes en colère face à l’idéologie, encore une, qui sans le moindre scrupule poursuit son œuvre pour mettre à genoux la DGFiP et ses agents.

Et vous êtes, avec le reste de la hiérarchie locale ou une partie d'entre elle, l’incarnation de cette idéologie dans notre direction.

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Si le style et le vocabulaire rappellent plutôt l’œuvre d'un cabinet privé de consulting, on notera le net basculement vers un mode d'encadrement que Solidaires Finances Publiques combat depuis des années et qui vise à limiter l'encadrant dans un rôle de V.R.P. des réformes de casse de notre service public de proximité et de technicité : les managers doivent devenir des manipulateurs d'équipes.

Mais ces managers n'ont aucun moyen d'agir voire même juste de discuter des fondements de cette "transformation". Il convient de faire adhérer à ce projet. Et si la réforme ne passe pas, ce sera de la faute des managers qui n'auront pas su communiquer car leur rôle, c'est précisément d'être le relais de cette communication, parfois même au moyen de procédés psychologiques abjects : "La communication est essentielle pour donner du sens et engager les équipes. Celle-ci doit être adaptée à chaque étape de la transformation en fonction de la personne à qui l’on s’adresse et de l’effet recherché sur son auditoire (agir sur les peurs, les certitudes, donner du sens…)".

Syndicat vertical, Solidaires Finances Publiques 38 réaffirme que les cadres sont des agents, des collègues, des membres de notre collectif de travail. Un cadre, pour nous, c'est la crédibilité technique, la capacité à animer une équipe, la capacité à représenter un relais avec la Direction. Or, dans le livret, on conceptualise un robot, quelqu'un de désincarné, sans dimension technique.

On bascule vers l'ingénierie sociale de manipulation avec l'identification du profil des acteurs. Pour soutenir le projet et convaincre les indécis, il convient « d'identifier les différentes typologies d’acteurs et d'adapter son management en conséquence, de concentrer les actions auprès des agents qui attendent de voir la suite du projet, et de s’appuyer sur les agents qui font la promotion du projet ». Le livret a même pour ambition d'être un outil pour comprendre le rationnel et l’émotionnel. Concernant la gestion de la dimension affective, l'accompagnement au changement est décrit comme un deuil vécu par l'agent et le manager est là pour l'accompagner : "L’adaptation à un changement majeur passe par différentes étapes et décrit souvent une courbe, comme illustré dans ce diagramme inspiré des travaux d’Elisabeth Kübler-Ross sur le deuil."

Dans ce livret, les A++ ne paraissent être que des concepteurs déjà acquis à la cause, et non susceptibles de constituer des interlocuteurs pour des Chefs de Service sur lesquels repose la totalité de la démarche de changement. La DGFiP fonctionne de plus en plus comme une société de castes, cloisonnée et fermée à l’échange qui voit dans toute contestation technique et professionnelle un manquement au devoir de loyauté, argument d'autorité trop souvent rabâché.

Plus encore, le document marque un silence assourdissant sur des points essentiels :

- comment faire progresser l’existant en faisant face à la réduction permanente des effectifs qui, déjà aujourd’hui, ne permet plus de remplir nos missions dans la plupart des services ?

- comment concilier l’impératif catégorique de l’efficacité avec notre conception exigeante du service public ?

- comment gérer l’innovation alors que les Chefs de Service ne disposent d'aucune marge de manœuvre et d'aucun levier dans l'animation du collectif de travail ?

Ce document infâme (  pdflivret_manager-1.pdf   ) représente un réel danger pour la cohésion et le professionnalisme de la DGFiP. Il illustre la conception technocratique et hors sol des penseurs du "Nouveau Réseau de Proximité" et de la "relocalisation".

Cette conception, honnie et diamétralement opposée à la nôtre continuera à être combattue farouchement par Solidaires Finances Publiques 38 avec toutes celles et tous ceux qui ont lutté, luttent et lutteront pour un service public de technicité et de proximité à la DGFiP.

N'ayant aucune réponse de la direction concernant notre demande de ce matin sur les attestations de déplacement professionnel pour demain... Et suite au message du SG reçu sur nos boîtes professionnelles indiquant entre autres que "pour les agents publics devant se rendre sur leur lieu de travail, une attestation employeur sera établie, si elle s’avère nécessaire, par votre hiérarchie de proximité. La carte professionnelle devra pouvoir être présentée le cas échéant." nous avons donc relancé la direction, voir message ci-dessous :

Monsieur le directeur,

Dans le message du secrétariat général reçu à 15h36 sur nos boîtes pro il est indiqué pour les déplacements "pour les agents publics devant se rendre sur leur lieu de travail, une attestation employeur sera établie, si elle s’avère nécessaire, par votre hiérarchie de proximité. La carte professionnelle devra pouvoir être présentée le cas échéant. Il est rappelé que les agents en télétravail peuvent être rappelés sur leur lieu de travail en fonction des nécessités de service."

Il est 17h06, et nous n'avons toujours eu aucune information sur la conduite à tenir pour demain matin, sans parler de l'absence totale de réponse de la part de la direction à notre mail de ce matin 10h12 (cf ci-dessous)

Il est totalement inadmissible que les agents soient laissés sans aucune information.

Les amendes , si elles devaient être appliquées à certains d'entre nous, seront-elles payées par l'administration ?

En retour la direction vient juste d'adresser à tous les agents le message ci-dessous. Il aura fallu attendre 17h36, pour connaitre les consignes...

Mesdames et Messieurs les agents du Département,

En complément du message que vient de diffuser le Secrétariat Général à tous les agents faisant suite à l'annonce par le Président de la République d'une période de confinement à compter de vendredi 30 octobre (0h00), ce message a pour objet de vous apporter quelques informations complémentaires de déclinaison au niveau local :

Accueil du public :

L'accueil du public est maintenu sur l'ensemble des sites du département, sous la forme d'un accueil sur rendez-vous exclusivement, à l'exception de la trésorerie du CHU et de la trésorerie de Grenoble amendes et produits divers, qui pourront continuer à recevoir du public sans rendez-vous selon les modalités actuelles.
La réception des usagers bénéficiaires de bons de secours continuera à s'opérer sur rendez-vous, selon les modalités en cours.
Les sites actuellement dotés de vigiles continueront à en bénéficier au cours du mois de novembre, afin de faciliter la gestion des usagers se présentant à l'accueil de nos services les plus importants.

Télétravail :

Tous les agents équipés et volontaires pour télétravailler doivent désormais impérativement télétravailler, entre 3 jours minimum et 5 jours par semaine, sous réserve que cela puisse être concilié avec les nécessités de service. En ce sens, les dispositions de la partie 2-2° de la NDS départementale n° 43/2020 du 12/10/2020 sont rapportées.
Tous les agents "nomades" (auditeurs, vérificateurs, évaluateurs et huissiers des finances publiques) doivent continuer à télétravailler à raison de 5 jours par semaine.


Attestation de déplacement :

Les trajets domicile/travail/domicile font partie des dérogations à l'obligation de confinement.
A cette heure, les modalités de justification n'ont pas été définies par le Gouvernement. Le site du ministère de l'intérieur annonce une mise à disposition d'un modèle d'attestation pour justifier des déplacements autorisés, à compter de ce vendredi 30 octobre. Des directives complémentaires vous seront donc communiquées dès qu'elles seront disponibles, et notamment au cas où une attestation délivrée par l'employeur s'avérerait nécessaire.
Dans cette attente, les agents qui en sont dotés sont invités à se déplacer munis de leur carte professionnelle, et ceux qui le souhaitent à établir une attestation personnelle avant chacun de leurs déplacements domicile/travail/domicile sur la base du modèle (du 16/10/2020) d'attestation de déplacement dérogatoire disponible sur le site du ministère de l'intérieur, en cochant le motif "Déplacements entre le domicile et le lieu d'exercice de l'activité professionnelle ou le lieu d'enseignement et de formation", accessible par le lien suivant : https://media.interieur.gouv.fr/attestation-couvre-feu-covid-19/
Il est ici souligné le contexte de tolérance jusqu'au week-end à venir, dont le Président de la République a fait état lors de son allocution de jeudi soir.


Restauration collective administrative :

Les modalités de restauration collective administrative seront adaptées, selon des modalités non encore précisément définies, pouvant aller du maintien de la situation actuelle avec un renforcement des mesures de précaution sanitaire, jusqu'à la fermeture des restaurants administratifs, en passant par des solutions intermédiaires de type vente de "paniers repas". Dans l'attente des directives complémentaires attendues du Secrétariat Général, les restaurants administratifs du département continuent à fonctionner selon les modalités habituelles, dans l'impératif strict respect des règles sanitaires et de distanciation.
De nouvelles consignes seront donc diffusées à ce sujet dès qu'elles seront connues.


Le respect des mesures barrières (lavage des mains, distanciation physique, limitation maximale des interactions sociales...) demeure plus que jamais impératif. Le respect de ces mesures, qui reste le moyen essentiel pour lutter efficacement contre la propagation du virus, implique de la part de tous une vigilance renforcée de chaque instant, y compris dans les espaces de convivialité.


Pour le Directeur départemental des Finances publiques
Le Directeur du pôle Gestion publique et ressources

Pour information, nous avons adressé dès ce matin à la direction le mail ci-dessous.

 

Bonjour,

Suite aux annonces présidentielles d'hier soir, nous sommes donc de nouveau face à un re-confinement qui, pour la Fonction Publique, et pour ce qui nous concerne plus particulièrement les agents de le DGFIP, va nécessiter une attestation professionnelle pour les déplacements domicile/travail.
Cette attestation va être obligatoire pour l'ensemble des personnel qui ne sont pas en télétravail, et ce, dès demain matin.

Pour nous il semble logique que chaque agent devant dès demain matin se rendre sur son lieu de travail soit en possession d'une attestation de l'employeur (comme lors du confinement du mois de mars). La demande au niveau national de présenter sa carte professionnelle ayant été rejetée.

Merci de bien vouloir adresser une information avant 16h à l'ensemble des agents de la DDFIP38 qui s'interrogent (et nous interrogent) à ce sujet.

Enfin, le compte rendu de l'audio fonction publique d'hier entre les OS nationales et Amélie de Montchalin fait ressortir que les restaurants administratifs (en dehors des cantines scolaires) devraient de nouveau fermer.

Quelles sont les dispositions prises par la direction, si cela était le cas, et à partir de quelle date ?
Pour nous, il semble que le principe ayant été mis en place lors du 1er confinement doit être de nouveau appliqué ( forfait repas de 17,50 euros) puisque nous sommes dans le même schéma.

Merci du retour que vous voudrez bien apporter.